l’essentiel L’une est aide-soignante à l’hôpital et déléguée CGT du personnel ; l’autre est sage-femme. Un an après la suspension des non-vaccinés, ces deux soignantes de Figeac témoignent et alertent.
Même si le Covid n’a pas disparu, la crise sanitaire est un chapitre normalement terminé. Certains pourtant ne peuvent toujours pas tourner la page. C’est le cas “des suspendus”, ces soignants mais pas seulement, qui ne peuvent plus exercer leur métier parce qu’ils n’ont pas voulu se faire vacciner.
“Ça a déjà fait un an et personne n’en a parlé” regrette Chantal Grin, aide-soignante et déléguée CGT du personnel à l’hôpital de Figeac qui se revendique elle-même comme “suspendable”. “Beaucoup de gens croient qu’avec la suppression du pass sanitaire et la fin de l’abrogation de l’état d’urgence, tout ça, c’est fini. Mais la loi est toujours là. Les gens suspendus n’ont pas été réintégrés et n’ont pas de salaire depuis un an. Alors certains ont eu des ruptures conventionnelles, d’autres ont préféré démissionner et se sont reconvertis. Ceux-là ne reviendront jamais”, déplore Chantal Grin qui ne décolère pas et pointe du doigt “une aberration”. “Pourquoi continuer à interdire de travailler à ces soignants alors que partout il manque du monde ? s’interroge la syndicaliste qui accompagne plusieurs personnes dans cette situation. Les aides à domicile sont épuisées, dans les services hospitaliers les collègues sont en souffrance, les arrêts maladie se multiplient… On dit les soignants suspendus mais ça touche aussi les secrétaires, les comptables, les administratifs des hôpitaux et même les cuisiniers qui ne sont pas en contact avec les patients sans oublier les pompiers eux aussi concernés. On marche sur la tête…”
Pour Brigitte Bellego, sage-femme libérale, qui a dû se résoudre à quitter son cabinet à la maison de santé de Figeac en octobre 2021, la blessure est toujours à vif. “Ça va faire un an. Qu’est-ce que je fais depuis ? Je vis !” répond-elle dans un large sourire… le temps a passé mais malgré tout l’émotion est palpable. La colère, l’injustice et puis la sidération, la praticienne chevronnée qui suivait énormément de femmes sur le territoire et qui était également engagée auprès des pompiers est passée par tous les sentiments. Comme pour beaucoup, l’exclusion a été vécue comme un traumatisme. “J’ai ressenti une incompréhension du système. Pourquoi tu en es arrivée là ? Mais depuis le début, je me suis dit que jamais on ne me rendra coupable de la situation. Et aujourd’hui je me dis que quand l’humain sera coté en Bourse, ça changera sans doute les choses…”.
Plutôt désabusée, la sage-femme n’a aucun regret. Elle retient les liens qui se sont créés l’année dernière grâce à cette douloureuse expérience, l’épopée jusqu’à Limoges pour le convoi de la liberté et la solidarité qui s’est mise en place.
“Des gens me laissaient des cagettes de fruits et de légumes devant la porte. Moi j’ai de la chance, je m’en sors mais pour d’autres, c’est difficile financièrement et moralement”. Des soignants suspendus et leurs soutiens ont formé des groupes qui, au début, se réunissaient chaque semaine. “Certains se retrouvent encore, c’est notre thérapie. Témoigner, c’est aussi une thérapie”, confient Chantal Grin et Brigitte Bellego qui aimeraient croire à une réintégration prochaine des soignants et de tous les suspendus. Mais pour la sage-femme de Figeac, la confiance est perdue. “Je ne reprendrai pas. Ce n’est plus possible” assure Brigitte Bellego. Un sentiment partagé par Chantal Grin. “Ça a été très violent. On a été trop applaudi et on est passé à l’opposé. On a réussi à faire croire à des collègues, à des patients qu’on était dangereux, qu’on leur faisait prendre des risques. On sait que c’est faux aujourd’hui.”
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Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. ….
ENORME SCANDALE SANITAIRE
La vérité finira par sortir, ils devront en répondre devant l'humanité

Non vacciné mais à mon compte je n'ai de fait pas subi de suspension.
Il s'avère avec le recul que cette histoire a largement dépassé la question sanitaire pour faire apparaitre au grand jour les liens plus que troubles qui unissent le monde politique et l'industrie pharmaceutique. Rappelons nous que si l'ex ministre Cahuzac avait un compte en Suisse c'etait dejà pour alimenter les caisses du parti socialiste des années 90 …
C'est clair, le gouvernement veut leur faire plier l'échine, baisser la tête, se soumettre.
Heureusement qu'il reste des gens comme cela, droits dans leurs bottes. Courage à eux.
Et au fait, où sont-ils, les "applaudisseurs" ? On les entend moins !

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