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LA TRIBUNE – Figeac Aéro a été très durement touché par la crise aéronautique. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
JEAN-CLAUDE MAILLARD – Nous avons eu une crise d’une violence terrible qui nous a fait très mal sur le dernier exercice annuel avec un chiffre d’affaires de 204,6 millions d’euros (contre 445 millions pour l’exercice clôturé fin mars 2020, ndlr). Nous avons touché le fond pendant le premier semestre de notre exercice passé, c’est-à-dire d’avril à septembre 2020. Le second semestre, qui s’est terminé en mars 2021, est bien meilleur en termes de génération de free cash flow. De la même manière, notre Ebitda (bénéfices avant impôts, ndlr) est quand même positif à deux millions d’euros. Le bon côté c’est qu’au cours du premier semestre, l’Ebitda a été négatif de sept millions d’euros mais, au cours du second, il est positif de 9 millions d’euros. Ces chiffres démontrent que pour Figeac Aéro le point bas de la crise a été atteint à l’été 2020. Depuis l’automne, tout doucement, nous nous relevons.
Lire aussi 4 mnFigeac Aéro : “Nous avons touché le fond et maintenant nous remontons à la surface”

Airbus a annoncé au mois de mai une forte reprise des cadences de production. A tel point que certains sous-traitants aéronautiques alertent sur la pénurie de main-d’œuvre. Etes-vous inquiet sur ce point ?
Cela ne m’inquiète pas du tout parce que durant la période 2010- 2020, Figeac Aéro a connu une croissance moyenne annuelle de 23%. Cela veut dire que, dans une période de croissance aéronautique globale dans le pays, nous avons sur-performé avec plus de 20% de croissance.
Nous avons dû recruter, investir pour multiplier quasiment par dix notre effectif de 2009 à 2020. Devoir assurer la croissance en période de crise où, malheureusement des emplois ont été très touchés dans le secteur de l’aéronautique, cela ne m’inquiète pas. Notre effectif mondial est passé de 3.700 en mars 2020 à 2.750 salariés aujourd’hui donc nous ne tomberons pas plus bas. Nous avons déjà été très secoués. À Figeac, nous avons été plus d’un millier de collaborateurs avant la crise et nous sommes tombés à 750 personnes aujourd’hui.
Nous sommes surtout satisfaits de voir que la reprise est là. Notre volume d’activité est remonté à 60% (il avait chuté à 20% pendant le premier confinement, ndlr). Nous avons une forte reprise de l’activité structure liée à la croissance A320 et une reprise de l’activité moteur également grâce à la reprise forte de l’activité liée à cet avion. Par contre, l’A350 reste encore à la peine. Nous sommes tombés pendant la crise à une cadence de 4 avions par mois alors que nous étions à 10 appareils par mois. Mais l’essentiel, c’est de constater que chaque jour est meilleur que la veille même si la reprise est lente. Nous avons un outil de production qui nous permet de réaliser plus de 650 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui fait que nous investirons très peu dans les années à venir.
À quel horizon pensez-vous retrouver votre niveau d’avant-crise ?
Nous devrions à nouveau refaire parler de nous pour des taux de croissance extraordinaires dans les années à venir puisque malheureusement nous sommes tombés au fond d’un trou dont nous sommes en train de sortir. Cela veut donc dire que le chiffre d’affaires du prochain exercice sera bien évidemment plus fort que celui que nous venons de clôturer. Il nous faudra quatre à cinq ans pour retrouver le chiffre d’affaires de mars 2020. Nous aurons alors, je l’espère, une rentabilité au moins équivalente à celle d’avant la pandémie voire meilleure parce que, pendant la crise, nous sommes en train de restructurer, de nous réorganiser, de profiter de la pause que nous avons sur la croissance pour améliorer notre organisation, notre productivité et notre rentabilité. Quand nous retrouverons notre chiffre d’affaires de mars 2020, nous aurons de meilleures marges.
Vous avez annoncé l’an dernier de nouveaux contrats pour Collins et Rolls-Royce. Comment se porte l’activité commerciale ?
Nous avons pris de nouveaux marchés chez ces clients. Nous avons également signé chez Stelia un contrat sur des pièces de structure d’Airbus A220 et nous sommes en train de négocier avec d’autres donneurs d’ordre.
Avant la crise du Covid, vous avez été très pénalisés par les difficultés de Boeing sur le 737 MAX. Comment se porte l’activité sur ce segment ?
Si, effectivement, nous avons été impactés avant le Covid par la crise du Boeing 737 MAX, cette dernière est maintenant quasiment réglée. La production a repris, les livraisons aussi et les avions volent. La reprise d’activité sur le 737 MAX va nous aider à compenser une partie des effets de la crise du Covid.
Vous avez confirmé avoir engagé des discussions avec le fonds ACE en vue d’une potentielle prise de participation. Où en sont les négociations ?
Rien n’est arrêté, mais les discussions se poursuivent.
Lire aussi 5 mnFigeac Aéro : “Soit nous rejoignons un groupe plus important, soit nous fusionnons avec d’autres sociétés”

Allez-vous profiter de cette restructuration pour passer la main et vendre vos 76% dans le capital de Figeac Aéro ? Fin 2020, vous déclariez qu’à 64 ans votre durée de vie à Figeac Aéro était relativement limitée…
L’idée de vendre le groupe n’est plus du tout d’actualité. Nous allons nous doter des moyens financiers pour traverser la crise et nous vendrons la société quand nous aurons au moins retrouvé le niveau de chiffre d’affaires de 2020. Je ne partirai pas avant.
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