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C‘est l’histoire d’un gamin de la cité Maroc, à Creutzwald, qui tombe dans un puits en 1983, La Houve en l’occurrence. Et qui va en ressortir cet été, 39 ans après, en ayant fait le tour de France. Fou non ? Frédéric Burdajewickz a 18 ans quand il entre à la mine. Pas une vocation, même si tous les aïeux sont mineurs.
« Les copains descendaient, ils me disaient : tu vas passer à côté de la maison et des avantages du métier ! » Parmi les meneurs, on retrouve Pierrot Pilli (aujourd’hui entraîneur de boxe à Saint-Avold) et Jérôme Josiack. « Pierrot m’a appris à boxer plus tard … »
Frédéric rejoint rapidement un service qui va marquer sa vie : l’équipement. « Ce sont les ouvriers qui préparent la taille », résume-t-il. Installation des piles de soutien, tapis d’évacuation du charbon, transport. « On répare des câbles de monorail par exemple, en croisant les brins quand ça pète ! »
L‘équipement surtout, c’est le premier voyage de Frédéric : « Je vais partout dans la mine, je ne suis pas affecté à une galerie en particulier : cet univers me fascine. » Le Creutzwallois découvre tous les visages, tous les métiers. « Ce ne sont pas des mots en l’air, quand on dit qu’au fond, il n’y avait pas de races.  »
Parfois les tensions sont vives. Frédéric se souvient d’une altercation avec un porion, « qui nous enlevait des mineurs pour les faire bosser dans son jardin. Ce paternalisme-là, c’était insupportable. » Du coup, lui va devenir le « patron » : au moment où Creutzwald ferme, en 2004 , Frédéric est chef de compagnie, un cran au-dessus de chef d’équipe.
« À la fermeture, je reste d’abord en Moselle, sur le dossier “après-mine”, explique Frédéric. Un vrai jeu de piste, car il faut sécuriser de nombreux puits, y compris de très vieux, fermés n’importe comment au milieu du XXe siècle, et qu’on a du mal à localiser. » Sortez la boussole dans les forêts de Moselle Est !
Mais d’autres mines ferment ailleurs en France. De 2006 à 2016, pendant dix ans, Frédéric va sécuriser des dizaines de puits : la « mine de la mer » de Marseille-Gardanne, Saint-Étienne (« Ils avaient 1 800 puits là-haut ! »), la Savoie, l’Isère, les Pyrénées (Tungstène) et même la Corse, ses paysages de rêve, « ses exploitations de plomb et d’amiante. Une mine c’est une mine, précise-t-il. On retrouve des fonctionnements identiques. » Et le talent d’un Creutzwaldois, ça se négocie bien. « Le charbon avait un côté prestigieux, on était des gros bosseurs. »
En 2016, retour dans l’Est. Les mines de sel de Wittelsheim, à l’arrêt depuis 2002 et le scandale StocaMine ( enfouissement de déchets toxiques ), doivent être sécurisées. Frédéric prend les opérations en main, embauché par l’ancienne société exploitante (MDPA). Il s’agit de sécuriser le site pour préparer l’intervention d’opérateurs extérieurs. « On n’est qu’à 534 mètres sous terre avec le sel. C’est un autre paysage, gris et blanc. »
En juillet, Frédéric prendra sa retraite, le terminus d’un voyage. « Je me suis ouvert au monde avec la mine, conclut Frédérique. J’ai vu des paysages superbes : le fond, la montagne, la mer, le soleil, le sel… » On repense à la cité Maroc, à une vie qui aurait pu se dérouler entre quelques rues. Sauf que Frédéric est tombé dans un puits, en 1983, en l’occurrence La Houve etc.

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