Publié le 11/08/2020 à 08h30
Rémi Collenot
Dans un été si particulier, « prudence » apparaît comme le maître mot pour les vacanciers. Alors que l’avenir de la situation sanitaire paraît encore flou, nombreux sont ceux qui ont fait le choix de partir en vacances dans des établissements proches de leur lieu de résidence.
Pour Camille Mounier, responsable du camping des Gorges de l’Allier, à Langeac, il s’agit là clairement d’un « effet COVID ». Cette dernière a remarqué que cette année, « il y a encore plus de gens venant de la région ». Un constat partagé ailleurs.
On a eu plus de campeurs venant d’Auvergne, surtout en juin, ils venaient sans réservation
Eléonore Pascal (Responsable du camping de La Bageasse à Brioude)
Du côté de Champagnac-Le-Vieux, Nolwenn Quidu, salariée du camping La Chanterelle, a aussi noté cette tendance : « Il y a beaucoup de séjours de dernière minute » assure-t-elle, remarquant aussi le nombre important de campeurs venus du bassin lyonnais et de Saint-Étienne. Mais pour certains, le chemin est encore plus court : « On a même eu une famille de Brassac-les-Mines », raconte Nolwenn Quidu.
Certains viennent de près : du Puy, d’Issoire ou de Clermont 
Camille Mounier (Responsable du camping des Gorges de l’Allier; à Langeac)
Pour Martine Vernière, responsable du camping La Ribeyre à Lavoûte-Chilhac et qui a accueilli de nombreux Clermontois et Ardéchois, il apparaît clair que « les gens ont décidé de ne pas partir loin ». Une situation qui s’explique principalement, selon les responsables des campings, par la crise sanitaire.
Ils veulent pouvoir rentrer chez eux rapidement en cas de problème
Camille Mounier (empty)
De nombreux vacanciers ont en effet fait le choix de ne pas trop s’éloigner de leurs résidences, par peur des effets d’une seconde vague, voir même d’être « à nouveau confinés », comme le rapporte Nolwenn Quidu. Aussi, « les gens fuient les lieux très touristiques », comme par exemple les plages en bord de mer, assure la responsable du camping des Gorges de l’Allier.
L’Auvergne est alors apparu pour beaucoup comme le compromis parfait, même pour ceux qui y habitent, comme l’explique Eléonore Pascal : « Certains veulent rester sur la région et y découvrir ce qu’ils ne connaissent pas encore. » Celle-ci a aussi la chance d’offrir ce que beaucoup recherchent, surtout après plusieurs semaines de confinement : « C’est une bouffée d’oxygène grâce aux forêts, à la verdure… », souligne Nolwenn Quidu.
Autre effet lié à la crise sanitaire, moins heureux cette fois : la chute du nombre de touristes venus de l’étranger. « On en a retrouvé depuis le 20 juillet seulement, mais il y en a moins que d’habitude, et on n’a pas d’Anglais ou d’Espagnols », rapporte ainsi Eléonore Pascal.
D’habitude, on a une grosse population hollandaise, qui nous manque cette année 
Camille Mounier (empty)
Pour ceux qui misent beaucoup sur cette population, le contrecoup est difficile à encaisser. « On a d’habitude 50 % de français et 50 % d’étrangers » révèle Martin Molier, qui gère depuis 16 ans le camping La Fridière à Paulhaguet.
Autour de Brioude, les sentiers d’interprétation permettent des balades familiales à la découverte de la nature locale
Pour celui qui n’a de son côté pas vu l’afflux des vacanciers venants de la région, la conséquence est sans équivoque : « On a eu une baisse de 65 % de notre chiffre d’affaires. » Une première depuis que Martin Molier a pris en main le camping. « En Allemagne, en Suisse ou en Hollande, les médias envoient des signaux pour demander d’éviter de partir à l’étranger », s’inquiète-t-il, espérant tout de même que le mois d’août se finira sur de meilleures notes.
Rémi Collenot
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