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Source : JT 20h Semaine
La situation ne cesse de se dégrader. Alors que les tarifs de l'énergie bondissent et que le coût des matières premières s'est envolé depuis le début de l'année, le secteur du BTP est touché de plein fouet par la crise. Une situation d'autant plus difficile que les entreprises se remettent à peine des conséquences économiques liées à l'épidémie de Covid-19, lors de laquelle certaines ont dû suspendre des chantiers, mettant à mal leur activité. 
"Sur les matières premières, on avait déjà constaté une augmentation assez importante, fin 2021 avec +18%. Une tendance qui s'est confirmée en 2022 et s'est accélérée jusqu'à ce mois de septembre", détaille Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et des TPE. "Le prix du fer ou du béton, par exemple, a triplé ces derniers temps", avance-t-il. Un constat partagé par la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Dans son étude publiée en juillet dernier, la confédération avançait ainsi que "au second trimestre 2022, les entreprises artisanales du bâtiment font face à un contexte de prix de matériaux qui continue de se dégrader et observent une hausse moyenne de 26%" contre 18% lors du premier trimestre de l'année.
À ce rythme, les entreprises du BTP s'inquiètent de la faculté des clients à engager des travaux de rénovation énergétique ou de construction dans les mois à venir. Car les entreprises se voient désormais contraintes de répercuter les hausses directement sur les consommateurs. "L'augmentation n'est pas la même selon les métiers, mais elle peut être comprise entre 10 et 30 ou 35% selon les travaux", explique David Morales, vice-président en charge des affaires économiques de la Capeb. "Les petits travaux restent peu chers, par contre une chose est certaine, c'est que pour le particulier qui construit une maison neuve, celui qui en avait pour 100.000 euros il y a un an en a désormais pour 120.000 ou 130.000 euros", détaille le représentant, regrettant que "les particuliers les plus touchés soient ceux aux plus faibles revenus". 
Pour tenter de limiter les hausses, les artisans tentent de trouver des solutions, comme raccourcir le délai de réflexion pour l'approbation d'un devis pour les ménages. "On essaie de leur dire qu'il faut faire un devis assez court. Ça met la pression sur le particulier parce qu'il faut qu'il se décide plus vite, mais cela évite d'avoir une hausse des prix en peu de temps. Ensuite, dès qu'on a l'approbation du devis, on utilise le chèque de caution pour acheter et stocker les matériaux pour le chantier qui peut démarrer plusieurs mois plus tard, mais cela nous évite d'avoir une hausse des coûts entre la signature du devis et les travaux. Car ce qui est important pour nous, c'est de tenter de limiter les variations de coûts durant des travaux", explique le vice-président de la Capeb.
Autre point noir pour la confédération : les aides pour les travaux de rénovation énergétique. Si les prix augmentent, le pourcentage d'aide reste le même. "Le reste à charge pour l'installation d'une chaudière, par exemple, a augmenté en même temps que le prix de l'installation a augmenté", détaille David Morales. 
Une réorganisation de la façon de travailler qui inquiète les professionnels du secteur, d'autant qu'aucune sortie de crise ne peut, pour le moment, être envisagée. "On a peur. Il y a un climat d'angoisse chez les artisans", détaille David Morales. Face à la situation, les particuliers se montrent plus récalcitrants à mener d'importants chantiers. "Quand vous avez une hausse de 20 à 25% de votre devis, ça refroidit les ardeurs de nombreux clients", explique ainsi Marc Sanchez qui espère toutefois une baisse du prix des matières premières "en début d'année prochaine". "On espère que les choses seront alors stabilisées, mais il faut savoir que vu la situation que l'on vit actuellement, beaucoup d'entreprises ne tiendront pas plus d’une année", alerte le secrétaire général. 
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