Comme chaque année, les tarifs autoroutiers sont révisés au 1er février. Une hausse qui n'épargne pas la section de l'A 61, où les travaux d'élargissement ont lieu.
Chaque année, le 1er février, les tarifs révisés de péage entrent en vigueur, sur proposition des sociétés autoroutières, après validation par le gouvernement. L'évolution est encadrée par le contrat de concession qui lie sociétés et Etat, avec un décret de 1995 stipulant que la hausse annuelle ne peut être inférieure à 70 % de l’inflation ; s'ajoute une part de hausse liée à des investissements complémentaires.
Ce 1er février 2022, c'est une hausse moyenne de 2 % qui doit entrer en vigueur sur les 9 000 km gérés par 23 sociétés : parmi elles, Vinci, pour sept concessions et 4 443 km de réseau, dont les 2 737 d'Autoroutes du Sud de la France (ASF), à l'œuvre sur l'A61. ASF, qui prévoit de son côté une hausse moyenne de 2,19 %.
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En 2015, le gouvernement Valls décide d'un gel des tarifs de péages : la conséquence d'un rapport de l'Autorité de la concurrence qui pointait une situation de "rente" pour les sociétés depuis la privatisation du réseau en 2006.
Un épisode qui pèse lourd : l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) avait alors estimé que les usagers devraient payer 500 M€ de péages supplémentaires sur la durée restante des concessions (environ 20 ans) pour compenser le coût du décalage de la hausse des tarifs ; sans oublier le rattrapage lissé du gel, acté sur la période 2019-2023. De quoi expliquer cette hausse record de 2 %, la plus forte depuis 2016 (entre 0,44 % en 2021 et 1,86 % en 2019), pour laquelle l'inflation galopante a aussi pesé.
La progression de 2,19 % programmée par ASF n'est pas uniforme sur l'ensemble de son réseau. Le trajet entre Narbonne Sud et Toulouse Sud n'est guère gâté, avec une hausse de 2,81 % le mardi 1er février (de 13,9 € à 14,3 €) : une hausse de plus, après les 4,68 % de 2019 (12,8 € à 13,4 €), 2,98 % de 2020 (13,4€ à 13,8 €) et les 0,72 % de l'an passé (de 13,8 € à 13,9 €) ; pour résumer, en cinq ans, le trajet a flambé de 11,7 %. L'examen limité aux 117,8 km encadrés par les deux sections en travaux n'est guère plus flatteur : entre Narbonne Sud et Villefranche-de-Lauragais, la hausse 2022 sera de 3,73 % (de 10,7 € à 11,1 €). Depuis le début des travaux, en 2019, le tarif a augmenté de 7,76 %.
"La hausse porte sur l'ensemble des tarifs portés par ASF, et elle est cadrée par la concession autoroutière (qui court jusqu'en 2036, Ndlr). Il n'y a pas de lien entre travaux et coût des péages" , rappelle Frédéric Cauvin, directeur d'opérations pour l'aménagement de l'A61. Reste qu'en 2018, lors de l'enquête publique, la question était venue sur le tapis : parmi les observations des usagers, la critique d'un maintien des tarifs "pendant les travaux alors que le service est fortement dégradé sur de très longues périodes".
Vinci, écartant toute "réduction tarifaire" pendant les travaux, avait précisé que le tarif était "fixé contractuellement par l'Etat", et que sur l'A 61, il ne serait pas augmenté "du fait des investissements réalisés". Avant de qualifier la gêne de "très relative" en chiffrant l'augmentation de la durée de trajet "lors de la traversée d'un plot de travaux de 2 à 3 minutes par rapport à la normale". En intégrant les limitations à 90 ou 110 km/h sur les 34 km en travaux, quelques basiques règles de trois permettent de calculer le temps perdu dans une fourchette entre 5 et 7 minutes.
Au 1er semestre 2021, selon le rapport financier de Vinci, les péages du réseau ASF avaient généré un chiffre d'affaires d'1,369 milliard d'euros sur un CA total d'1,419 milliard d'euros (résultat net de 631,4 M€) ; les investissements complémentaires sur les autoroutes en service sur ce même semestre étaient de 88,4 M€. Frédéric Cauvin chiffrait à 1,5 milliard d'euros les investissements de Vinci en Occitanie sur les 10 dernières années (élargissement A9 entre Perpignan Sud et Perthus, dédoublement de l'A9 à Montpellier,….).
En 2020, selon l'association des sociétés françaises d'autoroutes et d'ouvrages à péage (ASFA), 10 € de péages se répartissaient ainsi : 4,1 € de taxes et impôts perçus par l'Etat (TVA, impôt sur les sociétés, redevance domaniale) ; 1,1 € d'exploitations et services (salaires, achats de matériel) ; 2,3 € de construction et modernisation des réseaux ; 2,5 €, enfin, sont consacrés au remboursement de la dette et aux investisseurs (en 2020, 896 M€ de dividendes versés aux actionnaires ASF).
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Car l etat une fois qu on les a payée les a vendu à du privés
j'aimerai, comprendre pourquoi nos autoroutes augmentent, alors quand Allemagne,elles sont gratuite et en Espagne certaines sont gratuite .

@gragnote En Allemagne elles ne sont pas gratuites car tout le monde payent les autoroutes dans les impôts, même ceux qui n'ont pas de voiture. En France si on ne veut pas payer les autoroutes suffit de ne pas les prendre, voilà.
Inutile de reclamer, de raler, c'est programmé chez eux et les actionnaires doivent taper du pied. A tous ceux qui veulent la privatisation de ce qui reste de service public ou d'entreprise publique, voila quel est le résultat.
La seule chose qui compte c'est le profit et une bonne communication pour faire passer la pillule. On trouve pleins de raisons et ça passe toujours !
Là ce sont les travaux pour mettre 3 voies, les salaires des salariés qu'il faut augmenter, les dividendes qui doivent toujours augmenter…

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