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Le domaine viticole Le Jas du Mitan a été victime d’une entreprise de terrassement dont les pratiques ont été dénoncées par la Dreal. Les travaux viennent de reprendre, cette fois-ci, dans les règles.
Certains villageois ont compté jusqu’à 300 camions. En avril dernier, l’activité inhabituelle constatée du côté du Mitan en a surpris plus d’un. L’affaire est remontée jusqu’à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), qui a dressé un rapport au préfet, conduisant l’arrêt des travaux au domaine viticole du Jas du Mitan.
Une affaire pas banale, qui trouve aujourd’hui un dénouement par le retour des tractopelles pour un terrassement dans les règles.
Que s’est-il donc passé à La Motte? Au commencement, il y a Fanny Marchal. Propriétaire du Jas du Mitan, la jeune femme ambitionne, sur un terrain inexploité de son domaine, d’étendre son activité.
“Nous souhaitions planter des vignes ainsi que des oliviers”, explique-t-elle. Fanny Marchal obtient, le 26 avril 2017, l’autorisation de défricher 4. 000 m² de sa parcelle, versant au passage 33.660 euros au fond stratégique de la forêt et du bois.
Sur ce terrain, très pentu, un gros travail de terrassement est à réaliser. Jusque-là, rien que du très classique. Mais ça va vite se compliquer.
Début avril 2019, les travaux démarrent. Du gros œuvre, avec un ballet incessant de camions, provoquant l’émoi d’une partie de la population du village. Et suscitant la curiosité de la Dreal.
En suivant un des camions, des agents de ce service relèvent un aménagement illégal en cours, aidé dans cette constatation par la présence d’une entreprise déjà verbalisée pour de tels agissements.
“Une entreprise de terrassement qui multiplie les installations illégales dans tout l’Est du département”, détaille la préfecture. Illégale car utilisant des déchets inertes issus du bâtiment et des travaux publics (BTP).
Quelques semaines plus tard, le couperet tombe: un arrêté préfectoral de suspension de l’activité paraît le 27 juillet.
Pour Fanny Marchal, c’est une surprise. “Dès que nous avons appris que l’entreprise n’était pas sérieuse, nous avons évidemment tout arrêté. On s’est rendu compte qu’ils mettaient sur le terrain tout et n’importe quoi. Et en grande quantité.” 
En tout, avant la suspension des travaux, environ 10.000 tonnes de remblais ont été déposées par la société de terrassement peu scrupuleuse.
“Sans l’intervention des services de la Dreal, les dégâts auraient pu être conséquents, note-t-on à la préfecture. La société avait prévu d’amener sur le site en question environ 150.000 à 170.000 tonnes de déchets inertes!”
Le Jas du Mitan, domaine engagé pour une viticulture raisonnée et biologique, l’a échappé belle. Reste que l’affaire n’est pas indolore, notamment sur le plan financier.
Car si l’entreprise incriminée est aujourd’hui dans le viseur du procureur de Draguignan (lire par ailleurs), cela ne rembourse pas la somme dépensée par Fanny Marchal pour aménager son terrain. D’autant que l’affaire a entamé la confiance déjà précaire qui liait son domaine et le voisinage…
“Pour reprendre les travaux, nous avons dû montrer patte blanche, souligne-t-elle. D’autant qu’à la base, les voisins directs de la parcelle concernée par l’aménagement n’étaient pas ravis de notre projet…”
à ses frais, le domaine a donc procédé à un prélèvement d’échantillonnage de sol par le laboratoire départemental d’analyse du Var. Les tests menés n’ont pas révélé d’anomalie ni de trace de pollution sur ces déchets qui auraient dû être valorisés. Ouf!
Depuis quelques jours, les travaux ont pu reprendre, du côté du Jas du Mitan.
“Nous avons engagé un terrassier plus sérieux. En accord avec la Dreal, il utilise le remblai déposé par la précédente entreprise, pour terminer l’aménagement.”
Un aménagement qui a été sensiblement modifié pour placer les oliviers en bordure, et ainsi calmer l’ire des voisins.
Affaire classée? Pour la justice, pas tout à fait…
La suite pénale
Membre du parquet, Mathilde Gauvain est chargée de l’affaire au Tribunal de grande instance de Draguignan. “La Dreal a fait son enquête, mais nous devons faire auditionner les protagonistes du dossier par les officiers de police judiciaire. C’est en cours.” 
Ensuite seulement, le calendrier de la procédure sera déterminé.
Mathilde Gauvain précise toutefois certains points de l’affaire, afin de faire œuvre de prévention pour d’autres victimes potentielles.
“La propriétaire a répondu à une annonce du Bon Coin pour obtenir un terrassement.”
 Le terrain de jeu favori des entreprises peu scrupuleuses qui veulent déverser les déchets du BTP à moindre coût. À cette affaire, liée à d’autres, s’ajoute un fait aggravant: “Un agent de la Dreal a été menacé par un employé de l’entreprise. Il faut faire attention, ce ne sont pas des enfants de chœur.” 
On s’en serait douté…
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