Publié le 13/04/2021 à 10h32
Blandine Hutin-Mercier
Tous les jours, même s’il pleut ou s’il vente, c’est le même plaisir. Et quand il a tant neigé en janvier, le plaisir a été décuplé. Se réveiller dans le calme et ouvrir ses volets sur une nature magnifique. “Ici, c’est une autre vie !”, s’enthousiasment Vanessa et Wilfrid Bouquier.
Avec Cédric, leur fils de 7 ans, ils ont posé leurs cartons au lieu-dit “Les Chazeaux”, à Sornac, au début du mois d’octobre 2020. Lui est cuisinier, elle a travaillé plusieurs années dans l’hotellerie, la quarantaine et grands voyageurs tous les deux.
“Pendant plusieurs mois, raconte Wilfrid, j’ai fait beaucoup de visites. On cherchait une location et puis, je suis tombé sur cette maison…”
Une vieille maison qu’ils ont entrepris aussitôt de remettre à leur goût, en même temps qu’ils aménagent le terrain alentour : retourner le potager, construire une cabane dans les arbres, installer un poulailler et un composteur, aménager un coin d’été, avant de planter les premiers arbres du verger. Sans oublier d’observer les courbes du soleil pour installer au mieux des panneaux photovoltaïques.
C’est une qualité de vie qu’on est venus chercher ici.
Depuis plusieurs années, la famille Bouquier était installée à Saint-Mammers, en Seinte-et-Marne. “C’est la campagne aussi, mais pas comme ici”, se souvient Wilfrid. “On remontait de Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales. La forêt de Fontainebleau nous avait semblé être un bon compromis entre la ville et la campagne.”
Un équilibre entre son travail de cuisinier dans une grande maison parisienne et une vie à la campagne, proche de la famille et du Loiret où ils ont grandi. Après des années à “faire les saisons”, l’envie de se poser et de voir grandir leur fils. “Avec mon métier, c’est facile de travailler, mais il faut accepter beaucoup de sacrifies et de stress”, reconnaît Wilfrid.
Son épouse et lui en sont restés sur leur faim. “Nous sommes nés dans des petits villages, dans des campagnes où il y avait de la vie, des commerces… Là où nous vivions, les villes et les centres commerciaux s’étendent tellement et tout est tellement cher. “
On ne retrouvait pas la qualité de vie qu’on a connue, enfant : la simplicité, l’entraide, la solidarité. Par chez nous, tout ça a disparu ; c’est une campagne moins nature. Une vie et des envies de citadins pour des gens qui vivent à la campagne.
La crise sanitaire et son confinement aidant, la famille a donc décidé de refaire ses bagages. Histoire de vivre “un retour aux sources et de faire quelque chose d’utile, d’apporter notre contribution”, avance Vanessa. Au lieu de pointer au hasard un lieu sur une carte, “on a cherché tous les départements les plus dépeuplés de France, sourit Wilfrid, en citoyen engagé. “Si l’arrivée d’un enfant en plus peut faire vivre une école, c’est bien.”nouveaux habitants en Haute Corrèze la famille bouquet
L’Aubrac, la Creuse, la Lozère ? Un ami, habitant près de Féniers, a fini de les décider : ce serait la Corrèze, la haute Corrèze et son plateau de Millevaches. Sornac exactement. Le choix du cœur et de la réflexion.
L’attractivité de la Corrèze lui permet de ne pas se dépeupler
“C’est un département peu peuplé, déclinent-ils en chœur. Un département riche en eau, avec des sources, des hauteurs, de l’humidité ; avec les sécheresses qui s’annoncent, c’est important. Le climat permet d’envisager une maison autonome. Et puis, il y a la mentalité des gens. Ici, ils ne parlent pas d’argent et ça fait un bien fou ! Les gens sont simples.”
Le confinement a précipité les choses, c’est vrai, reconnaît Wilfrid. Quand on a vu comment ça allait… A un moment, on s’est dit qu’il fallait qu’on vive comme on est à l’intérieur de nous.
Depuis trois mois qu’ils sont arrivés, la famille Bouquier a pris ses aises. “Avec peut-être moins de moyens qu’ailleurs, ils font beaucoup de choses pour les enfants dans la commune”, apprécie les parents de Cédric.
Qui savent pouvoir trouver, à 8 minutes de chez eux, un bourg doté d’une école, d’une supérette, d’une Poste, d’une pharmacie, d’un médecin, d’une bibliothèque, d’une banque… “Il y a plus de communauté ici que là-haut, alors que c’était plus peuplé”, apprécie Vanessa.
Des inconvénients, il y en a bien sûr. L’isolement, “mais on est venu le chercher”, pose Wilfrid. Une connexion internet “aléatoire”, des dessertes de train compliquées. “On est au milieu de tout, mais ce n’est pas bien desservi”, regrette-t-il.nouveaux habitants en Haute Corrèze la famille bouquet
Pourtant, pas l’ombre d’un regret quand leurs regards se posent sur les collines environnantes. “On n’entend rien ici, c’est juste la nature. A 6 ans, j’allais chercher du lait à la ferme. Ici, j’ai trouvé un fermier à La Courtine et j’emmène mon fils y chercher du lait. Quand il a tellement neigé, on a fait un igloo de 2,50 m de haut ; c’était magique !”
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Et pour les Bouquier, le rêve ne fait que commencer. “Quand je vais reprendre le travail, ce sera presque de la détente, sourit Wilfrid. Il y aura moins de pression. Et même si je dois aller à Ussel, ça ne fera que 30 minutes de trajet”.
Lui qui envisageait, il y a encore quelques années, de “reprendre une petite affaire”, se verrait bien désormais “homme de cantine”, dans une école ou un EHPAD. “Si j’arrive à donner le goût du bien manger, ce serait l’aboutissement de mon projet.”
Blandine Hutin-Mercier
Photos Agnès Gaudin
1 commentaire
Frédéric SAUTHIER a posté le 14 avril 2021 à 09h31
En mai 2020, nous avons quitté la Seine et Marne , près de Lagny sur Marne, pour venir nous installer dans une vieille grange rénovée en Corrèze, à Segonzac. Nous habitons un lieu-dit composé de 5 foyers et cohabitons avec les merveilleuses vaches Limousines. Pour nous, retraités, le bonheur est dans le pré !
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