l’essentiel La démonstration de force n’a peut-être pas eu l’ampleur espérée, mais 2 000 à 5 000 personnes étaient hier à Foix pour défendre la ruralité, en marge du procès des incidents de La Bastide-de-Sérou.
Au petit jeu du verre à moitié vide ou à moitié plein, le succès du rassemblement organisé hier à Foix à l’appel de la FDSEA, des Jeunes Agriculteurs et des fédérations de chasse et de pêche de l’Ariège ne peut être jugé à l’aune des chiffres. Selon la police, à peine 2 000 personnes se sont rassemblées sur les allées de Villote, quand les organisateurs en attendaient au moins 5 000. Un chiffre qu’ils n’ont toutefois pas craint d’annoncer à la tribune, évoquant même des bus qui, venus de toute l’Occitanie, n’étaient pas encore arrivés en Ariège au moment de la manifestation.
Une manifestation qui s’est déroulée par ailleurs sans le moindre incident, quand certains craignaient un "bis repetita" de ceux qui avaient agité La Bastide-de-Sérou en mai 2018 et dont les mis en cause occupaient justement la tribune (lire en page suivante). Mais le service d’ordre était conséquent, les associations écologistes avaient appelé leurs sympathisants à ne pas se rassembler, et la consigne a été suivie. Si bien que hors l’explosion sonore de quelques pétards, tout s’est déroulé dans le calme et l’odeur alléchante du sanglier à la broche.
De nombreux élus ariégeois étaient présents, maires en tête comme celui de Rivèrenert, Richard Meynard, qui expliquait ainsi sa venue : "Je veux pouvoir continuer à me promener en montagne sans avoir peur de trouver un ours sur mon chemin. Je veux pouvoir continuer de chasser, de pêcher. Je veux continuer à vivre libre et je ne veux pas qu’on m’impose des obligations qui ne tiennent pas la route, par une bande de gens qui connaissent très mal le milieu rural."
Comme annoncé, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, et la présidente de la FNSEA Christiane Lambert avaient fait le déplacement pour soutenir les prévenus (lire ci-dessous). Le sénateur Jean-Jacques Michau, la présidente du conseil départemental Christine Téqui, le vice-président du conseil régional Kamel Chibli et le député Laurent Panifous étaient également présents.
"J’ai voulu manifester clairement mon soutien au monde rural, indiquait ce dernier. Ce sont des personnes attachées à notre patrimoine naturel, qui façonnent notre paysage, qui l’entretiennent, mais aussi ceux qui font vivre nos traditions. Chasseurs, pêcheurs vivent de leur passion, sereinement, en paix, et ils font vivre notre ruralité. J’ai donc voulu manifester mon soutien envers ces gens dont je me sens très proche."
Une défense de la ruralité qu’on aura retrouvée à la tribune, unanime, quoiqu’en des termes parfois moins policés. Mais surtout une attaque en règle des associations de défense de l’environnement… "Des écologistes au cerveau atrophié, perfusés par nos impôts", pour Clémence Biard, la présidente des Jeunes agriculteurs de l’Ariège. Des "escrocslogistes amateurs, nuisibles" pour Jean-Pierre Mirouze, président de l’Aspap (Associationde sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées). "On veut faire quoi de ce territoire ? Une réserve d’Indiens ? lançait pour sa part Jean-Luc Fernandez, le patron des chasseurs ariégeois. Rien ne peut se faire sans nous, nous sommes la vigie de nos villages."
Car s’il est un message à être revenu dans la bouche de tous les intervenants, c’est bien celui-ci, résumé par Clémence Biard : "Les écologistes, c’est nous ! Nous sommes les premiers défenseurs de l’environnement et nous n’avons besoin de personne." Mais des écologistes "insultés, bafoués" pour Rémi Moulis, de la FDSEA 09, bloqués dans tous leurs projets par des réglementations à leurs yeux absurdes. "Essayez de monter une unité de méthanisation, lançait Cédric Munoz, le président de la FDSEA 09. Ceux qui ont essayé ont mis 10 ans…"
Face à la perspective du procès qui les attendait l’après-midi, Jean-Pierre Mirouze résumait l’attitude des six prévenus : "Je monterai les marches du tribunal la tête haute et si demain il faut remonter ces marches, je les monterai encore la tête haute, et avec fierté." Et une attente : "J’espère qu’aujourd’hui ça fera jurisprudence et que ce sera le début de quelque chose pour nous, le monde rural."
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"Nous sommes les premiers défenseurs de l’environnement et nous n’avons besoin de personne."
On a juste besoin des subventions payées par les habitants des zones urbaines.
Un détail de cette histoire, comme disait l'autre…

"On veut faire quoi de ce territoire ? Une réserve d’Indiens ? "
C'est, en effet, exactement ce que vous êtes en train d'en faire (avec l'argent du contribuable)… 🙂

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