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«Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise», Jean Monnet, Mémoires (1976)

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Points de vue
Burkhard Varnholt, Credit Suisse
6 minutes de lecture
Comme le nouvel ordre mondial redistribue les cartes des gagnants et des perdants, la pose de jalons stratégiques est cruciale pour les investissements.
Notre publication phare «Investment Outlook 2023» paraît à point nommé avant le changement d’année. Nous en résumons ici les prévisions concernant les placements et discutons de ce qui compte aujourd’hui pour les investisseurs. Comme le nouvel ordre mondial redistribue les cartes des gagnants et des perdants, la pose de jalons stratégiques est cruciale pour les investissements. Suite au sommet du G20 qui s’est récemment tenu à Bali, nous tournons le regard vers l’Indonésie, une «gagnante» intéressante à long terme? Et nous vous recommandons un roman en ce début d’Avent. Bonne lecture!
Cette semaine, je souhaite attirer votre attention sur la publication «Investment Outlook 2023» qui vient de paraître. En voici l’essentiel en bref pour les lecteurs pressés.
Le monde traverse une période de profonde réorganisation géopolitique, qui aura évidemment des répercussions sur les marchés et les taux d’intérêt, voire sur l’ensemble de l’économie. Aujourd’hui, faire preuve de prudence et être investi sont deux recommandations aussi importantes l’une que l’autre. En effet, tandis que les opportunités et les risques sont étroitement liés, l’inflation fait perdre de la valeur aux liquidités. Nous observons plusieurs évolutions dans des directions divergentes:
Alors que «l’âge d’or» de la mondialisation (l’ancien ordre sécuritaire et énergétique) s’estompe, les contours d’un nouvel ordre mondial se dessinent. Bien des choses diffèrent du passé. Il ne s’agit pas seulement de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation. Le début d’un réarmement généralisé, une nouvelle architecture énergétique à l’orientation régionale et la tendance à la démondialisation suscitent une course internationale aux ressources rares, un phénomène qui va bouleverser les chaînes d’approvisionnement, le libre-échange et les valorisations boursières. C’est un monde dans lequel la main-d’œuvre qualifiée se raréfiera pour des raisons sociodémographiques et dans lequel augmenteront simultanément les besoins en matière d’innovation, de productivité, de technologies de l’information et de numérisation. Un monde dans lequel le changement climatique exige à la fois une meilleure protection de la planète et le développement des infrastructures de mobilité, d’approvisionnement en énergie et de communication, une évolution gourmande en capitaux et qui implique un fort endettement. Un monde dans lequel des thèmes comme l’inflation et la politique industrielle nationale dominent à nouveau le vocabulaire quotidien des dirigeants politiques et des médias. Un monde dont la soif de capitaux signifie pour certains «la revanche de la vieille économie» et pour d’autres la création d’emplois ainsi que l’augmentation des chiffres d’affaires et des bénéfices. Un monde dans lequel le fossé entre riches et pauvres, entre jeunes et vieux, menace de se creuser et de créer de nouvelles tensions, tandis que des pays émergents d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine peuvent saisir des opportunités inédites grâce à leurs matières premières stratégiques. Nous sommes les témoins d’un changement d’époque dont les tendances sont résumées dans nos Supertrends, qui constituent aujourd’hui des lignes directrices parfaitement appropriées pour les placements financiers et la diversification. En effet, ces Supertrends ont un vaste rayonnement: ils concernent même les coins les plus reculés du monde par le biais des taux d’intérêt, des monnaies, des chaînes d’approvisionnement, des marchés du travail et des matières premières, autant de facteurs qui présentent de gigantesques opportunités, mais aussi des risques considérables.
Voici tout d’abord plusieurs «bonnes nouvelles», bien que certaines soient parfois assombries:
Et voici la moins bonne nouvelle:
Un nouveau marché haussier ne pourra vraisemblablement s’amorcer que si la politique monétaire change de cap. D’ici là, l’augmentation du coût du capital affectera les bénéfices des entreprises, l’immobilier mondial et, dans certains pays, le service de la dette.
La semaine dernière, nous avons évoqué ici les opportunités qui s’offrent actuellement à l’Amérique latine. Aujourd’hui, nous tournons le regard vers l’Asie du Sud-Est. En effet, ces deux régions pourraient profiter de leur richesse en ressources naturelles et de la démondialisation au cours de la prochaine décennie.
Après le départ des vingt délégations qui ont participé au récent sommet du G20 dans le majestueux hôtel cinq étoiles Apurva-Kempinski de Bali, cet immense établissement situé au bord de l’océan Indien a retrouvé une certaine normalité, mais il reste très prisé, car l’Indonésie est en plein boom. Les astres s’y sont rarement alignés aussi favorablement qu’aujourd’hui. Son marché boursier compte parmi les rares gagnants de l’année 2022. Mais en dépit des opportunités offertes à l’Indonésie, les défis sont également manifestes, notamment ceux liés à la logistique de cet État qui s’étend sur des milliers d’îles. Alors, qu’en est-il des perspectives économiques du quatrième pays le plus peuplé du monde avec 276 millions d’habitants?
Le récent sommet du G20 a démontré que le président indonésien Joko Widodo, alias «Jokowi», s’efforçait d’observer une neutralité stratégique. Tous les États d’Asie du Sud-Est veulent tirer parti de la démondialisation de la Chine sans pour autant s’attirer les foudres de celle-ci. Ils doivent donc entretenir de bonnes relations diplomatiques avec elle et avec les États-Unis. Alors que l’Indonésie ne brille pas encore par son industrie manufacturière, elle détient néanmoins trois atouts stratégiques qui revêtent du potentiel à l’échelle mondiale:
Examinons ces trois aspects d’un peu plus près.
Premier atout: les ressources
L’Indonésie possède les plus grandes réserves de nickel connues au monde, une matière première actuellement indispensable à la fabrication des batteries. En outre, le président Jokowi, dans le cadre de sa politique industrielle, ne veut pas que le pays se contente d’exporter ses précieuses ressources. Le gouvernement prend donc des mesures incitatives pour attirer les investissements étrangers, par exemple dans la construction d’usines de batteries. Il y a là une opportunité stratégique. C’est ainsi que de nombreuses usines métallurgiques ont été implantées sur l’île de Sulawesi, qui devrait totaliser des investissements étrangers de plus de 18 milliards de dollars américains en 2022. La bauxite, qui compte également parmi les ressources naturelles importantes, est déjà exploitée grâce à de grandes mines et à des raffineries. Sur l’île de Bornéo, une imposante centrale hydroélectrique en cours de construction devrait permettre, dans un avenir proche, de produire de l’aluminium neutre en CO2 à partir de la bauxite extraite localement.
À Java, l’île la plus peuplée du pays, deux entreprises sud-coréennes construisent conjointement, depuis 2021, l’une des plus grandes usines de batteries du monde, lesquelles auront une capacité de 200 GWh. La semaine dernière, le leader mondial chinois des batteries automobiles a annoncé l’investissement de quelque deux milliards de dollars américains dans un «fonds vert» pour créer de la valeur selon une approche intégrée (de l’extraction du nickel à la fabrication du produit fini), avec la participation financière du gouvernement indonésien. Auparavant, cette entreprise avait également voulu opérer une grande expansion aux États-Unis, mais ses projets d’investissement ont été ralentis, car l’Inflation Reduction Act (IRA) américain a imposé des restrictions à l’achat de matériaux destinés aux batteries. Nous voyons donc que l’Indonésie profite d’une conjonction de plusieurs facteurs favorables: ressources abondantes, politique économique conservatrice et neutralité politique.

Mais les entreprises étrangères ne sont pas les seules à dynamiser l’émergence de l’économie indonésienne. Une joint-venture locale prévoit de construire une gigantesque usine de motos électriques, de batteries et de stations de recharge, avec, cette fois encore le soutien de l’État.
Deuxième atout: le marché intérieur
Deuxième facteur de croissance pour l’Indonésie: son vaste marché intérieur et son secteur informatique créatif. L’archipel du pays est à la fois une bénédiction et une malédiction. Comme la distance entre l’île la plus à l’ouest et l’île la plus à l’est correspond pratiquement à celle qui sépare Berne de Kaboul, la nécessité stimule l’inventivité. Par exemple, plusieurs start-up locales (financées par des investisseurs américains en private equity) se sont créées ces dernières années pour adapter le modèle d’affaires d’Uber à la logistique professionnelle. L’une des start-up indonésiennes les plus prospères, une entreprise d’e-commerce, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel correspondant à 2% du produit national brut.
Troisième atout: la politique économique
Enfin, l’Indonésie tire profit de sa politique favorable à l’économie. Cette année, le gouvernement a réinstauré un frein à l’endettement et imposé au déficit public une limite de 3% du PIB. Ces dernières années, il a néanmoins opéré des investissements substantiels dans les infrastructures: 21 aéroports, 18 ports et 1700 kilomètres d’autoroutes ont été construits sous le mandat du président Jokowi. Bien que le pays n’occupe que la 73e place parmi les 190 États de l’indice de la «facilité de faire des affaires» de la Banque mondiale, il prépare actuellement un important paquet de Réformes visant à libéraliser le marché du travail, le commerce extérieur et le système fiscal, ce qui pourrait faire bouger les choses. En effet, selon les calculs de la Banque mondiale, l’exportation d’un conteneur par l’Indonésie requiert encore 111 heures de travail administratif en moyenne.1 Rien de surprenant donc à ce que les exportations ne soient pas un point fort du pays. Apple, par exemple, a 26 fournisseurs au Vietnam, 20 en Malaisie, 18 en Thaïlande, 16 aux Philippines et 11 en Inde, mais seulement deux en Indonésie. Autrement dit, cette dernière a encore un grand potentiel de croissance en tant que site de production. C’est au gouvernement de Jakarta de saisir les opportunités.
En ce début d’Avent, j’aimerais recommander une lecture. Le roman plusieurs fois récompensé de Claire Keegan «Ce genre de petites choses» nous rappelle Charles Dickens. Il nous plonge en pleine période de Noël dans la petite ville irlandaise de New Ross, en 1985. D’emblée, l’ambiance est menaçante: «C’était un mois de décembre à corbeaux. Jamais on n’en avait vu autant. Ils se rassemblaient en nuées noires à l’entrée de la ville, puis envahissaient le centre et sautillaient dans les rues».
L’auteure irlandaise a choisi comme toile de fond un chapitre sombre de l’histoire de son pays: jusqu’en 1996, des couvents de religieuses internaient des femmes «perdues» contre leur gré. Il s’agissait notamment de mères d’enfants illégitimes ou de prostituées. Souvent, leurs enfants étaient vendus à des familles adoptives étrangères, d’autres mouraient, négligés, dans ce que l’on appelait les foyers de la Madeleine. Mais sans la moindre sensiblerie ni polémique, ce roman permet à une voix forte de se faire entendre avec des paroles remplies d’humanité. C’est ce qui rend ce livre si universel.
Cette voix est celle de Billy Furlong, marchand de charbon et père de famille, dont la modeste affaire parvient à subvenir aux besoins des siens et à l’éducation de ses cinq filles. Mais au petit matin, lors d’une livraison, une étrange rencontre au-delà des murs feutrés du couvent le bouleverse. Dans un monde où règne un silence complice, il doit faire un choix: en tant que père de famille, en tant que chrétien, en tant qu’homme.
En une centaine de pages seulement, «Ce genre de petites choses» est une histoire d’espoir à la fois modeste quant à la forme et exceptionnelle sur le plan narratif. Empreinte d’une simplicité magistrale, elle brille déjà comme une étoile au firmament de la littérature contemporaine. Récompensé par l’Orwell Prize for Political Fiction et le Kerry Group Irish Novel of the Year Award, ce roman (titre original: Small Things Like These) a intégré cette année la liste restreinte du Booker Prize. Traduit de l’anglais par Jacqueline Odin, il est édité par Le Livre de Poche, 2022 (EAN: 9782253934776).
 
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Biographie
CIO de la division Swiss Universal Bank
Burkhard Varnholt est le Vice-Chairman du Credit Suisse Global Investment Committee et Chief Investment Officer (CIO) de la division Swiss Universal Bank, ainsi que membre de son comité de direction élargi. Il a été membre de l’Executive Board et Chief Investment Officer de la banque Julius Bär ainsi que de J. Safra Sarasin. Burkhard Varnholt a étudié et passé sa thèse de doctorat en sciences économiques à l’Université de St-Gall. Il a enseigné au Massachusetts Insitute of Technology (MIT) et à la Stern School of Business, à l’université de New York.
 
Société
Credit Suisse Group AG, qui fait partie du groupe de sociétés du Credit Suisse est un prestataire de services financiers leader sur le plan international. Banque intégrée, le Credit Suisse fournit à ses clients son expertise combinée dans les domaines du private banking, de l’investment banking et de l’asset management. Il propose des services de conseil spécialisés, des solutions globales et des produits novateurs aux entreprises, aux clients institutionnels et aux clients privés fortunés du monde entier ainsi qu’aux clients retail en Suisse.
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