Au total, 752 avis ont été enregistrés entre le 20 janvier et samedi soir minuit, dans le cadre de la participation du public par voie électronique (PPVE) sur le projet d’aménagement de la partie centrale de l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Une étape indispensable avant la délivrance par la ville de deux permis de construire à Bouygues Immobilier qui projette d’ériger dix immeubles de bureaux – soit 120 000 m² – et d’en occuper une partie avec le campus Bouygues Télécom.
Un énième projet soumis à l’avis des habitants alors que la dernière enquête publique s’était déroulée à l’été 2020 et concernait le projet finalement abandonné DBS (Développement Boulogne Seguin). Cette nouvelle procédure « allégée » et entièrement dématérialisée, prévue par le Code de l’environnement est possible lorsqu’un projet d’aménagement a déjà fait l’objet d’une évaluation environnementale.
Une procédure pilotée par la ville qui devra ensuite présenter une synthèse des observations, avec à la clé « des modifications à la marge des PC » d’après le maire (LR) de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet. Dans un délai assez rapide puisque les permis de construire déposés le 8 octobre par Bouygues doivent être instruits au plus tard le 10 mai. « J’aurais préféré qu’il y ait un commissaire enquêteur », regrette d’ailleurs l’élu, qui n’était pas décisionnaire dans le choix du mode de consultation.
« Avec la PPVE, on demande au maire d’être juge et partie, ce qui peut créer un climat de suspicion », ajoute Pierre-Christophe Baguet, qui ferraille depuis son élection en 2008 avec ses opposants au sujet de l’île Seguin, alors que la ZAC Seguin-Rives-de-Seine pourrait enfin sortir du rouge grâce aux droits à construire versés par Bouygues.
« Quand on me parle de forêt amazonienne sur l’île plutôt que des bureaux, je dis chiche, qui a 500 millions ? ! », souligne le maire. Lequel ajoute que les projets successifs avaient évolué vers « des constructions moins hautes avec davantage de verdure ».
Reste que le projet baptisé Vivaldi, conçu par le cabinet d’architectes danois « BIG », ne semble toujours pas faire l’unanimité. Sur les 752 avis enregistrés, près de 72,5 % sont clairement défavorables, selon un premier dépouillement réalisé par le collectif de 27 associations signataires de la Déclaration de l’île Seguin.
Sans attendre l’analyse de la ville – confiée au spécialiste de la consultation en ligne Publilégal pour plus de neutralité – le collectif a épluché les contributions des habitants, élus et associations, qu’ils soient de Boulogne ou d’autres villes des Hauts-de-Seine. On compte ainsi une dizaine d’avis d’élus, dont les soutiens au projet des maires de Meudon, Sèvres et Issy-les-Moulineaux, et la participation d’une quinzaine d’associations, principalement de défense de l’environnement.
« Il en ressort plusieurs items », souligne l’un des représentants du collectif, prenant comme exemple « la récurrente problématique de la construction de mètres carrés de bureau à l’heure du télétravail sur fond de crise sanitaire ».
Île Seguin // Le projet qui nous rend chèvre – https://t.co/MLyqJLrya7 pic.twitter.com/sBnmAh5Gcg
Sur ce point précis, le maire de Boulogne, tout en reconnaissant qu’il s’agit « d’un débat de société », souligne que Boulogne n’a pas un « trop plein de bureaux ». « Notre taux de vacance est inférieur à 8 % alors que le taux moyen est de 10 % » avance-t-il, ajoutant que « la force de cette opération est que Bouygues construit et utilise les bâtiments ».
« Les contributions défavorables sont bien plus détaillées et argumentées que les avis favorables », souligne encore le membre du collectif, mettant dans la colonne des arguments anti-projet « le côté massif des bâtiments, surtout côté Boulogne, l’impact sur la biodiversité ainsi que le manque d’espaces verts ».
De son côté, le maire fait remarquer que « sur les 752 avis, 329 soit 44 %, sont anonymes » et que l’enquête fait apparaître « plusieurs dizaines de fois le même texte ». Il s’agit des signataires de la pétition « Créez une île verte à Paris » qui ont tous déposé le même paragraphe par voie électronique. « Nous avons donc 423 avis identifiés, ce qui correspond à 0,3 % de la population de Boulogne » (sur 121 000 habitants), analyse Pierre-Christophe Baguet ajoutant que « pour les Boulonnais l’affaire est close ».
Mais pas pour les associations. Le collectif Déclaration pour l’île Seguin a ainsi déposé le 5 février un recours hiérarchique auprès de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili contre l’arrêté préfectoral du 10 décembre accordant à Bouygues Immobilier l’agrément pour construire des bureaux.
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