Le premier groupe mondial de navigation, qui veut gonfler son offre de tourisme nautique, se déploie​ sur tous les fronts.
Du 3 au 11 décembre, Loïc Bonnet sera porte de Versailles à Paris pour le salon nautique. Un rendez-vous incontournable pour le fondateur du Dream Yacht Group qui, de son propre aveu, ne s’adonne plus que 250 jours par an à sa «drogue». «J’ai levé le pied question voyage», ponctue-t-il depuis l’île d’Hydra en Grèce. Impossible de faire du surplace quand vous êtes est à la barre du premier opérateur mondial de bateaux de plaisance. «Je passe mon temps à gérer des urgences qui éclatent à des milliers de kilomètres de distance.»

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La pire de toutes, le trou d’air touristique provoqué par la crise sanitaire en 2020, a failli lui être fatale. «On a dû rebattre les cartes du capital mais on a sauvé la boîte», résume l’intéressé. Avec 3,8% des parts (contre 37% il y a deux ans), il cohabite désormais avec deux nouveaux entrants, Beneteau, le numéro un mondial du nautisme, et le fonds d’investissement tchèque PPF, actionnaires ensemble à 87%, et pour le solde avec le fonds NextStage et l’industriel Fountaine Pajot.​ Remis à flot, Dream Yacht table cette année sur un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros: 50 millions de plus qu’en 2019, 200 bateaux en moins et surtout l’engouement sans précédent de la clientèle pour des vacances évasion au grand air. Une équation stimulante pour Loïc Bonnet, qui aime rappeler qu’il a démarré aux Seychelles avec six voiliers et l’envie de «faire profiter le plus grand nombre de gens du plaisir d’être sur l’eau».

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Cette envie ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, près de 500 000 clients –dont Elon Musk en juillet dernier– naviguent chaque année sous sa marque reconnaissable à son logo, une tortue de mer. En vingt ans, Dream Yacht s’est imposé comme le leader mondial de la location de monocoques et de catamarans avec une flotte de 850 navires, une cinquantaine de bases sur cinq continents et plus de 600 collaborateurs embarqués. Il compte aussi parmi les premiers acteurs des ventes de bateaux à des investisseurs et fait figure d’Airbnb de la location pour les particuliers et les professionnels, à travers sa filiale SamBoat, rachetée en 2018.​
L’entrepreneur rêve désormais de les séduire avec une offre de tourisme nautique gonflée à bloc. Place aux aqualodges, ces villas et bungalows flottants de 80 mètres carrés loués entre 300 et 400 euros la nuit. Dream Yacht vient de racheter une société antillaise à l’initiative du concept et dispose déjà d’une dizaine d’unités à Saint-François et aux Saintes en Guadeloupe et dans la baie du Marin en Martinique. «Nous allons installer des aqualodges de nouvelle génération là où nous avons des bases sur l’île Maurice, dit-il, et prochainement à Saint-Martin, où nous avons décroché la concession de la marina Anse Marcel.»

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Dotée de 19 boutiques, de petits commerces, d’un hôtel et de trois restaurants, cette marina, redéveloppée en partenariat avec la société Les Acacias, est une première de série pour le groupe. Elle sera bientôt suivie par celle de Hodge’s Creek aux îles Vierges britanniques, concédée pour quarante ans. «Nos marinas sont conçues pour devenir des lieux de destination», souligne l’entrepreneur-globetrotter qui dispose d’une trentaine de bateaux à Saint-Martin.​
Nos marinas sont conçues pour devenir des lieux de destination
Le groupe cherche aussi à s’ancrer sur ses bases de repli ouvertes durant la pandémie pour répondre aux envies de navigation des Américains lorsqu’ils étaient confinés. «Ce sont de nouveaux bassins avec une très belle clientèle situés côte Est près de Newport et côte Ouest près de Seattle», décrit-il. Autre atout: ils récupèrent l’été les navires de Dream Yacht qui mouillaient à l’année aux Antilles ou sur la côte Pacifique. De quoi les préserver des cyclones et ouragans récurrents, coûteux en sinistres et en primes d’assurance. Expansionniste aussi en Europe, le groupe a mis le cap sur Stavanger en Norvège, qui autorise jusqu’à vingt semaines de location par an grâce au Gulf Stream.
La clientèle des croisiéristes fait aussi partie de ses territoires de conquête. Testées dans une quinzaine de destinations et facturées en moyenne autour de 1500euros la semaine (hors aérien) par personne, les locations à la cabine avec équipage ciblent les vacanciers sans expérience préalable de la voile. Elles sont commercialisées pour l’essentiel par des tour-opérateurs comme TUI, Exotismes ou Kuoni.
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Dans la vente de bateaux aux particuliers, qui génère un tiers de son chiffre d’affaires, le groupe expérimente depuis peu la propriété partagée. Le navire acheté en copropriété par deux à huit particuliers est géré par Dream Yacht pendant cinq ans. Les propriétaires en ont la jouissance exclusive à tour de rôle. Au bout de cinq ans, ils peuvent en confier la revente à Dream Yacht ou racheter le navire en solo ou à plusieurs. «C’est plus économique pour les investisseurs et cela fait vivre des bases comme La Rochelle et LaTrinité-sur-Mer en France ou Rosas en Espagne grâce à une clientèle qui aime naviguer au même endroit», pointe Loïc Bonnet.​
 
Cela fait vivre des bases comme La Rochelle et LaTrinité-sur-Mer
L’entrepreneur, qui s’est donné jusqu’en 2030 pour faire passer sa flotte au tout-électrique, va accueillir dans les prochains mois sur sa base de Saint-Mandrier, près de Toulon, un premier catamaran hybride issu des chantiers de Fountaine Pajot. Quelle que soit sa taille, un hybride coûte 175 000 euros de plus mais permet des économies significatives de carburant et offre deux heures d’autonomie au mouillage pour faire fonctionner tous les services d’un bateau. «Et c’est un plus pour les clients engagés qui sont prêts à louer plus cher pour une navigation plus responsable», complète Loïc Bonnet, déjà en partance depuis Athènes pour l’île Maurice. 
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