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La CGT a claqué la porte des discussions avec la direction de TotalEnergies tôt vendredi, misant désormais sur la généralisation du mouvement à tous les secteurs.
TERMINÉ
Ce livre est terminé, merci de l’avoir suivi.
Nous poursuivons cette journée avec ce nouveau live : Crise des carburants : la grève reconduite sur tous les sites de TotalEnergies

La grève pour les salaires a été reconduite «partout» chez TotalEnergies, soit sur les cinq sites du groupe déjà bloqués, a annoncé vendredi Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe, à l’AFP.
La direction et deux syndicats majoritaires semblaient en voie de s’accorder sur une augmentation des salaires après des négociations la veille au soir mais la CGT, à l’origine de l’arrêt de travail qui a provoqué une pénurie d’essence en France, a refusé tout accord et quitté la table des négociations dans la nuit.
Alors que le mouvement de grève s’était poursuivi cette nuit, le nouveau vote de ce vendredi matin à 6heures semble avoir changé la donne. «Il n’y a pas de grévistes ce matin. Cela semble reprendre son cours normal», affirme la direction d’Esso-ExxonMobil. Un propos confirmé par Laurent Grizon, président de la CFE-CGC Pétrole, «la grève est suspendue ce matin puisqu’il n’y a pas de grévistes».
«Les salariés ont décidé de rentrer travailler mais de mettre un ultimatum à la direction pour la négoctiation annuelle obligatoire du 6 décembre», a déclaré à l’AFP le délégué syndical centre FO chez Esso-ExxonMobil, Pierre-Antoine Auger, en précisant qu’un nouveau vote pour décider de la reprise ou non de la grève se tiendra à 14H.
Depuis ce jeudi à 13h, le mouvement de grève s’est levé sur le second site d’Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
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D’après le ministère de la Transitions énergétique, 7000 m3 de carburants expédiés du dépôt de Gravenchon-Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil en 24 heures par oléoduc, ce qui représenterait plus de 110.000 pleins de voiture. Dans ce dépôt normand, le ministère a lancé mercredi la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement. Mais le recours en référé de la CGT contestant la réquisition de personnels a été mis en délibéré à vendredi matin, 10H00.
Du côté du dépôt de Dunkerque de TotalEnergies, 25 camions ont quitté le dépôt ce jeudi, représentant 900m3 de carburants. Le gouvernement a décidé de réquisitionner ce dépôt TotalEnergies. Le préfet du Nord a pris un arrêté imposant à une équipe de six salariés d’aller travailler, qui court jusqu’à vendredi 6H00 du matin. Un autre pourrait être promulgué dans la foulée.
Alors que la fin du mouvement a été annoncée sur la seconde raffinerie du groupe, la grève se poursuit sur le site de Gravenchon-Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil. « La poursuite du mouvement a été votée à 22 heures», précise au Figaro la direction d’Esso-ExxonMobile, affirmant que seulement «5 grévistes côté raffinerie» ont été recensés.
Dans ce dépôt normand, le ministère de la Transition énergétique a lancé mercredi la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement, afin de débloquer des stocks de carburants et ravitailler les stations-service franciliennes à sec.
Alors que les files d’attente se multiplient dans les stations-service à la recherche de carburants, venant à manquer suite aux blocages des raffineries TotalEnergies et Esso par la CGT depuis plus de trois semaines, le mouvement pourrait bien s’éterniser. Jeudi soir, malgré tout, la situation dans les stations s’améliorait légèrement (29,1%) par rapport à mercredi, selon le Ministère de la Transition énergétique.
La question salariale étant au cœur des revendications des grévistes, la CGT, a appelé d’autres secteurs d’activité, comme les cheminots de la SNCF et de la RATP ou bien les personnels de la fonction publique, à participer à la «journée interprofessionnelle de grève et de manifestation», mardi 18 octobre.
Le recours en référé de la CGT contestant la réquisition de personnels sur le site d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme (Seine-Maritime) a été mis en délibéré à vendredi matin, 10H00. Ce texte, identique à l’arrêté précédent, pris mercredi soir, prévoit également la réquisition de deux salariés par quart.
Six heures après le début de négociations salariales réclamées depuis 17 jours d’une grève qui a créé une pénurie de carburants en France, la CGT a claqué la porte des discussions avec la direction de TotalEnergies tôt vendredi, misant désormais sur la généralisation du mouvement à tous les secteurs.
Le mouvement lancé par la CGT s’est de fait déjà mué en appels à la grève générale, et mardi prochain sera une grande journée de grève nationale, des transports aux fonctionnaires, suite à l’appel jeudi de quatre grands syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de plusieurs organisations de jeunesse. La grève de mardi touchera en particulier la SNCF et la RATP.
Le représentant du syndicat CFDT aux négociations pour les salaires chez TotalEnergies a annoncé vendredi qu’un compromis avait été trouvé dans la nuit avec la direction pour une augmentation des salaires de 7%, mais sans la CGT. «L’équipe de négociation CFDT donne un avis favorable aux mesures qui sont sur la table», a déclaré Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT dans le groupe pétrolier, peu après 03H30 du matin. La CFDT va soumettre la proposition, qui inclut aussi une prime allant de 3.000 à 6.000 euros, à ses adhérents, et doit être signée avant midi vendredi.
À VOIR AUSSI – «On a assisté à une mascarade»: la CGT claque la porte des négociations avec TotalEnergies
Les négociateurs de la CGT ont quitté vers 2 heures du matin vendredi les premières négociations menées entre les syndicats et la direction de TotalEnergies, insatisfaits des propositions d’augmentations salariales faites par le groupe pétrolier. «Les propositions qui sont sur la table sont largement insuffisantes», a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, dénonçant une «mascarade» et sous-entendant que les syndicats réformistes (CFE-CGC et CFDT) signeraient un accord: «On pense fortement qu’il y a des organisations syndicales, qui n’appelaient pas à la grève, qui vont être signataires de cet accord en espérant mettre fin au mouvement.»
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Alors que les appels à la grève de la CGT se multiplient dans différents secteurs pour la journée du 18 octobre, le syndicat a exhorté les salariés de PSA-Stellantis à faire de même. «On a convenu d’appeler l’ensemble des salariés du groupe à se mettre en grève le 18 octobre», a indiqué Jean-Pierre Mercier, porte-parole de la CGT Stellantis jeudi soir sur BFMTV. Et d’ajouter : «Les grévistes des raffineries ont ouvert une brèche. Ils ont brisé le tabou des augmentation de salaires».
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Les syndicats sont arrivés jeudi soir au siège de TotalEnergies pour négocier sur les salaires, au 17e jour d’une grève qui a réussi à créer la pagaille dans les stations-service et enflé en un appel à une grande journée de grève nationale, des transports aux fonctionnaires, mardi prochain. «On sera là pour négocier jusqu’au bout de la nuit s’il le faut», a déclaré en arrivant Isabelle Montaudon, négociatrice de la CFE-CGC, une fois la nuit tombée sur le quartier d’affaires de La Défense.
«Enfin la direction se met à table !» s’est exclamé Thierry Defresne, de la CGT, que la direction refusait jusqu’à mercredi de rencontrer sans levée préalable des blocages dans ses raffineries et ses dépôts de carburants.
Lisez notre article : Crise des carburants : quels sont les raffineries et dépôts touchés par la grève?
La proportion de stations-service en difficulté passe sous la barre des 30% à 17 h jeudi. Sur l’ensemble du territoire national, il manque au moins un carburant dans 29,1% des stations, contre 30,8% hier à la même heure, selon le ministère de la Transition énergétique.
La baisse est plus impressionnante dans la région des Hauts-de-France, qui était particulièrement touchée au début du mouvement de grève. À 17h, 31,7% des stations-service sont en difficulté alors qu’elles étaient près de 43% hier. En Île-de-France, plus du tiers des stations-service restaient en pénurie d’au moins un produit à 17 h jeudi (38,8% contre 41,9% la veille).
«La situation est globalement stable au niveau national, du fait des actions mises en place depuis le début de la crise, notamment en direction des zones les plus touchées par le mouvement social, analyse-t-on dans l’entourage d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Énergie. Le carburant acheminé depuis les dépôts de Port-Jérôme depuis hier et de Dunkerque ce jour contribuera notamment à l’approvisionnement de l’Île-de-France et des Hauts-de-France.»
La CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi, selon un communiqué lu lors d’une conférence de presse au siège de la CGT ce jeudi.
Les salariés sont appelés à manifester pour «les salaires et la défense du droit de grève», après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l’industrie pétrolière pour permettre la distribution de carburant, selon ce texte.
L’Unsa et la CFE-CGC, qui ont participé à l’intersyndicale, n’ont pas souhaité le signer, selon Catherine Perret de la CGT.
L’UFSE-CGT, premier syndicat de la fonction publique, a à son tour appelé à la grève le mardi 18 octobre, jour choisi par la CGT pour organiser une journée de grève nationale notamment pour demander des hausses de salaires.
«Nous appelons à construire avec les personnels la participation la plus large possible à la journée interprofessionnelle de grève et de manifestation du mardi 18 octobre 2022 pour la défense du droit de grève, l’augmentation des salaires et nos droits à la retraite», a indiqué mardi l’UFSE-CGT dans un communiqué. Des préavis ont été déposés pour les trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière).
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«Depuis quatre-cinq jours, c’est la catastrophe» pour trouver du gazole, soupire Françoise Ernst dans les locaux de l’auto-école du 17e arrondissement de Paris dont elle est salariée. En France, les auto-écoles qui peinent de plus en plus à se ravitailler en carburant s’organisent alors que la menace du chômage partiel plane si les grèves chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil venaient à durer, selon les professionnels du secteur.
Il y a quelques jours, la monitrice a essayé de faire le plein à minuit après avoir consulté une application identifiant les stations ravitaillées. Mais une fois sur le parking, «on m’a dit que l’application n’était pas à jour, qu’ils n’avaient pas de gazole…», relate-t-elle.
Lire notre articlePénurie de carburant: derrière la stratégie jusqu’auboutiste de la CGT, les querelles internes
Les aides à domicile intervenant chez les personnes âgées doivent bénéficier d’un accès prioritaire aux stations-service, ont plaidé jeudi plusieurs organisations professionnelles du secteur, qui craignent que certains seniors restent «alités» à cause de la pénurie de carburant.
D’ores et déjà, certains intervenants, tributaires de leur voiture, «ne peuvent plus assurer leurs visites et doivent prioriser leurs interventions», s’est alarmée dans un communiqué la Fédération du service aux particuliers (FESP), qui représente les entreprises privées du secteur. Faute de carburant, «certaines personnes vont rester alitées. L’essence est un besoin vital!», a souligné le président de cette fédération, Brice Alzon.
La pénurie d’essence provoque une «vive inquiétude des professionnels du grand âge», a également souligné le Synerpa, principal syndicat privé des Ehpad et des structures d’aide à domicile, qui réclame des «dispositifs de priorisation de l’Etat».
Le recours en référé de la CGT contestant la réquisition de personnels sur le site d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme (Seine-Maritime) a été mis en délibéré à vendredi matin, 10H00, a-t-on appris auprès du greffe du tribunal administratif de Rouen. «L’audience s’est tenue», a annoncé à l’AFP maitre Emmanuel Gayat, avocat de la CGT, confirmant la mise en délibéré à vendredi pour ce référé déposé mercredi soir.
«La décision portera sur le nouvel arrêté qui a été pris (jeudi) matin par le préfet» de Seine-Maritime. Ce texte, identique à l’arrêté précédent, pris mercredi soir, prévoit également la réquisition de deux salariés par quart. Rappelant l’«indiscutable» liberté du droit de grève, maitre Emmanuel Gayat a plaidé «l’absence de concertations sur les définitions d’un service minimum» sur le site de Port-Jérôme, dont le dépôt a été le premier à avoir été visé par des réquisitions de personnel mercredi.
Des camions de carburant ont quitté le dépôt TotalEnergies de Mardyck, près de Dunkerque (Nord), peu après 16H00 jeudi, les premiers depuis plus de deux semaines, après un arrêté de réquisition obligeant des salariés en grève à venir travailler, a constaté un journaliste de l’AFP. Le dépôt des Flandres, qui alimente près de la moitié des Hauts-de-France, ne livrait plus de carburant depuis le 26 septembre, provoquant d’importantes difficultés d’approvisionnement depuis début octobre dans la région.
Après le site d’Esso-ExxonMobil en Normandie mercredi, le gouvernement a décidé de réquisitionner ce dépôt TotalEnergies jeudi. Le préfet du Nord a pris un arrêté imposant à une équipe de six salariés d’aller travailler, qui court jusqu’à vendredi 6H00 du matin. Un autre pourrait être promulgué dans la foulée. Deux heures après l’arrivée de la première équipe de salariés réquisitionnés, des camions ont quitté le dépôt et pris la route sans encombre, en présence de deux fourgons de CRS, a constaté un journaliste de l’AFP, tandis que les grévistes restaient rassemblés sur un piquet de grève à environ 800 mètres de là.
«La grève a été reconduite à 14H00», mais «ça se démotive un peu, au bout de 24 jours de grève, c’est normal, c’est humain», a rapporté Sébastien Pichot, délégué syndical FO d’Esso-ExxonMobil à Gravenchon-Port-Jérôme. Les réquisitions? «C’est une goutte d’eau à l’échelle française», a-t-il prévenu.
Dans ce dépôt normand, le ministère de la Transition énergétique a lancé mercredi la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement, afin de débloquer des stocks de carburants et ravitailler les stations-service franciliennes à sec.
Les Français pourront – ils partir en vacances de la Toussaint ? À une semaine du début des vacances, le vendredi 21 octobre, aucune amélioration visible ne semble se dessiner dans les stations-service toujours confrontées à des pénuries de carburant. L’inquiétude commence à monter du côté de nombreux automobilistes.
Retrouvez notre article : Pénurie de carburant, grève SNCF…Menaces sur les vacances de la Toussaint
La majorité des Français soutiennent la possibilité d’un recours aux forces de l’ordre pour débloquer les dépôts de carburants, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. 65% des personnes interrogées approuvent la réquisition des salariés grévistes. Les sondés estiment que ce mouvement bloque d’autres activités et pourrait causer des troubles à l’ordre public.
Seuls 33% désapprouvent la méthode, jugeant que c’est une atteinte au droit de grève, non justifiée par la situation. Les sympathisants de tous les mouvements politiques valident ces réquisitions, à l’exception des Insoumis, qui s’y opposent à 52%. L’adhésion est très forte chez les partisans de Renaissance (85%), mais également chez les Républicains (78%) et les socialistes (75%).
Notre article à retrouver ici : Carburants : les deux tiers des Français approuvent la réquisition des grévistes, selon un sondage
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«Le dépôt était ouvert ce jeudi matin. Il y a du carburant qui est parti dans l’oléoduc en direction de l’Ile-de-France», a affirmé Esso-ExxonMobil auprès du Figaro. En effet, même si le mouvement de grève se poursuit sur le site de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime), les réquisitions de personnels ont débuté sur la partie dépôt.
Aux alentours de 16h mercredi, la première réquisition a eu lieu auprès d’un salarié gréviste. Un huissier de justice entouré de représentants du personnel a délivré une lettre de réquisition au salarié qui s’est rendu à son poste dans le calme, précise au Figaro la direction de l’énergéticien. Deux autres salariés ont été réquisitionnés ce jeudi matin.
«Ce sont des personnes qui ont des compétences et des habilitations très spécifiques. Les besoins sont évalués par les opérateurs du dépôt, qui indique au préfet les personnels indispensables dont il a besoin», précise le ministère de la Transition énergétique.
Entre livraisons de carburant aléatoires et refus de vente dans certaines stations-service, les transporteurs routiers sont «sur le fil du rasoir», certains frôlant la panne sèche, a indiqué jeudi à l’AFP le secrétaire général de l’organisation professionnelle Otre, Jean-Marc Rivera. Les entreprises de transport ont leurs propres cuves, mais «ont toujours des difficultés à se faire livrer du carburant», les livraisons étant «souvent moindres» et «dans des délais complètement imprévisibles», a relevé le dirigeant de l’Organisation des transporteurs routiers européens.
«Aujourd’hui, on a des niveaux de cuve suffisamment bas pour dire que si rien de plus probant ne se passe d’ici la fin de cette semaine, les difficultés vont s’amplifier à partir de la semaine prochaine», a-t-il noté. «On a aujourd’hui quelques véhicules à l’arrêt. Cela reste encore à la marge, mais on est vraiment sur le fil du rasoir», a estimé Jean-Marc Rivera.
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La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF, et Sud-Rail ont appelé à la grève mardi prochain pour demander des hausses de salaires et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie, alors que d’autres secteurs pourraient se mobiliser ce jour-là. La fédération des transports de la CGT a à son tour embrayé en appelant ses adhérents à cesser le travail. «La colère gronde, y compris dans nos métiers», a prévenu le syndicat, qui représente entre autres les chauffeurs routiers.
«Nous demandons aux syndicats d’organiser des assemblées générales de site le 18 et nous ne nous interdisons aucun scénario pour la conduite de l’action», a indiqué jeudi à l’AFP le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun.
Même chose du côté de Sud-Rail, qui appelle les cheminots à organiser des assemblées générales mardi pour décider de la suite du mouvement. Le syndicat demande «une augmentation des salaires à la SNCF», s’oppose à la réquisition par le gouvernement des grévistes de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, et appelle à «l’élargissement de la mobilisation sur les salaires et le pouvoir d’achat».
Une enveloppe de 1,7 milliard d’euros pour une aide ciblée à la pompe est prévue au projet de budget 2023, réservée aux automobilistes qui ne peuvent pas se passer de leur voiture pour aller travailler, a annoncé jeudi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Après avoir confirmé la fin de la remise généralisée sur les carburants à la fin de l’année 2022, le ministre a évoqué, en cas de poursuite de la hausse des prix des hydrocarbures, un «dispositif de secours ciblé sur toutes celles et tous ceux qui sont obligés d’utiliser leur voiture pour aller travailler», lors d’un point de presse au ministère.
«Ce dispositif de secours existe, nous avons prévu une enveloppe financière de 1,7 milliard» d’euros dans le projet de loi de finances 2023 actuellement examiné à l’Assemblée, a détaillé Bruno Le Maire. Son ministère a précisé à l’AFP que cette somme fait partie, dans le projet de budget présenté fin septembre, d’une réserve de crédit qui n’était pas spécialement fléchée sur le carburant.
Dans la queue de la station service de Porte d’Ivry, un homme, bob noir vissé sur la tête, pousse sa Citroën. « Je suis tombé en panne il y a cinq minutes », commente-t-il, avant d’ajouter : « Qu’est-ce que j’avais peur que ça arrive avant ! »

Avec l’aide de deux hommes, il fait avancer sa voiture et remplit son réservoir. Au moment de payer, il s’excuse auprès du caissier : « Je suis désolé, on est tous stressés, il y a des bagarres dans la queue », fait-il savoir.
Et continue : « Tout ça c’est la faute de Macron. Il y a eu les gilets jaunes, le covid, et maintenant ca. Quand est-ce que ça va finir », s’énerve-t-il. « Là, il envoie des armes en Ukraine, et nous, on a plus d’essence. Mais où va-t-on? », s’exclame-t-il.
Il sort de la station, se dirige vers la voiture, et prie pour que celle-ci démarre. Malheureusement, il est tombé en panne. « Regardez toute cette galère », nous lance-t-il, dépité.
De notre envoyée spéciale, Jeanne Sénéchal, à Asnières-sur-Seine.
TotalEnergies a annoncé avoir invité jeudi les organisations syndicales représentatives du groupe à des «négociations salariales collectives» à partir de 20H00, une première depuis le début de la grève lancée par la CGT dans ses raffineries le 27 septembre.
«Compte tenu de l’attitude responsable des équipes concernées par la réquisition décidée par le gouvernement pour rétablir les flux de carburants sortant du dépôt de Dunkerque, la direction invite l’ensemble des organisations syndicales représentatives du Socle social commun à des négociations salariales collectives ce soir à 20H00», a annoncé la direction du groupe français.
Les salariés de TotalEnergies ont reconduit jeudi après-midi la grève dans l’ensemble des sites engagés dans le mouvement, a indiqué à l’AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe.
«Le mouvement est reconduit partout, avec toujours de très forts taux de grévistes», a déclaré Thierry Defresne, qui a enjoint la direction à ouvrir «aujourd’hui» des négociations, sans quoi «ça va être très chaud demain (vendredi) à Flandres», dépôt de carburant près de Dunkerque (Nord) où des grévistes ont été réquisitionnés.
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Alors que la fin du mouvement a été annoncée sur la seconde raffinerie du groupe, la grève se poursuit sur le site de Gravenchon-Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil. « La poursuite du mouvement a été votée à 14h », précise au Figaro, Christophe Aubert, délégué syndical central CGT.
Au sein de son dépôt, les réquisitions de personnels ont débuté. Deux salariés ont été concernés ce mercredi, et deux le seront ce jeudi, selon le ministère de la Transition énergétique.
Des salariés du dépôt de Mardyck, appartenant à TotalEnergies, «ont reçu la visite des forces de l’ordre à leur domicile pour leur faire signer un papier de réquisition et les enjoindre à venir travailler à partir de 14H00 cet après-midi jusqu’à 06H00 demain matin (…) afin d’assurer les opérations d’expédition de carburant» a expliqué à l’AFP Clément Mortier, secrétaire général FO du site.
Cette nouvelle réquisition de personnel gréviste fait suite à une première visant le dépôt d’Esso-ExxonMobil en Normandie mercredi. Le gouvernement compte ainsi alimenter les pompes en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, l’une des régions les plus touchées par l’impact de la grève des salariés de TotalEnergies, démarrée le 27 septembre.
En ce début d’après-midi, la queue est moins conséquente à la station service de Levallois. La police municipale est tout de même présente pour gérer le flux des nouvelles arrivées. Des dizaines de scooters et de voitures attendent leur tour pour prendre de l’essence. Mais un véhicule vient de tomber en panne et bloque le passage. La police et les automobilistes s’affairent pour déplacer le véhicule, tandis que la pluie commence à tomber sur les riverains, qui patientent dans le calme.
Dans la queue de la station-service, Marius, capuche sur la tête, patiente au milieu des véhicules, une bouteille vide à la main. « Je suis tombé en panne ce week-end avec mon scooter, je n’arrivais pas à trouver une station-service ».
Le jeune homme de 24 ans étudie l’immobilier pas loin d’ici. Il doit encore récupérer son scooter qu’il a laissé à Beaugrenelle, pour le ramener ensuite chez lui, à Vincennes. « Je ne regarde pas beaucoup les médias. Je vous avoue que jusqu’à que je tombe en panne, je ne savais pas ce qu’il se passait », concède l’étudiant. « Ce n’est pas cool pour nous, mais si ça peut leur permettre d’avoir mieux, alors je comprends. »
«Après consultation du personnel gréviste, il a été décidé que le mouvement social s’arrêterait à Fos-sur-Mer le jeudi 13 octobre à 13h», a indiqué la CGT, ce jeudi, dans un communiqué, avant de préciser que «la marche normale de la raffinerie reprendra à notre rythme».
Une information confirmée par la direction d’Esso-ExxonMobil au Figaro : «Le mouvement de grève prend fin à la raffinerie de Fos-sur-Mer. Nous avons eu des discussions ce matin avec les syndicats. Nous nous réjouissons de cette avancée».
Ce mouvement de grève avait débuté, le 21 septembre, dans cette raffinerie qui était passé à l’arrêt.
Retrouvez notre article : Carburants : après 23 jours de grève, le mouvement prend fin à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer
Cinq des huit raffineries de France sont en grève ce jeudi.
Du côté de TotalEnergies : «la grève est reconduite à la raffinerie de Normandie, à la raffinerie de Donges, à la raffinerie de Feyzin, sur le dépôt de Flandres et à la raffinerie de la Mède», a détaillé le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini, ce jeudi. Sur le site de Feyzin, il est essentiel de préciser que c’est seulement son dépôt qui est touché par le mouvement de grève. La partie raffinerie est à l’arrêt à cause d’un problème technique. Le dépôt de Flandres reste quant à lui à l’arrêt. Mais l’exécutif a engagé la réquisition de personnels de ce dépôt TotalEnergies situé près de Dunkerque. Cette décision doit être effective pour une reprise de poste à 14h, mais le gouvernement espère que le dialogue reprendra rapidement.
En ce qui concerne Esso-ExxonMobil, le mouvement de grève a pris fin, ce jeudi, à la raffinerie de Fos-sur-Mer. «Après consultation du personnel gréviste, il a été décidé que le mouvement social s’arrêterait à Fos-sur-Mer le jeudi 13 octobre à 13h», a indiqué la CGT, ce jeudi, dans un communiqué, avant de préciser que «la marche normale de la raffinerie reprendra à notre rythme». La raffinerie de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime) reste quant à elle en grève et à l’arrêt. Mais les réquisitions de personnels y ont commencé sur sa partie dépôt.
Les raffineries de Lavéra (groupe Petroineos) et de Grandpuits (Total) ne sont pas bloquées. Il existe une 9ème raffinerie française, la société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), en Martinique, qui n’est pas touchée par le mouvement.
Lisez notre article : Crise des carburants : quels sont les raffineries et dépôts touchés par la grève?
A la station TotalEnergies de la Porte d’Ivry, quatre fonctionnaires de la mairie de Paris remplissent le réservoir des petits véhicules de nettoyage. Juste avant eux, les voitures de fonction des employés. «On a pas de priorité, on fait la queue comme tout le monde», fait savoir Azali, 52 ans.
Ils se sont donné rendez-vous à 11 heures ce matin: «On se tient au courant dès qu’on voit une station ouverte, c’est tellement compliqué d’en trouver !». Hier, pour sa voiture personnelle, il a fait 1h45 de queue. Aujourd’hui, il a mis 1h pour faire 200 mètres avec le véhicule de la mairie. Mais ils n’ont pas le choix, il faut bien nettoyer les rues de Paris.
De notre envoyée spéciale, Jeanne Sénéchal, à Asnières-sur-Seine.
À VOIR AUSSI – Pénurie de carburants: l’impressionnante file d’attente à la station essence de la porte d’Ivry
La matinée de jeudi a été marquée par plusieurs annonces importantes. Le Figaro fait le point, à mi-journée.
La grève reconduite sur les cinq sites de TotalEnergies (quatre raffineries et un dépôt), et sur les deux de Esso-ExxonMobil (Port-Jérôme, en Normandie, et Fos-sur-Mer, dans le Sud)
Le gouvernement met TotalEnergies sous pression : Tôt ce matin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Le Maire ont appelé la direction à augmenter les salaires des employés. L’entreprise a même le «devoir d’augmenter les salaires de tous les salariés, dans des proportions qu’ils négocieront» avec les partenaires sociaux, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, sur RTL.
TotalEnergies précise sa position : dans un communiqué transmis peu après les déclarations des ministres, le groupe propose une augmentation de 6% pour ses salariés français, et un bonus exceptionnel «représentant un mois de salaire» pour tous ses employés dans le monde. L’entreprise estime par ailleurs que «les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages».
La CGT veut étendre la grève : Invité sur BFMTV, le patron de la CGT, Philippe Martinez, a plaidé pour un élargissement du mouvement social. «Nous allons proposer que dès la semaine prochaine, il y ait un nouvel appel à la grève et à manifester dans toutes les entreprises publiques comme privées», a-t-il déclaré. La fédération CGT de l’énergie a également appelé à «l’élargissement de la grève dans toutes les entreprises» de son secteur, voire au-delà.
De nouvelles réquisitions sur le site TotalEnergies près de Dunkerque : en fin de matinée, le gouvernement a confirmé que le dépôt TotalEnergies près de Dunkerque allait à son tour faire l’objet de réquisitions de personnels, afin d’en assurer le fonctionnement. Cette décision doit être effective pour une reprise de poste à 14h, mais le gouvernement espère que le dialogue reprendra rapidement entre salariés et direction.
Pap a 38 ans. Depuis une semaine, il contrôle la sécurité à l’entrée de la station-service d’Asnières. «C’est du 7h-20h en ce moment. Mais on termine souvent plus tôt, lorsqu’il n’y a plus d’essence».
Si actuellement les riverains sont plutôt aimables, la médiation avec les automobilistes n’est pas toujours facile. «Ce matin, un gros camion a essayé de doubler une voiture. Le conducteur est sorti de sa voiture, a ouvert le camion et a extrait le chauffeur. C’est allé très vite». Il est tout de suite intervenu et a limité la casse.
Lui aussi a laissé sa voiture au garage et prend les transports pour venir au travail. Habitant a Choisi-le-Roi, il passe près d’une heure dans les transports. La grève ? «C’est chaud» nous répond-il. «Mais il faut régler le problème».
De notre envoyée spéciale, Jeanne Sénéchal, à Asnières-sur-Seine.
L’exécutif a engagé la réquisition de personnels du dépôt TotalEnergies près de Dunkerque, à Mardyck. Cette décision doit être effective pour une reprise de poste à 14h, mais le gouvernement espère que le dialogue reprendra rapidement.
L’information a été confirmée par le ministère de la Transition énergétique. Le dépôt de Mardyck «représente une grande partie de l’approvisionnement dans les Hauts-de-France», et son blocage met «en très grandes difficultés» les habitants, se justifie-t-on. «Certains secteurs économiques du territoire, comme l’industrie, la pêche ou l’agriculture, sont en grand danger. La menace économique est réelle», insiste-t-on aussi. De quoi pousser les autorités à prendre leurs responsabilités, en réquisitionnant les personnels indispensables pour distribuer le carburant à partir du dépôt. Objectif : «Permettre au site d’alimenter dans les prochaines heures les stations de la région», alors que 42,6% d’entre elles étaient en difficulté sur au moins un carburant, mercredi après-midi.
Cette annonce intervient quelques heures après que la CGT a annoncé la poursuite de la grève, jeudi matin, sur l’ensemble des cinq sites mobilisés : quatre raffineries – La Mède, Feyzin, Donges, Gonfreville-l’Orcher -, de même qu’un dépôt – Mardyck. Quelques heures plus tôt, la menace d’une réquisition était brandie par Agnès Pannier-Runacher : «S’il le faut, nous prendrons des mesures pour débloquer l’approvisionnement depuis le dépôt de Dunkerque», assurait la ministre chargée de la Transition énergétique, sur RMC. Pour l’heure, les raffineries ne sont pas concernées par les réquisitions.
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À Asnières, en région parisienne, le temps est morose. Comme le moral des Parisiens qui font la queue à la station essence de Carrefour. La file avance, Federico court avec sa moto à bout de bras. Il ne lui reste que quelques gouttes d’essence.
«J’ai demandé à mon patron si je pouvais quitter le boulot à 10 heures pour aller faire le plein. J’ai besoin de ma moto pour le travail», précise l’homme de 43 ans. Il est chauffeur d’autocar, et doit donc se déplacer pour aller chercher des camions. «Pour nos autocars aussi c’est compliqué, on est aujourd’hui obligé de refuser des longues distances».
«Ils ont raison de faire grève. Tout le monde voit le coût de la vie augmenter». Il regrette cependant qu’un service minimum ne soit pas mis en place «au moins pour les médecins et les ambulanciers». «Si tout le monde ne se ruait pas sur les stations essence, on n’en serait pas là. À chaque crise c’est la même chose», souffle-t-il, déplorant un «pur égoïsme».
De notre envoyée spéciale, Jeanne Sénéchal, à Asnières-sur-Seine.
Le mouvement initié dans le secteur pétrolier va-t-il faire tâche d’huile ? Dans un communiqué diffusé jeudi, la fédération CGT de l’énergie, la FNME-CGT, «appelle à l’élargissement de la grève dans toutes les entreprises» de son secteur. Disant soutenir les mouvements en cours, y compris dans certaines centrales nucléaires, l’organisation estime que «la grève est un droit constitutionnel», et s’oppose vivement aux réquisitions de personnels.
«Pour les patrons, tout est possible […] et pour les salariés, c’est “accepte et tais-toi”», s’insurge le syndicat, qui plaide donc pour une généralisation de la grève «pour gagner une juste répartition des richesses». La FNME-CGT plaide par ailleurs pour une «grève nationale interprofessionnelle», mardi prochain, le 18 octobre. Un point sur lequel la centrale de Montreuil doit voter, ce jeudi, selon Philippe Martinez.
«Bien sûr que l’heure du bras de fer est venue», a déclaré la députée LFI Clémentine Autain, en réponse à une question sur le plateau de France2. «C’est le moment», a-t-elle observé, constatant qu’«il y a de la peur, il y a de la résignation, il y a la sidération parfois aussi (…) quand vous voyez Total qui fait 18 milliards de profits et qui refuse d’augmenter ses salariés». L’élue est allée plus loin en se disant «heureuse qu’il y ait la grève». Elle a précisé que «la grève s’étend, puisque hier c’était le secteur de la chimie puis du nucléaire, puis à la SNCF et on va vers une grève interprofessionnelle».
«Je pense qu’ils vont gagner les salariés», a abondé le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale,Éric Coquerel (LFI) sur Public Sénat.
Également interrogé sur une «contagion» possible de la grève dans les raffineries et dépôts de carburants, le député LFI Manuel Bompard a répondu sur le plateau de franceinfo : «elle est là, sous nos yeux».
Malgré les menaces de réquisitions, la grève est de nouveau reconduite sur les deux sites de l’entreprise concernés par le mouvement social, a annoncé la CGT dans la matinée. Une annonce qui intervient quelques heures après l’annonce de la poursuite de la grève chez TotalEnergies.
Les deux sites concernés sont la raffinerie de Port-Jérôme, en Normandie, et celle de Fos-sur-Mer, en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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«Ce n’est pas en jouant du bâton qu’on améliore le dialogue social» : sur BFMTV jeudi matin, le patron de la CGT, Philippe Martinez, a répondu aux critiques formulées par le chef de l’Etat envers son syndicat, quelques heures plus tôt. Le syndicaliste estime que le gouvernement porte une part de responsabilité dans le durcissement du conflit, assurant avoir mis en garde le cabinet de la première ministre quant aux réquisitions de personnels : «Vous faites une connerie», a-t-il lancé aux représentants de l’exécutif. «Il ne faut pas inverser les rôles et les responsabilités. On aurait pu avoir rapidement, avec les négociations, des choses qui évoluent dans le bon sens. Le fait de réquisitionner a mis le feu aux poudres», a-t-il déclaré, jugeant que «ce n’est pas par la force qu’on apaise la situation». La CGT, qui a déposé un référé contre les réquisitions, reste persuadée que celles-ci sont injustifiées.
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S’il a dit comprendre «l’exaspération» des Français forcés d’attendre pour faire un plein d’essence, Philippe Martinez a jugé que «les citoyens ne se retournent pas contre les grévistes» pour autant. La grève actuelle risque de faire tâcher d’huile, alors que d’autres entreprises sont aussi concernées par des mouvements sociaux afin d’obtenir des augmentations salariales : «Nous allons prendre la décision aujourd’hui d’un appel, dans la suite du 29 septembre […], nous allons proposer que dès la semaine prochaine, il y ait un nouvel appel à la grève et à manifester dans toutes les entreprises publiques comme privées». La «journée de mardi» 18 octobre, est sur la table, a précisé le patron de la CGT.
Empêtré dans une grève depuis plusieurs semaines, le groupe tricolore tente de donner des gages à ses salariés. Dans un communiqué, jeudi matin, TotalEnergies annonce proposer l’attribution d’un bonus, pour tous ses employés dans le monde, «correspondant à un mois de salaire qui sera versé en décembre, sous réserve d’accords salariaux dans les divers pays et filiales concernés». Celui-ci sera «plafonné pour les salaires élevés, sera versé aux salariés de toutes les sociétés détenues à 100 % ainsi qu’aux salariés des sociétés détenues à plus de 50 % en cas d’accord de leurs organes de gouvernance», précise le document.
En outre, l’entreprise constate «l’absence de progrès sur le déblocage des expéditions dans les dépôts et raffineries malgré l’ouverture que nous avions faite hier lors de la rencontre avec la délégation de la CGT», et estime que «les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages».
Le groupe indique par ailleurs être disposé à «envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l’inflation 2022». Soit autour de 6%, selon les derniers chiffres.
En cas d’échec continu des négociations entre grévistes et direction de TotalEnergies, le gouvernement prendra «ses responsabilités», a averti Agnès Pannier-Runacher, jeudi matin. Invitée sur RMC, la ministre chargée de la Transition énergétique a répété sa menace de nouvelles réquisitions de personnels, afin de «faire cesser une situation qui pèse aujourd’hui pour les Français». «S’il le faut, nous prendrons des mesures pour débloquer l’approvisionnement depuis le dépôt de Dunkerque», a-t-elle déclaré.
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La mobilisation continue chez l’énergéticien : la grève est reconduite sur les cinq sites, a annoncé la CGT ce matin. Quatre raffineries sont concernées – La Mède, Feyzin, Donges, Gonfreville-l’Orcher -, de même qu’un dépôt – Mardyck.
Mercredi soir, la CGT a refusé une demande de la direction de l’entreprise, qui souhaitait que les dépôts reprennent leur activité d’expédition à l’aube. «C’est un refus catégorique massif, ils (les salariés) ne veulent pas de cette exigence pour négocier», a déclaré à l’AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe.
Le gouvernement maintient la pression sur les grévistes comme sur la direction de TotalEnergies. Invité sur RTL, jeudi matin, le ministre de l’Economie et des Finances a renvoyé dos à dos les deux parties, estimant d’abord qu’il est «évident que TotalEnergies a la capacité de verser des augmentations». «Evidemment que Total doit le faire […]. Il faut que la partage de la valeur en France soit équitable», a plaidé Bruno Le Maire, ajoutant même que l’entreprise, grâce à ses bénéfices importants, a le «devoir d’augmenter les salaires de tous les salariés, dans des proportions qu’ils négocieront».
La direction du géant tricolore a «tardé» à lancer les négociations, a cinglé le patron de Bercy. De son côté, la CGT doit «répondre à cette question : que veut-elle ? Le blocage général, ou des négociations de bonne foi», a-t-il aussi déclaré.
Quelques minutes plus tard, sur RMC, sa collègue Agnès Pannier-Runacher a renchéri, estimant que TotalEnergies «doit augmenter les salaires» : «J’appelle à augmenter les salaires, parce qu’on en a besoin, l’inflation fait que les salariés ont besoin d’être augmentés aujourd’hui», a plaidé la ministre chargée de la Transition énergétique, ajoutant que l’entreprise «en a les moyens».
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Interrogé sur FranceInfo sur le mouvement social, le patron du syndicat des cadres, François Hommeril, a appelé à «remettre les choses dans l’ordre» chez le géant de l’énergie. S’appuyant sur des remontées de ses troupes, le représentant a estimé que «le climat social n’est pas bon», chez TotalEnergies : «Il y a eu beaucoup de réorganisations, la DRH n’est pas au niveau, les négociations n’ont pas été ouvertes à temps», a énuméré le syndicaliste, ajoutant que «personne ne comprend l’attitude de la direction générale de Total».
La grève prendra-t-elle fin bientôt ? Interrogé sur France 2 mercredi soir, le chef de l’Etat a dit espérer un retour à la normale «dans le courant» de la semaine prochaine. «Je souhaite un appel à la responsabilité aux dirigeants de ces entreprises et aux salariés. […] On ne peut pas laisser le pays bloqué parce que quelques personnes veulent aller encore plus loin», a plaidé Emmanuel Macron.
Un peu plus tôt, au sortir du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement avait assuré que les Français allaient constater une «amélioration très sensible […] dans les prochains jours». Une fois la grève terminée dans les dépôts, «les premiers effets seront visibles rapidement», a indiqué Olivier Véran. Mais quelques jours au moins seront nécessaires pour permettre d’approvisionner de nouveau les stations du territoire et revenir à un niveau normal, a-t-il ensuite nuancé. «Cela ne va pas se faire en une heure, c’est certain […], en revanche, ça va aller vite».
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La journée de mercredi a été marquée par la poursuite de la grève chez TotalEnergies, ainsi que par le début de réquisitions de personnels, sur le site Esso-ExxonMobile de Port-Jérôme. Deux salariés ont été concernés hier, et deux le seront aujourd’hui, selon le ministère de la Transition énergétique. Objectif : permettre au dépôt de fonctionner à nouveau, afin d’alimenter l’oléoduc approvisionnant l’Île-de-France.
Fermement opposée aux réquisitions, la CGT a annoncé vouloir agir en justice, en déposant un référé dès jeudi. «Je ne pense pas que le fait de réquisitionner des salariés en grève soit la meilleure façon d’écouter et de dialoguer», s’est agacé le patron du syndicat, Philippe Martinez, en déplacement sur le site de Port-Jérôme.
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Chez TotalEnergies, les discussions avec la direction ont échoué, mercredi soir. La CGT a par ailleurs été rejointe par Force Ouvrière, sur les sites de Donges, Feyzin, Normandie, La Mède, Grandpuits et Flandres, ce syndicat estimant la grève «légitime».
De nombreux sites restent donc en grève, à travers l’Hexagone, dont quatre raffineries de TotalEnergies.
Sur le terrain, mercredi, la situation s’est légèrement détendue dans les stations-service, d’après les remontées des préfets, communiquées par le ministère de la Transition énergétique. A 17h hier, 30,8% des établissements rencontraient des difficultés sur au moins un type de carburant, contre 31,3% la veille. Les tensions se sont apaisées dans les Hauts-de-France – 42,6% des stations, contre 44,8% la veille – ainsi qu’en Île-de-France – 41,9%, contre 44% -, précise-t-on. La région Centre-Val-de-Loire est également fortement touchée par les conséquences de la grève, avec près de 45% des stations en difficulté, une proportion qui stagne.
Le ministère indique que ces améliorations sont engendrées par les mesures prises depuis quelques jours, comme la libération de stocks stratégiques de carburant gérés par l’Etat, la possibilité pour les camions de circuler le weekend, ou l’augmentation des importations, notamment depuis la Belgique. Les livraisons ont ainsi augmenté de «20%» à l’échelle nationale, contrebalançant une hausse importante de la demande, qui dépasse «50% lundi dans certains réseaux de grande distribution».
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la grève touchant raffineries et dépôts pétroliers en France. Nous allons suivre ensemble cette nouvelle journée de mobilisation, alors que le gouvernement espère que la situation s’améliorera dans les prochaines heures.
ELODG
le
je ne veux pas que l’Etat finance ces gens… on se tire une balle dans le pied on est vraiment maso!!!
JIHEM9246
le
La question de la dissolution de la CGT doit être étudiée….
JEANBERNARD
le
Mais puisque la cgt avec l’aide des médias et du gouvernement vous dit que c’est pour votre bien…. franchement
Le texte doit être présenté par le gouvernement mardi 10 janvier, le jour où les syndicats, opposés à la réforme, se réunissent pour fixer la date de leur mobilisation.
Dans une interview au Parisien, le ministre du Travail indique que l’objectif visant à «rétablir l’équilibre du système en 2030» pourrait tout de même être atteint avec cette nouvelle «mesure d’âge».
Le trafic ne devrait pas être affecté sur ce passage clé des routes maritimes entre l’Europe et l’Asie.
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Crise des carburants : la grève reconduite sur tous les sites de TotalEnergies, annonce la CGT
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