l’essentiel En grève depuis plus de 60 jours, les salariés de l’usine Pommier, à Bagnères, sont bien décidés à poursuivre leur combat. À l’image de Virginie Sergent et de Bruno Lavigne, ils ne lâchent rien.
La fatigue se lit sur leur visage mais pas question de baisser les bras. Virginie Sergent comme Bruno Lavigne poursuivent leur grève, faisant le choix difficile de renoncer à leur salaire. "On n’a pas le choix. Il faut se battre, sinon on va tout perdre", s’accordent-ils.
"Cela devient de plus en plus compliqué. J’ai dû expliquer à ma fille qu’on ne partirait pas en vacances et elle le comprend très bien. Mais il y a quand même la pression de l’entourage", confie Virginie Sergent qui a rejoint l’équipe de Pommier en 2016. "Au début, j’étais en intérim, puis ils m’ont embauchée, au Smic, certes, mais avec les primes (prime vacances, chèque Cesu, etc.), ça permettait de compenser. Et puis, il y avait une bonne ambiance. C’était un plaisir de venir au travail. Mais tout a changé avec le rachat de l’usine par le groupe Cahors. De 120 salariés, on est passé à 64. J’ai échappé au plan de licenciement, il y a un an, mais ils touchent, cette fois-ci, à nos salaires. Veuve depuis un an, je travaille surtout la nuit parce que ça paye mieux. Aujourd’hui, on nous a supprimé toutes les primes et avec l’inflation qui ne cesse d’augmenter, on ne s’en sort plus", déplore la mère de famille.
"Cela fait 17 ans que je travaille ici et je n’ai été augmenté qu’une seule fois durant tout ce temps. Mais ce qui se passe aujourd’hui, je n’ai jamais vu ça. Ce qu’ils cherchent, c’est la division", pointe Bruno Lavigne, fustigeant "le gel des salaires malgré la hausse du coût de la vie mais aussi l’augmentation du salaire des intérimaires". "Je n’ai rien contre les intérimaires, on travaille ensemble et on s’entend très bien. Ils viennent même nous soutenir à la pause déjeuner", tient-il à souligner, remerciant également le soutien de la CGT. "Mais si on avait eu la même augmentation, on serait déjà retourné au boulot. Je suis en colère. Moralement, c’est dur. On se lève avec ça et on se couche avec ça. Le week-end, je n’arrive plus à décompresser non plus. Même mes enfants sont inquiets alors qu’ils sont encore jeunes", confie ce père de famille divorcé qui, comme sa collègue, a dû renoncer aux vacances en famille. "La semaine prochaine je serai en congés mais je vais venir à l’usine pour soutenir les collègues en grève", avance-t-il.
Qu’attendent-ils. "Qu’il accepte de négocier. Son silence, c’est le plus grand des mépris".
À l’issue de la réunion de négociation qui s’est tenue entre les représentants du personnel et le PDG du Groupe, Grégoire Libert, vendredi à la préfecture des Hautes-Pyrénées, Virginie et Bruno sont dépités. "Il y aura une nouvelle réunion lundi avec la Direccte et une autre, mardi, à la préfecture mais je ne sais pas ce qui pourrait le faire changer d’avis", glisse Bruno. Que faire si le PDG met à exécution sa menace de déposer le bilan ? "Il faudra trouver du travail ailleurs mais c’était un plus de travailler près de chez soi", songent les deux Bagnérais.
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Cela fait 4 ans que je ne suis pas partie en vacances avec mes enfants, arrêtez de vous plaindre, vous avez fait un choix de vous mettre en grève alors que vous aviez un travail, vos enfants ne vont pas se désintégrer, assumez !!!!!
J'ai lu dans un article précédent que l'usine pommier avait fait des profits et que ses comptes étaient presque revenus à l'équilibre …
Certes c'est grace au travail des salariés , mais avant de vouloir des augmentations de salaire , il faut que l'usine ait des comptes positifs !
Le fait de vouloir des augmentation avant que les comptes ne soient positifs , c'est remettre les comptes de l'entreprise dans le rouge !!!
Quel avenir , avec un tel entêtement et ""l'appui de la CGT"" ,l'avenir est au licenciement collectif … Voilà le résultat de grèves dures et sans discutions !!! Ce fera les 64 derniers emplois sur le carreau ! Non seulement les meneurs , mais aussi ceux qui travaillent seront à la rue …
Un Grand Merci à la CGT comme d'ab. !!!

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