Au tour de la municipalité du Cap d’Ail. Le maire Les Républicains (LR) de cette ville des Alpes-maritimes, Xavier Beck, a pris, mercredi, un arrêté municipal interdisant le burkini, dans la foulée d’autres décisions en ce sens dans plusieurs communes de France. La tenue de plage couvrant la tête et le corps, de façon à respecter la pudeur musulmane, n’en finit plus de préoccuper les édiles.
« Dans le contexte particulier » des attentats terroristes en France, « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse (…) est de nature à créer des troubles à l’ordre public (…) qu’il est nécessaire de prévenir », pose l’arrêté de la mairie du Cap d’Ail. La décision court « jusqu’au 21 septembre 2016 ».
Dans les Alpes-maritimes, cette commune n’est pas un cas isolé. Le maire LR de Cannes David Lisnard a initié le mouvement cet été, en signant dès le 27 juillet un arrêté interdisant le burkini sur ses plages. Les premières amendes ont été distribuées aux porteuses d’une tenue « manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse » dans la cité côtière.
La ville voisine de Mandelieu-la-Napoule avait aussi pris une décision en ce sens, en toute discrétion, dès juillet 2013.
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Même chose à Villeneuve-Loubet, où la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé à la justice d’annuler l’arrêté du maire LR Lionnel Luca. Le tribunal administratif de Nice, qui a entendu les parties ce vendredi, rendra sa décision lundi.
L’enfermement vestimentaire des femmes précède toujours leur enfermement définitif hors de la société…
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avait déjà été débouté à Cannes après un même recours. L’association a fait appel de la décision de justice auprès du Conseil d’Etat.
« La situation s’envenime. Des communautés sont montées les unes contre les autres, s’est alarmé le porte-parole du CCIF, Marwan Muhammad. Ça a des conséquences sur la manière dont les gens se perçoivent les uns les autres. »
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Après Cannes et Villeneuve-Loubet, ont suivi, dans le même département, Villefranche-sur-Mer, Èze, Beaulieu-sur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Menton, Saint-Laurent-du-Var. Nice a rejoint la liste ce vendredi.
Toujours en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, plusieurs communes varoises ont également proscrit la tenue polémique sur leur côte. C’est le cas de Cogolin, tenue par le maire FN Marc-Etienne Lansade, selon Var-Matin, qui cite aussi Le Lavandou, Sainte-Maxime, et Cavalaire-sur-mer. Ou encore d’une autre municipalité FN, celle du député-sénateur David Rachline, comme le rapporte Nice-Matin.
A l’autre bout de la France, le maire LR du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle, a emboîté le pas de ses collègues du sud, même s’il a reconnu qu’« il n’y a pas de burkini pour le moment » sur ses plages. La maire de Calais Natacha Bouchart se laisse une semaine, pour donner le temps « au gouvernement de prendre ses responsabilités », selon La Voix du Nord.
VIDEO. Le maire du Touquet-Paris-Plage veut prendre un arrêté anti-burkini
Dans l’Aude, Michel Py, maire LR de Leucate, a annoncé mercredi avoir signé « un arrêté d’apaisement » selon lui, en vigueur jusqu’au 31 août.
A Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni a été le premier maire socialiste à interdire la tenue devenue célèbre, après de graves altercations sur sa commune. Les premiers témoins expliquaient que des baigneuses en burkini étaient à l’origine de la rixe, ce qui a depuis été démenti (elles étaient entièrement voilées).
Un autre maire socialiste, à Oye-Plage (Pas-de-Calais), a annoncé mardi vouloir prendre la même décision après avoir croisé une femme qui se rendait sur le bord de mer « en cape intégrale, gantée : on ne voyait ni son visage ni ses yeux ».
D’autres maires se tiennent « prêts » à signer l’arrêté si un burkini était aperçu sur leurs plages, comme David Rachline, maire FN de Fréjus, ou l’édile de Cagnes-sur-mer. La polémique pourrait même atteindre nos voisins belges, où les premiers débats sur la tenue sont relayés dans les médias du plat pays.
Un beau soir d’été sur une plage de Fréjus. Aucun burkini à l’horizon. Si besoin, l’arrêté d’interdiction est prêt ! pic.twitter.com/GbFFu0bzyx
Pour la majorité des maires, la justification est celle de l’ordre public, reprenant au mot près l’arrêté initial de Mandelieu-la-Napoule. Une série de décisions que Manuel Valls « comprend », comme l’a déclaré le Premier ministre en début de semaine, gagnant l’assentiment de la droite et les reproches de la gauche.
Ce vendredi, l’ex-premier ministre François Fillon a apporté son «soutien», dans un message publié sur sa page Facebook, aux maires prenant des arrêtés contre le burkini. Selon ce candidat à la primaire de droite pour la présidentielle 2017, ces élus locaux «ont une attitude responsable, dans un contexte d’état d’urgence». Rejetant les «raisonnements qui prétendent justifier le port du burkini par la liberté individuelle ou le droit de la femme à porter les vêtements de son choix», il appelle à voir le port du burkini «dans la dimension politique qui lui est inhérente».
La polémique était née après l’annulation par la mairie d’une « journée burkini », événement privé organisé dans une piscine marseillaise, pour permettre aux musulmanes de se baigner en burkini.
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