Les élections législatives se tiendront les 12 et 19 juin prochains. La région compte 50 circonscriptions. Six d’entre elles font l’objet d’un débat sur les antennes de France 3 Hauts-de-France. Gros plan sur la onzième circonscription du Nord.
La onzième circonscription du Nord est celle de Lomme-Lille-Armentières. Elle compte trois cantons et dix-huit communes. Un territoire mixte entre ville et campagne, jonché de quartiers populaires et de petites communes résidentielles. Elle compte 144 800 habitants, avec une population jeune importante. 30% des moins de 30 ans y vivent sous le seuil de pauvreté. 
Cette circonscription sur le plan économique abrite l’un des plus grands incubateurs de start-up, l’un des plus grands centres commerciaux, l’un des plus grands marchés de gros et l’un des plus grands ports fluviaux.
C’est historiquement une circonscription de “gauche” qui a connu une première exception avec l’élection de la centriste-“jupette”, Françoise Hostalier en 1993 et une deuxième, en 2017, avec Laurent Pietraszewski pour LREM. Cet ancien cadre d’Auchan est devenu secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail dans le gouvernement de Jean Castex en 2019. 
Nous sommes à la frontière de la Belgique, sur l’une des circonscriptions les plus peuplées du département. 

La onzième circonscription du Nord à voté pour Emmanuel Macron à 62% au second tour de l’élection présidentielle, 70% à Beaucamps-Ligny mais du côté d’Armentières, Marine Le Pen a atteint les 49%.
Les invités sur le plateau animé par Jean-Louis Manand, journaliste politique à France 3 Hauts-de-France sont :
Laurent Pietraszewski(Renaissance). Le ” sortant ” élu en 2017 qui a du laisser son mandat quand il est parti au gouvernement en 2019. Il a été le candidat du parti présidentiel aux Régionales de 2021. Il a également été proche d’Elisabeth Borne ( l’actuelle première ministre) en étant son secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la protection de la santé des salariés au travail.
Roger Vicot (Nouvelle-Union Populaire Ecologique et Sociale), maire PS de Lomme et conseiller départemental.
Michel Plouy (Les Républicains), conseiller départemental et conseiller municipal d’opposition à Armentières
Maxime Moulin (RN) cet avocat à Roubaix a atteint le second tour en 2017. Il a été candidat aux élections municipales de Lomme en 2020 et aux élections départementales de 2021. 
Il y a six autres candidats dans cette onzième circonscription du Nord : Eddy Casterman (Reconquête), Carole Bailleul (LO), Sophie Goudenhooft ( Parti animaliste), Pascal Gollet-Muret (Patriotes), Priscilla Cherpin (divers écologiste) et Sébastien Fiey (le mouvement de la ruralité)
Retrouvez-ci-dessous l’intégralité du débat :


Les quatre candidats ont débattu sur les préoccupations des habitants du territoire. Dès le début, le reproche a été fait à l’ancien secrétaire d’Etat d’être parti à Paris et d’avoir laissé son territoire. “On ne va pas débattre du présentéisme“, a t-il ironisé. “On retombe dans les querelles de famille comme à la grande époque UMPS “, a conclu Maxime Moulin, reprenant la vieille expression favorite de sa chef de parti, lors des élections de 2017, un autre temps. 
C’est comme un peu partout en France, la préoccupation du moment. “Savez-vous quel pourcentage de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté dans cette onzième circonscription ?” , a interrogé le maire socialiste de Lomme, candidat Nupes à ces Législatives. Face à lui l’ancien secrétaire d’Etat semble hésiter. “20%“, insiste Roger Vicot, “votre gouvernement a alimenté le cercle vicieux des difficultés de vie. On a besoin d’une fiscalité progressive sur les entreprises et de redonner du pouvoir d’achat aux gens.
Moi je vois des gens qui vont au supermarché avec leurs bons d’achat pour pouvoir remplir le chariot. Savez-vous que beaucoup de concitoyens comptent les centimes ?

Laurent Pietraszewski, qui n’a pas franchement apprécié “le quizz” imposé par son interlocuteur sur les chiffres de la pauvreté dans la circonscription, insiste de son côté sur la réalité “qu’il voit bien”. “Elisabeth Borne vient d’ailleurs de répondre à cela en proposant une indexation des retraites sur l’inflation.” 
Les minimas sociaux vont évoluer de 2,7%, le prix du gaz a été bloqué, le prix d’EDF aussi.. Il est stabilisé à +4%. On paierait sinon des factures encore bien plus élevées

Le LR, Michel Plouy donne l’exemple d’une habitante qui l’a interpellé sur sa situation de soignante au revenu modeste, maman de deux enfants qu’elle élève seule. “Une fois son loyer payé, il lui reste 600 euros pour manger, payer ses factures et habiller la famille.” 
Le salarié modeste c’est une catégorie qu’on n’entend pas. On a oublié le travailler plus pour gagner plus. Il faut par exemple alléger la CSG pour les entreprises

Pour le candidat du Rassemblement National, Maxime Moulin, avocat à Roubaix, il faut se démarquer et il regrette de voir ses interlocuteurs se disputer comme à “un repas de famille”. Il reste dans l’opposition et balaye tout, avant 2017 et après, pour lui c’est pareil : “Depuis 2011, on n’indexe plus les retraites, on a une vraie problématique comptable.” 
C’est le gouvernement starter. On nous dit faut être patient, ça va venir. Et depuis cinq ans c’est pareil pour tout
Un sujet qui fâche, même si tout le monde est d’accord sur les plafonds qu’il faudrait relever. Le point d’achoppement sur le sujet reste l’âge du départ en retraite. 
65 ans mais “pas pour tout le monde “reste le crédo de l’ancien secrétaire d’Etat qui avait ce dossier à sa charge dans le gouvernement Castex. “Il y a des critères de pénibilité. Est ce que quelqu’un du bâtiment doit partir à 65 ans? Non évidemment”, insiste t-il . “Les critères de pénibilités ? C’est votre gouvernement qui en a supprimé une longue liste”, prévient le candidat Nupes tout en prônant, à l’instar de Jean-Luc Mélanchon, la retraite à 60 ans, voire moins. 
Il n’ y a pas besoin de réforme des retraites. Des études nous montrent que dans 30 ans, le régime sera excédentaire. C’est injuste, tout ça pour payer le quoiqu’il en coûte d’Emmanuel Macron

Le candidat LR, Michel Plouy rappelle à l’ancien secrétaire d’Etat qu’il avait justement en charge ce portefeuille et qu’il “n’a rien fait.”
Mais la crise du Covid ne vous a pas échappé ?“, se défend Laurent  Pietraszewski. 
De 57 à 62 ou 65 ans, l’âge du départ en retraite fait débat même  si c’est une tva sur la dignité qui est nécessaire“, tempère le candidat RN, plus préoccupé par la question des revenus. 
Quand on dit service public on pense avant tout aujourd’hui : hôpitaux, médecins, et accès aux soins, tant les déserts médicaux ou les fermetures de services hospitaliers enrayent le système et plongent les citoyens dans le désarroi.
Et derrière tout ça, se cache la grande préoccupation de la santé, “très liée au grand âge” font remarquer les candidats. “La santé c’est aussi important que le pouvoir d’achat “, prévient Roger Vicot. “On pourrait aussi parler des retards de paiements à la CAF de Lille ou de l’explosion de la délinquance“, souligne le représentant du Rassemblement National
L’idée du service public ou du service rendu au public n’est pas vu sous le même angle selon les familles politiques présentes. L’ancien secrétaire d’Etat du gouvernement Castex se félicite du déploiement sur le territoire des guichets informatiques dans les commerces. Mais acheter son billet de train dans un bar, est-ce le même service qu’au guichet d’une gare ? 

À suivre également, les autres débats et infos sur les législatives dans les Hauts-de-France, sur cette page et sur france.tv.

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