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Le 17 août au matin, un violent orage de grêle s’abattait sur les serres hyéroises. Depuis, le chantier pour les réparer est immense… et loin d’être terminé.
Pour la plupart d’entre nous, le souvenir de ce petit matin d’août, où tout le bassin hyérois a été réveillé en sursaut par l’orage, s’efface peu à peu. Pour d’autres, le 17 août 2022 reste un cauchemar qui n’est pas terminé.
Loin d’être rangée dans le livre de souvenirs, la tempête de grêle continue à être au cœur du quotidien des dizaines d’exploitations agricoles ravagées par la violence du ciel. La chambre d’agriculture annonçait avoir recensé quelque 75 agriculteurs touchés plus ou moins violemment dans le secteur.
Exemple parmi d’autres, les serres horticoles de l’entreprise Dynavert, chemin du petit traversier. C’est par là, qu’une semaine après la catastrophe, avait débuté la visite de terrain du préfet et des élus.
Depuis, l’ambiance n’est plus aux soupirs navrés, cravates impeccables et souliers de ville mais plutôt aux casques, gants épais et T-shirts trempés de sueur.
Emmenés par John Van Der Steen, patron de l’entreprise hyéroise Montaserre, une dizaine d’ouvriers français, hollandais et polonais, jouent les équilibristes pour finir de purger les structures métalliques des éclats de verre.
“Ils démontent délicatement les vitres qui sont encore entières et évacuent celles qui sont brisées”, explique le propriétaire des lieux, Philippe Vaché (par ailleurs président du syndicat horticole et agricole d’Hyères).
“C’est un travail de spécialistes, on ne peut le confier qu’à des personnes spécialement formées”, ajoute John Van Der Steen qui regrette de n’avoir pas pu embaucher plus largement pour accélérer la manœuvre.
Sans cynisme, il confirme qu’une fois de plus, le plus sinistre des proverbes se vérifie. Oui, le malheur des uns a fait le bonheur des autres.
La tempête de grêle a rempli son carnet de commandes pour des mois. “On avait de quoi travailler jusqu’en novembre. Désormais, c’est au moins jusqu’en mars”, explique-t-il.
Après le nettoyage, prévu pour durer ici encore quelques semaines, viendra le temps de la reconstruction. “Mais avec du verre sécurit “, précise Philippe Vaché.
Le chef d’entreprise a pu faire jouer son assurance et va moderniser – et sécuriser – son outil de production. Un investissement à 19 euros le mètre carré (hors pose). “Les vitrages arrivent en principe le 5 octobre. Il y a un long délai parce qu’ils arrivent de Pologne “.
Et oui, rebondit John Van Der Steen. La demande est importante parce que les dégâts sur les serres sont de plus en plus nombreux, pas seulement à Hyères et les usines qui fabriquent du verre se font rares“. Une situation que la guerre en Ukraine est loin d’arranger.
Objectif affiché ici: avoir remis la serre en état dans l’hiver pour viser une exploitation opérationnelle “au printemps prochain au mieux” espère Philippe Vaché.
D’ici là, vous, vous aurez gardé quel souvenir du 17 août 2022?
À 10 kg en moyenne le poids de chaque mètre carré de verre, ce sont des dizaines de tonnes de vitrages qui ont empli les bennes depuis un mois et c’est loin, très loin d’être fini. Direction la déchetterie pour tout le monde.
Pas question évidemment de rejoindre le flux des ordures ménagères, ni d’être mélangé avec les bouteilles.
Gilles Vincent, vice-président de TPM chargé du développement durable et président du Sittomat, précise qu’une filière “verre plat” est en place pour recycler les fenêtres et miroirs. C’est elle qui s’occupe des vitrages hyérois.
Après la déchetterie, les éclats sont pris en charge par la société Paprec (La Seyne) qui les trie et les fait remonter vers la filière qui pourra les refondre pour leur donner une nouvelle vie.
“Ce qu’il nous faut, c’est une aide de trésorerie.” Avec sa casquette de président du syndicat horticole et agricole d’Hyères, Philippe Vaché a été de ceux qui ont reçu la visite du préfet quelques jours après le sinistre.
“Mais depuis, il ne s’est pas passé grand-chose, soupire-t-il sans mâcher ses mots. Les agriculteurs ressentent tous un sentiment de solitude. Les factures continuent à courir, les impôts aussi et nous, on n’a pas de rentrée d’argent. Pire, on est obligés de jeter une partie de notre production et de renoncer à des ventes. J’ai 15.000 pots d’Étoile de Noël par exemple qui partent à la benne parce qu’ils peuvent contenir des éclats de verre. Pendant ce temps, nos concurrents ont tout loisir de se positionner sur les marchés qu’on devait honorer avec les jardineries ou les fleuristes. Pour les productions d’automne et d’hiver c’est catastrophique. Je pense aux cyclamens et au poinsettia en particulier.”
Insistant sur le caractère d’urgence et la fragilité économique des exploitations, Philippe Vaché plaide pour “un dispositif d’aide, un fonds d’urgence pour alimenter les trésoreries qui le nécessitent… tout simplement pour bouffer”.
Une nouvelle réunion est annoncée en préfecture d’ici la fin septembre.
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