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Le festival Sign’ô a organisé sa première «soirée sourde» à Toulouse, surnommée la «capitale des sourds».
Considérée comme la «capitale des sourds», Toulouse est l’une des rares villes en France à leur proposer scolarité bilingue complète, formation universitaire au théâtre, librairies, et même un festival, Sign’ô avec sa Deaf Party (une «soirée sourde»), organisée au Phare, salle de concert à Tournefeuille, en banlieue de Toulouse. «C’est un moment très fort. Enfin on se retrouve dans notre langue des signes et ça fait du bien!», se réjouit Juliette Van Tornhout, éducatrice spécialisée de 28 ans.
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La jeune femme danse devant la scène, sous les lumières changeantes des spots. La musique fait vibrer la salle. Le public applaudit (silencieusement, en agitant haut les mains) la performance d’artistes chéris des malentendants, tels Presilia Kette et VinzSlam, qui signe le rap d’Eminem ou Bigflo & Oli. Cette «soirée sourde» est le clou de Sign’ô, une première pour ce festival d’arts visuels, créé en 2007 par la compagnie ACT’S (Art, culture et théâtre en signes) et qui renaît après six ans de suspension, due à manque de moyens et à la crise du Covid.
Sous une allée de platanes au coeur de la ville, stands d’artisans, scène accueillant humoristes et conférences, spectacles dans les théâtres alentour… Toute l’ambiance d’un festival est là. Sauf le brouhaha des voix: autour des tables, les conversations vont bon train, en signes, traduites si besoin par des bénévoles maîtrisant cette langue, comme quelque 300 000 personnes en France.
«On est contents de ce bain avec tous les sourds. Chez nous, il n’y pas assez d’associations, en théâtre il n’y a rien. Alors on se déplace quand il y a des événements comme ça», signe Sophie Bottagisi, 37 ans, venue de Nice avec famille et amis. Sa fille Stella, 10 ans, quatrième génération de sourds, a adoré les «mouvements avec les pieds», appris lors d’un atelier de hip-hop animé par Agathe Grelaud. La danseuse montre comment mouvoir les articulations une à une, puis donne le top départ des enchaînements aux enfants, en signant d’une tape sur sa tête.
Victoria Bubnova, 9 ans, connaît déjà la technique. Avec l’équitation, la natation et la peinture, le hip-hop est l’une des activités proposées aux élèves de Jean-Jaurès, établissement bilingue en langue des signes à Ramonville-Saint-Agne, autre commune limitrophe de Toulouse, où Victoria est scolarisée. «Nous sommes venus ici pour les classes bilingues», précise sa mère, Irina, 36 ans, professeure de yoga russe arrivée en France il y a quinze ans avec son mari, danseur.
«On dit que Toulouse est la capitale des sourds parce qu’il y a énormément de choses: une scolarité avec une filière 100% bilingue jusqu’au bac, qui n’existe pas ailleurs en France (…) des associations, des activités», explique Marylène Charrière, présidente d’ACT’s et du comité d’organisation de Sign’ô.
D’autres festivals destinés aux sourds existent, tel Clin d’oeil à Reims, mais pas dans le sud. «Des gens viennent de Paris, Bordeaux, Lyon pour se retrouver ici», se félicite la présidente. L’accueil est dans notre langue. On partage une même culture, une même identité. Quand on se retrouve, on peut se lâcher!».
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A Toulouse, les sourds sous le signe de la fête
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