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Antibes-Juan Houcine Ayachi vit au confluent de la Valmasque et de la Brague. Il a demandé à la Ville de racheter son bien, dans le cadre des fonds de prévention. En vain
Sur la vidéo, prise par un voisin, on voit une eau bouillonnante qui, inexorablement, monte, monte pour atteindre portes et fenêtres et s’engouffrer dans un fracas assourdissant… La nuit du 3 octobre 2015, la copropriété du Clos des Moulières a été frappée de tous côtés.
C’est que cet îlot d’habitations, riverain du golf de Biot, se trouve au confluent de la Valmasque et de la Brague et s’étend jusqu’à l’ancien pont romain.
“Il y a eu deux vagues et la route, l’avenue Michard-Pellissier, était transformée en rivière”, soupire Houcine Ayachi. Cette nuit-là, sa famille et lui ont eu la vie sauve en se réfugiant à l’étage de la villa où ils ont attendu la décrue.
Les dégâts ont été considérables.
Il a fallu reconstituer le remblai sur lequel est posée la terrasse qui donne sur la Brague.” Des frais à la charge du propriétaire, responsable dans ce cas précis de la berge qui longe son habitation.
Le plus inquiétant reste l’état de la cave. Elle a été entièrement inondée, bien sûr. Aujourd’hui encore l’eau remonte par capillarité.
“D’énormes fissures se sont constituées que j’ai fait colmater par des ferraillages, mais est-ce que cela va suffire? Cela travaille et ici il y a les fondations du bâtiment…”, explique le père de famille.
Il cauchemarde: “J’ai peur que la maison bascule dans la Brague.”
Chaque gros orage est source de stress intense. “Ma femme, mes deux filles et moi, on vit dans l’angoisse. Les assurances sont très réservées”.
Une situation qui pousse la famille à vouloir quitter cette maison qui, en 2003, lorsqu’elle en devient propriétaire, ressemblait à un petit coin de paradis. Mais une maison classée en zone rouge par le Plan de prévention du risque inondation de 1998 et frappée plusieurs fois par des inondations!
Depuis plusieurs années, Houcine Ayachi adresse des courriers à la Ville et à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). Il demande que son bien soit racheté par la commune et démoli, dans le cadre des fonds de prévention des risques naturels majeurs, dits Fonds Barnier.
En 2012, Jean-Pierre Gonzalez, alors premier adjoint en charge de l’urbanisme, lui répond que, sa maison “possédant une zone de refuge par l’existence d’un étage, l’attribution de cette aide [les Fonds Barnier : N.D.L.R.] n’est pas acquise.”
Les inondations du 3 octobre 2015 ont-elles changé la donne ? En janvier 2016, la Ville demande à Houcine Ayachi, comme à d’autres propriétaires concernés, de constituer un dossier Fonds Barnier.
Mais, daté du 19 octobre 2016, un courrier recommandé du couple Ayachi reçoit, le 23 décembre, la même réponse négative. Il est également précisé qu’à compter du 27 février 2017, “l’emplacement réservé CO/127 ne sera plus opposable”.
Le Clos des Moulières, avait été classé en emplacement réservé au Plan local d’urbanisme (PLU) pour un réaménagement hydraulique. La commune avait acquis deux terrains, en 2001 puis en 2014 pour sécuriser le site.
Les maisons ont été détruites. Dans sa séance du 17 mars 2016, le conseil municipal a voté la scission des lots communaux de la copropriété.
“Aujourd’hui, on me dit, l’emplacement réservé est levé. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez… Mais que faire? Même si je trouve des acheteurs, ce serait malhonnête comme opération!”, soupire Houcine Ayachi. Deux voisins riverains sont exactement dans la même situation.
La Ville précise “que les services municipaux en lien avec les services de l’État s’associent pour mener à bien des schémas techniques et hydrauliques afin d’améliorer les ruissellements de cette zone lors de fortes crues”.
Les habitants du Clos des Moulières, sont engagés à faire des aménagements, à leurs frais bien sûr, en sollicitant une assistance technique auprès du service Eaux pluviales lutte contre les inondations. Des travaux sous conditions, permis par le PPRI en zones rouge et bleue.
“Et toutes ces constructions faites en amont du bassin de la Brague? Et le futur centre des Clausonnes? Quel impact pour nous, tout en bas?”, soupire Houcine Ayache.
Sollicité sur ce dossier, la municipalité précise que “à la suite des intempéries du 3 octobre 2015, plusieurs propriétaires ont demandé le rachat de leurs biens. La commune d’Antibes-Juan-les-Pins a effectué le recueil des informations foncières et administratives relatives à ces biens et mandaté France Domaine pour les évaluations. Le dossier a été transmis à la DDTM pour instruction.
Et la collectivité de rappeler: “Les critères d’éligibilité examinés sont notamment: la hauteur de submersion et/ou la vitesse de l’eau; l’absence de moyens de sauvegarde et de protection moins coûteux que l’acquisition; l’absence de zone de refuge; des autorisations d’urbanisme valides.”
En conclusion, la mairie note que “les quatre maisons qui bénéficient des fonds Barnier sur le territoire de la commune ont été submergées sur plus d’un mètre. Elles n’ont pas d’étage refuge et disposent d’autorisations d’urbanisme en bonne et due forme. Le bien de Houcine Ayachi a été faiblement submergé et dispose d’une zone de refuge. Il n’a pas été retenu. “
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