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Pour la première fois, l’association Sein’Vestir, plus habituée à un public de lycéennes, a organisé lundi soir à Boulogne une réunion à destination du grand public. On y a parlé, sans tabou, du cancer du sein en général et de l’autopalpation en particulier. Dans la région boulonnaise où plus d’une femme sur deux éligibles au dépistage jette son invitation à la poubelle, on y a entendu beaucoup de phrases-clefs qui pourraient faire bouger les lignes.
On a tous entendu un jour ce type de témoignage. Une femme, jeune, qui sent une boule dans son sein mais à qui le corps médical répond qu’elle est bien trop jeune pour avoir un cancer. « Si votre médecin n’entend pas votre douleur, criez-la. S’il ne vous écoute toujours pas, changez de crémerie », ont répété en chœur Dimitri Dausque, fondateur de l’association Sein’Vestir avec son épouse Sophie, récemment décédée, mais aussi Mathieu Lernout, médecin radiologue spécialiste des cancers de la femme. La prise en charge précoce n’est pas seulement importante. Elle est déterminante.
« Ne picolez pas, ne fumez pas, mangez des légumes et faites du sport »
« L’ordonnance » est signée Mathieu Lernout qui, dit-il, croit moins aux théories sur l’utilisation ou pas des déodorants chimiques (entre autres) qu’à une hygiène de vie saine. « On estime qu’un tiers des 60 000 nouveaux cas de cancer par an serait évitable avec une bonne hygiène de vie c’est-à-dire pas d’alcool, pas de tabac, une nourriture saine et du sport. »
« C’est le message que l’on fait passer aux jeunes ados que l’on va voir dans les lycées. Si elles ne sont pas directement concernées par le cancer du sein, qui ne touche pas leur tranche d’âge, elles le seront plus tard. Et en attendant, elles parlent avec leur mère en rentrant à la maison. » Rappelons en effet que le principal objectif de l’association Sein’Vestir est de faire de la prévention auprès d’un public de jeunes femmes, voire de jeunes filles, à l’aide d’un buste de femme*. Une démarche totalement nouvelle dans le Boulonnais, qui a quelque peu désorienté les autorités de santé au départ. Aujourd’hui, elles ont compris tout le bénéfice de cette initiative.
« Connaître votre corps pour repérer les anomalies »
Fanny est manipulatrice radio au service de mammographie de l’hôpital. Très engagée dans l’association Sein’Vestir, elle est chargée des interventions sur l’autopalpation. Pédagogue, drôle (oui on peut rire de sujets graves), elle insiste sur un point : les femmes doivent apprendre à connaître leur corps. « C’est en se regardant face au miroir qu’on peut repérer une rougeur, une modification de la peau, en tout cas quelque chose d’inhabituel » développe Fanny. Qui recommande une autopalpation tous les mois, « sans oublier les sillons sous-mammaires et le haut du buste, vers l’omoplate. »
*Le buste a été acquis grâce à la société 3B Scientific.
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