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190 milliards d’euros ! C’est le montant des crédits immobiliers ((hors renégociations, rachats de crédit et prêts relais) acceptés en France l’an dernier. Dépassant la performance de 2019 (189,8 milliards), l’année 2021 aura été un excellent millésime pour les crédits immobiliers. En lien avec l’envolée des transactions qui a profité de taux au plus bas depuis le début des années 1950, leur nombre est progressé de 4,6% par rapport à l’année précédente qui avait essuyé une lourde chute de 18,1%, selon l’observatoire CSA/Crédit Logement.
“Les conditions de crédit sont très bonnes, excellentes même”, affirme Michel Mouillart, professeur d’économie chargé de la présentation des résultats de l’étude de l’observatoire CSA/Crédit Logement.
Crédit Logement est une société de financement spécialisée dans la garantie des prêts immobiliers destinés aux logements des particuliers, en se basant sur des critères comme la solvabilité de l’emprunteur ou la valeur du bien. Elle se targue de garantir un prêt immobilier sur trois.
Le taux moyen des crédits accordés par le secteur privé était de 1,05% au quatrième trimestre 2021, contre 1,17% en 2020 et 1,20% en 2019.
“C’est un plancher”, explique Michel Mouillart. Les taux pratiqués par les banques l’an dernier “sont les plus bas depuis le début des années 50. De plus, la quasi-totalité des taux servis sur l’ensemble de l’année 2021 sont inférieurs à l’inflation, du jamais-vu”, souligne-t-il.
L’inflation a en effet nettement accéléré ces derniers mois, atteignant +2,8% en décembre sur un an, selon l’Insee.
Ces conditions favorables s’expriment aussi en matière de durée des crédits. En moyenne, les nouveaux prêts immobiliers courent sur près de 20 ans au quatrième trimestre 2021, un niveau historiquement long, de neuf mois supérieur à celui observé en décembre 2019.
Par ailleurs, les installations d’entreprises dans des locaux sont reparties à la hausse en 2021 selon les chiffres cette fois du groupement Immostat dévoilés la semaine dernière, mais les investissements dans l’immobilier de bureaux ont poursuivi leur chute dans le même temps.
La demande placée, c’est-à-dire la surface totale de locaux où un nouvel occupant s’est installé, s’établit à 1,85 million de mètres carrés en Ile-de-France, qui concentre l’essentiel du marché, soit une hausse de 32% par rapport à 2020. C’est cependant toujours moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire quand ce chiffre dépassait les 2,3 millions.
Immostat, qui regroupe BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield, ne donne pas le chiffre pour la France entière. L’investissement est quant à lui toujours en retrait par rapport à 2020, avec un montant de 24,9 milliards d’euros pour la France entière (-8%) et de 14,7 milliards pour l’Ile-de-France (-25%).
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Assurance emprunteur: le Sénat contre un changement possible à tout moment
Les sénateurs, majoritairement de droite, se sont opposés mercredi en commission à la possibilité de changer d’assurance emprunteur, sans frais, à tout moment et plus seulement à la date anniversaire, préférant renforcer l’information des assurés. Il s’agit de la mesure phare d’une proposition de loi “pour un accès plus juste, plus simple et plus transparent au marché de l’assurance emprunteur”, qui sera débattue mercredi prochain en première lecture dans l’hémicycle du Sénat. Porté par la députée Patricia Lemoine (groupe Agir, composante de la majorité) et soutenu par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ce texte a été adopté à la quasi-unanimité par l’Assemblée nationale. Son objectif est d’introduire davantage de concurrence afin de faire baisser le coût de ces assurances.
Depuis 2010, la loi Lagarde permet aux emprunteurs d’opter pour une autre assurance que celle proposée par leur banque. Et plusieurs autres lois ont ensuite déjà oeuvré pour plus de concurrence, permettant notamment aux clients de changer d’assurance tous les ans, mais les assureurs alternatifs accusent les banques, qui détiennent la majorité du marché, de faire obstruction. Cette possibilité “fonctionne” et a conduit “à une baisse effective des coûts” pour les assurés, assure pour sa part le rapporteur du texte au Sénat Daniel Gremillet (LR). Les sénateurs ont ainsi supprimé en commission la possibilité de résiliation à tout moment, tout en proposant de renforcer l’information des assurés sur le droit actuel.  L’assureur aurait en particulier l’obligation d’informer chaque année son client de son droit de résiliation ainsi que des modalités de mise en œuvre de ladite résiliation et des différents délais qu’il doit respecter. La notion de “date d’échéance”, à partir de laquelle est calculée aujourd’hui la période durant laquelle l’assuré est autorisé à résilier, serait clarifiée.
Les sénateurs ont par ailleurs introduit une nouvelle mesure, présentée comme “une avancée majeure” par Daniel Gremillet. Elle vise à supprimer le questionnaire médical pour les prêts immobiliers de moins de 200.000 euros qui arrivent à leur terme avant le 65e anniversaire de l’emprunteur.
Le marché de l’assurance emprunteur est évalué à près de 10 milliards d’euros de cotisations par an, et concerne près de 7 millions de propriétaires ayant un crédit en cours. Si les sénateurs restent en séance sur leur version, et qu’ensuite députés et sénateurs ne parviennent pas à un compromis en commission mixte paritaire, c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot.
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