L’hôpital d’Auch est dans le rouge. Avec des recettes en baisse, et toujours plus d’efforts demandés au personnel, les tensions montent. En prime, l’ARS n’est pas insensible aux doléances des médecins. Résultat, le directeur mis en cause contre-attaque…
Une opération bénigne a contraint Jean-Pierre Coulier à passer de l’autre côté de la barrière, il y a quelques jours. C’est donc en tant que patient – et par voie de conséquence avec un certain recul – que le directeur de l’hôpital suit les échanges de courriers entre les médecins, la direction, les syndicats, l’agence régionale de santé, et même le comité gersois pour le développement et la défense de l’hôpital public qui s’est fendu d’un communiqué, hier, pour dire aux médecins qu’ils se trompaient de cible en visant le directeur, ce dernier étant simplement « l’exécuteur des basses œuvres définies par l’ARS » (sous entendu à cause de la politique gouvernementale), et donc que les difficultés de l’établissement venaient de « l’insuffisance des moyens financiers, tout simplement ».
Un maigre réconfort pour Jean-Pierre Coulier qui, de toute façon, assume les mesures qu’il a dû prendre pour ramener le déficit de 7 % du budget en 2003 à 2,8 % cette année.
Seulement voilà, cet effort s’est traduit par une détérioration des conditions de travail, en particulier du personnel paramédical, ce qui fait dire à Yann Bauger, le secrétaire du syndicat CGT, que « le directeur actuel a fait des dégâts en huit ans de pouvoir », mais surtout que « la confiance est rompue à cause de toutes les promesses non tenues et de l’absence de concertation ».
Jean-Pierre Coulier veut voir dans cette critique, également formulée par les médecins, un effet pervers de la loi HPST qui a parfois isolé la direction des personnels. « Je pense qu’il faut adapter le dispositif avec une participation plus active des praticiens aux échanges », explique le directeur depuis sa chambre d’hôpital. Et ce dernier d’ajouter : « Je suis prêt à ce qu’il y ait une plus grande concertation. Il y a 3 ou 4 semaines, j’ai proposé au docteur de Chirée de rencontrer les personnels médicaux avec lui pour échanger avec eux sur une plus grande participation. On a un bel outil, des moyens, des compétences. Les patients, je peux en témoigner, sont très bien pris en charge à l’hôpital, par un personnel de qualité. Donc, il ne faut pas rester dans un malaise. On n’est pas dans une période facile. Il faut travailler ensemble. On a la possibilité de construire un projet sanitaire et médico social très important et de qualité. Ayons de l’ambition ensemble ! »
Une chose est sûre, si les personnels n’ont plus confiance en Jean-Pierre Coulier, lui n’est pas partant. « Pour l’instant, je suis là. » Autrement dit, il faut faire avec.
La délégation des cinq médecins de l’hôpital d’Auch reçue mardi soir par l’ARS a rendu compte hier de son entrevue par le biais d’un communiqué. « Le mardi 18 octobre à 18 heures, la délégation médicale du centre hospitalier d’Auch a été longuement reçue, à l’ARS de Toulouse, par le docteur Jean-Jacques Morfoisse, directeur de la qualité et de la performance, et le docteur Nelly Fabre, en charge du suivi de l’hôpital auscitain. Nous avons été écoutés et entendus et nous avons pu exposer toutes les doléances dont nous étions porteurs. Nous avons la certitude, à plusieurs reprises, d’avoir été compris » déclarent les membres de la délégation qui ajoutent : « Devant la gravité de la situation et au regard du nombre important de signataires (plus de 90 % des médecins), cette démarche exceptionnelle fait l’objet d’un rapport circonstancié auprès du directeur général de l’ARS. Nous attendons une réponse de l’ARS qui, nous a-t-on précisé, interviendra dans les plus brefs délais. » Une telle mobilisation des médecins de l’hôpital est sans précédent. Dans la lettre qu’ils ont cosignée lundi (notre édition du 18 octobre), les médecins dénonçaient une grave dégradation des conditions de travail tout en «rassurant les Gersois» sur « le niveau de qualité de prise en charge des patients par les médecins spécialistes qui exercent à l’hôpital et par les équipes soignantes qui œuvrent au quotidien pour soigner et prendre soin ».
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Encore et encore
Des réductions …. Réduire les salaires des dirigeants déjà !

577 députés, 343 sénateurs, 30 ministres et secrétaires d'Etat : si on leurs baissaient leurs salaires de 1000€ on ferait 950 000 € d'économie chaque mois…

Donc bon …

Entre autre ….

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