Deux ans qu’ils les attendaient alors les 40 °C à l’ombre hein… « On en avait besoin tant au comité des fêtes que dans le public, tout le monde a besoin de se rassembler », accueille Thomas Pissonde, le président du comité des fêtes. Le capitaine de cette armée d’une soixantaine de bénévoles échange avec le maire de Jurançon qui a passé une bonne partie de son dimanche sur le coteau.
Gan : Fêtes de Chapelle-de-Rousse pic.twitter.com/MUdfd0GFy2
« La dernière édition remontait à 2019…
Gan : Fêtes de Chapelle-de-Rousse pic.twitter.com/MUdfd0GFy2
« La dernière édition remontait à 2019, le Covid nous a contraints à annuler l’an dernier et l’année d’avant. Il a fallu remettre en route l’organisation. On se demandait si les gens allaient vouloir se remobiliser et s’investir autant qu’avant. » À voir le monde rassembler sous les platanes de cette petite place près de l’église, la réponse est oui.
« Les gens ont besoin de se retrouver, analyse Michel Bernos. Ce sont des traditions séculaires qui ont un ancrage fort, cela donne un socle dans un temps où les gens sont perdus, même des gens de l’extérieur viennent chercher ces repères ici. » On a bien vu quelque 31 sur le parking éphémère mais la plupart des visiteurs sont venus des communes et coteaux environnants. Gan, Lasseube, Gelos, Pau…
Jean Louis Martinez, par exemple, est un Gelosien de 66 ans. « Ma fille habite ici depuis qu’elle fréquente un jeune de Chapelle-de-Rousse. » Cet habitué des fêtes de villages en connaît un rayon sur les ambiances voisines. « Je vais à celles de Gelos parce que j’y habite, à Bordes parce qu’y ai vécu et à Coarraze parce que j’y ai passé 30 ans au comité. Ici, c’est bon enfant, c’est convivial. Les gens se connaissent et se voient des fois qu’au moment des fêtes. Avec le Covid, c’était cuit ! »
Le Covid n’est pas fini et trois membres du comité manquent à l’appel. Mais enfin, peu de convives semblaient s’en préoccuper sous les fanions et au milieu des danses béarnaises. Les fêtes de la Chapelle-de-Rousse ont un charme suranné qui vient peut-être de la cour de l’ancienne école ou de cette assemblée très colorée où on a pu croiser monsieur le maire et monsieur le curé.
« Nos fêtes sont aussi particulières parce qu’il y a la volonté de créer un moment éducatif autour du vin. On met un point d’honneur à ne pas servir de bière avant 15 h 30 pour faire découvrir les domaines de jurançon alentour : Bazaillac, Château de rousse, clos Labrée, Larredya, Lapeyre, Lamouroux, château Jolys et Clos Thou. » Ici, les comptoirs affichent « ouverture de la bière à 15 h 30 » et les serveurs vous remplissent un verre en vous donnant l’année du millésime.
La technique fonctionne puisqu’elle amène des amateurs avertis comme des jeunes rugbymen qui s’adaptent. Côté œnologie, Olivier est venu de Lescar pour « tâter le millésime 2021 et voir si le vin est toujours solaire, avec des degrés d’alcool importants ». Il note les domaines sur son petit calepin tandis qu’un tonneau plus loin quatre gaillards attendent leurs copines qui ne devraient plus tarder.
Thomas, Hugo, Mathis et Tom ont 20 ans et jouent au rugby à Gan. « On est content de retrouver ça même si on a su s’adapter les années précédentes… Ici, c’est plutôt le dimanche midi qui fonctionne, samedi soir il n’y avait pas grand monde. Il faut dire qu’il y avait les fêtes de Mauléon aussi. »
Si près de 2 000 personnes ont été généreusement comptées par l’organisation ce dimanche, ils étaient moins d’une centaine samedi soir sur la piste. « La tranche d’âge 20 a 30 ans est moins présente parce qu’elle coïncide avec la génération qui n’a pas connu l’école au village, éclaire le président du comité. L’école a fermé en 1983. »
Avec son comité qui rassemble près d’un cinquième des habitants du hameau (60 pour 250), il se demande comment vont évoluer les fêtes locales et cette tradition en général. « Doit-on laisser tomber la journée du samedi et le bal qui rassemble moins ? Aller chercher des gens extérieurs et plus de citadins ? Pour l’instant on reste sur un modèle classique. On a une dizaine de jeunes de 18 ans qui arrivent donc ça va relancer la machine. »
Sur le parking improvisé, une autre génération attend son heure sans les foulards prune « Hestas » du comité. ​Simon 13 ans, Léon 12 ans, et Hector 8 ans enchaînent les passes en l’air dans un match de volley avec vue. Les jeunes sont du club de Jurançon – Chapelle-de-Rousse. Tiens mais il n’y a pas de salle ici ? « Si avant, le club s’entraînait là derrière la place, précise Léon, qui habite juste à côté, à 1 kilomètre à vol d’oiseau, juste après la patte d’oie. On joue en bas maintenant mais le club a gardé son nom. »

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