Publié le 26/11/2019 à 18h06
Arthur Cesbron
Des drapeaux en berne sur le fronton de la mairie. Au lendemain de la mort de treize soldats français lors d’une opération militaire au Mali, l’hommage est national. À Charbonnières-les-Varennes (Puy-de-Dôme), il est particulièrement saisissant. “Toute la commune est en deuil, nous sommes retournés, bouleversés car nous avons perdu un enfant du pays”, souffle le maire, Gérard Chansard. Le premier magistrat n’en fait pas mystère : depuis le lever du jour, il vit l’une des pires journées de son mandat. “J’ai déjà annoncé des décès à des familles, c’est toujours terrible, mais là, tout le monde est dévasté. Antoine ne méritait pas de mourir, c’était un enfant rangé, sportif, modèle”, poursuit-il.
Treize militaires français tués au Mali dans l’accident de deux hélicoptères
Antoine Serre, 22 ans, était à bord de l’un des deux hélicoptères entrés en collision, lundi soir, lors d’une opération de combat contre des jihadistes. À plus de 3.000 kilomètres du drame, dans le pays de son enfance, il est au cœur des discussions, ce mardi.  “C’est tellement triste, beaucoup de monde le connaissait, surtout les jeunes”, souffle-t-on au comptoir du bar de Paugnat, l’un des lieux-dits de la commune. “C’était un amoureux de la nature, il adorait le trail. C’était un mec bien, toujours souriant, toujours gentil”, raconte, en pleurs, un couple d’habitants. “Il était à l’école avec notre fils. On pense à ses parents…”
Né à Riom le 19 septembre 1997, le jeune homme s’est installé à Charbonnières-les-Varennes, avec ses parents et sa soeur, l’année de sa rentrée en CE2. Scolarisé à l’école communale, il a ensuite rejoint le collège de Manzat, puis le lycée Virlogeux à Riom. Clément était l’un de ses amis. “Antoine était un jeune garçon gourmand d’aventure et de nature, un amoureux de la montagne, où il a trouvé sa vocation, à la recherche du dépassement de soi. Il avait aussi de grandes valeurs collectives, c’était le bonhomme que l’on apprécie d’avoir dans son équipe”, raconte celui qui a joué au football à ses côtés au Racing Club Charbonnières Paugnat.
L’un des militaires tués au Mali était originaire de Charbonnières-les-Varennes (Puy-de-Dôme)
Ce grand amateur de sport et de course à pied avait aussi rejoint en 2013 le club d’athlétisme du CAL Riom où il a, là aussi, laissé le souvenir “d’un gamin attachant, mordu de sport, heureux de vivre et qui s’engageait à fond dans tout ce qu’on proposait”, relate l’un des entraîneurs du club, Dominique Marc.
Il était adorable, avec une énergie débordante. Il aimait se dépenser et l’athlétisme était un moyen pour lui de continuer à faire du sport, se souvient Pascal Landereau, qui fut son entraîneur en juniors au CALR durant deux ans. Il avait envie de toucher à tout, et il savait déjà à l’époque qu’il rejoindrait l’armée, et qu’il allait s’y épanouir.
À l’issue de ses études au lycée, le jeune homme s’est engagé dans l’armée le 1er septembre 2015, au titre de l’école militaire de haute montagne de Chamonix. “Nommé maréchal des logis le 1er janvier 2016, il choisit le 4e régiment de chasseurs de Gap, où il s’impose par son dynamisme, son exemplarité et son engagement au quotidien”, souligne l’armée de terre.
Antoine Serre intègre alors le groupement commando montagne du 4e régiment de chasseurs. Après deux premières missions au Mali en 2017, en qualité de chef de patrouille Milan, puis fin 2018 en tant qu’équipier commando, il était engagé pour la troisième fois dans ce pays d’Afrique depuis le 26 septembre 2019, “au sein du groupement tactique désert aérocombat, dans le cadre de l’opération Barkhane, en qualité de secouriste au combat de 2e niveau”. Il est mort en opération lors d’une action visant un groupe armé terroriste au sud d’In Delimane dans le Liptako au Mali.
Arthur Cesbron
3 commentaires
René Varenge a posté le 30 novembre 2019 à 12h30
Condoléances aux familles, amis et camarades de ces militaires tués en accomplissant leur devoir
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Franck Franck a posté le 28 novembre 2019 à 00h19
Condoléances à la famille. Tristesse de voir partir un jeune du pays. Personne ne mérite de mourir… C’est un métier formidable mais un métier à risques, nous signons en connaissance de cause. J’ai fréquenté le même collège, couru dans nos belles contrées… puis plus tard rejoins la grande famille de l’armée de terre. C’est du passé désormais mais je ne regrette pas. Reste à savoir ce que nous faisons vraiment là-bas désormais… mais c’est une autre histoire et ce n’est pas à moi d’en juger. Mais ici ou ailleurs, il y aura toujours des risques malgré un très grand professionnalisme.
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Jeanne Meunier a posté le 27 novembre 2019 à 16h43
Nous sommes tous touchés par cette horrible nouvelle quelle horreur cette hécatombe ces beaux jeunes militaires courageux pourquoi ces sacrifices encore et ces guerres interminables des familles détruites orphelins et veuves à l orée d une vie
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