Sur les T-shirts arborés par plusieurs participants, un sourire presque timide éclaire le visage juvénile de Steven. En dessous de sa photo, ses proches ont écrit des messages à l’encre noire : « on t’aime », « paix à son âme », « justice ». Ce samedi après-midi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en présence de plusieurs élus locaux, plus de 150 personnes ont pris part à une marche blanche en hommage à Steven.
Originaire de la ville, cet adolescent de 17 ans « mort pour rien », a été tué dans une fusillade le 14 août à Perpignan (Pyrénées-Orientales), dans le quartier du Bas-Vernet. Un quartier populaire de la cité catalane.
Ce soir-là, vers 22 heures, Steven et un de ses amis ont été visés par des tirs. Le jeune homme n’a pas survécu à ses blessures, son camarade a été grièvement blessé. « On ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé, on ne comprend pas », déplore Jennifer, la sœur de Steven présente à la marche.
Nous n’avons pas réussi à contacter le parquet de Perpignan, mais d’après nos confrères du journal local L’Indépendant, un homme de 29 ans originaire de Narbonne (Aude) aurait été mis en examen mercredi pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée après s’être rendu à la police lundi soir.
L’individu, qui n’a pas démenti avoir été sur place au moment du crime, aurait nié être l’auteur des coups de feu et expliqué s’être présenté à la police pour donner sa version des faits. La famille de Steven ne croit pas une seconde à un éventuel règlement de comptes pour trafic de drogue.
L’enquête semblerait d’ailleurs s’éloigner de cette hypothèse. « Il n’avait pas le temps pour ça ! Il ne traînait pas dans ces histoires. Il se plaisait beaucoup à Perpignan », décrit Jennifer.
Le jeune homme, qui a grandi à Saint-Ouen, s’était installé fin mai à Perpignan où il avait été placé en foyer par les services sociaux. « C’était la meilleure solution pour lui, explique sa sœur, sans donner plus de détails sur leur situation familiale. Il en était content, tout se passait bien, il avait trouvé un job dans la restauration. Il devait reprendre une formation en septembre. »
« C’était un jeune homme très sociable, toujours poli, même s’il avait son petit caractère. Il était vraiment adorable », s’émeut une voisine de Steven qui le connaissait « depuis qu’il était tout petit » et a souhaité lui rendre hommage en participant à cette marche.
« Pour ma part, je ne le connaissais pas personnellement, mais je suis venue pour apporter mon soutien à la famille. Malheureusement des marches comme celle-ci, il y en a trop souvent. J’étais déjà au rassemblement organisé pour Djadje il y a trois ans », témoigne une habitante de Saint-Ouen.
En novembre 2019, plusieurs centaines de personnes avaient en effet participé à une marche blanche en mémoire de Djadje, un lycéen de 19 ans poignardé près de chez lui à Saint-Ouen. Un an plus tard, en septembre 2020, une autre marche blanche avait été organisée en hommage à Sofiane, 25 ans et Tidiane, 17 ans, exécutés dans une cave de la cité Soubise à Saint-Ouen.
« J’ai la rage et la haine, a lancé la maman de Steven peu avant le début de la manifestation. Je veux que justice soit faite, c’était mon bébé, mon petit dernier. Il faut trouver son meurtrier, qu’il paye pour ce qu’il a fait. C’est trop de douleur, c’est atroce de vivre ça. » L’enterrement du jeune homme aura lieu mercredi prochain à Saint-Ouen.
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