Cette fois, c’est un joueur senior du FA Carcassonne qui est sous les feux de l’actualité dans les "Echos du FAC". Incontournable depuis de nombreuses années, Romain Boumaza est devenu le capitaine des "rouge et bleu". Il a été de tous les combats ces dernières années et irréprochable. Il a même joué très souvent blessé pour aider le club et apporter toute son expérience. Désormais, il fait partie des capitaines emblématiques…
Pouvez-vous vous présenter ?
Romain Boumaza, 35ans, fonctionnaire territorial au sein du CIAS de Carcassonne et joueur du FAC depuis… de nombreuses années.
Entraîneur, joueur et club préféré ?
Jurgen Klopp pour sa vision du jeu mais aussi et surtout pour ses qualités de manager. Ce volet est de nos jours primordial pour tirer le meilleur de ses joueurs et former un groupe qui vit bien ensemble. Au-delà des résultats, c’est un plaisir de regarder Liverpool jouer.
Sergio Ramos à plusieurs titres. C’est en premier lieu un excellent footballeur, fin techniquement et rugueux lorsqu’il le faut. C’est aussi un joueur charismatique qui bonifie ses coéquipiers de par le simple fait de sa présence. Puis il est un exemple de longévité et de performance au fil des années.
Même si c’est parfois compliqué, je reste un fervent supporter de l’OM.
Quel est le bilan de ce début de saison ?
D’un point de vue collectif, c’est un début de saison mitigé avec malgré tout un bilan comptable positif. Nous avons remporté nos deux premiers matchs dont un déplacement périlleux sur le terrain de la Juventus Papus. Sans se chercher d’excuses, l’absence de certains cadres a été préjudiciable pour les rencontres qui ont suivi. Après, il est difficile de tirer des enseignements après seulement 5 rencontres.
Comment voyez-vous la fin de saison ?
C’est délicat de répondre à cette question dans la mesure où tout est lié à l’évolution du contexte sanitaire. J’espère simplement que nous pourrons retrouver la compétition mi-janvier. Les millions de licenciés amateurs en ont besoin physiquement et moralement.
Quels sont les objectifs ?
Même si cela peut paraître bateau, l’objectif principal est de prendre du plaisir, socle de la réussite.
En championnat, l’objectif est clair, faire mieux que l’an dernier où nous avions terminé à la sixième place.
Malheureusement, avec l’annulation de la coupe Lopez, nous ne pourrons pas défendre notre trophée, de même qu’en coupe de la Région, nous ne pourrons pas nous offrir un beau parcours, c’est frustrant.
Le FAC (R1) est-il meilleur cette année ?
Cette année est marquée par l’arrivée de plusieurs joueurs. Paradoxalement, nous avons rencontré des soucis d’effectif, du fait de nombreuses blessures. Néanmoins, si le groupe est au complet, j’ai le sentiment qu’on est effectivement meilleurs cette année. Cela dit, la poule est plus relevée donc aucune garantie de résultats.
Quel choix le FAC préfèrerait-il : des play-off ou un championnat complet ?
J’ai peur qu’avec les play-off on tombe plus vite dans les calculs (maintien/montée) au détriment du jeu. Si le calendrier le permet, j’aimerais boucler le championnat normalement.
Êtes-vous devenu un capitaine emblématique au FAC ?
C’est une fierté de porter le brassard de capitaine depuis des années mais pour moi il n’y a qu’un seul capitaine emblématique au FAC, c’est Badr Zouggagh.
Quel est votre rôle avant, pendant et après le match ?
Au même titre que des cadres comme Geoffrey Ramon ou Arnaud Raizer, nous sommes les relais du coach. Après la causerie, on se charge de rassurer, motiver ou stimuler le reste du groupe. On gère notre échauffement ce qui nous permet de rester dans notre bulle et d’être prêt dès le coup d’envoi. Pendant le match, on communique énormément et on temporise en fonction des temps forts et temps faibles mais on essaie aussi de responsabiliser tout le monde. Je laisse par exemple parfois volontairement mon binôme dans l’axe central gérer le hors-jeu ou la hauteur du bloc. Concernant les après match, ça dépend essentiellement des résultats et de la physionomie de la rencontre. Il faut parfois pousser une gueulante pour remobiliser tout le monde de même qu’il faut parfois trouver les mots justes pour éliminer la frustration. Par contre, lors des victoires, c’est la jeunesse qui prend le pouvoir !
Comment voyez-vous l’arrivée de jeunes joueurs issus de la formation du FAC ?
J’ai envie de dire "il était temps". Quel bonheur de voir évoluer des jeunes comme Alex Boni ou Samir Ben Brahim. On a besoin de cette fraîcheur, cette insouciance. Cela témoigne également de la qualité de la formation au FAC. Je pense qu’un avenir radieux passera essentiellement par une formation de qualité. Il y a toujours eu un vivier de bons joueurs dans le Carcassonnais.
Quel regard avez-vous sur les équipes de jeunes du FAC ?
J’ai le réel sentiment qu’on progresse. Je regarde avec un œil presque extérieur mais je vois des éducateurs très impliqués et qualifiés, à l’image de mon ami Julien Favier.
Il reste encore beaucoup de travail mais en proposant un accompagnement, plus basé sur la qualité que la quantité, on est sur la bonne voie.
À quel niveau le FAC (seniors) doit-il évoluer ?
Une ville comme Guingamp avec 7 000 habitants évolue en ligue2, il n’y a donc pas de science exacte à ce niveau-là. À Carcassonne, en composant avec l’USC, l’ASC ou le HBCC, on peut raisonnablement espérer évoluer en N2, à l’image de Canet-en-Roussillon.
Quel regard portez-vous sur le FAC aujourd’hui ?
J’ai l’impression que le club est en reconstruction permanente depuis notre descente de CFA2 en 2007. Le club a besoin de plus de stabilité à tous les niveaux. J’espère que Patrick Janot restera président sur du long terme. Il y a en parallèle un gros travail de sponsoring et de partenariat à aller chercher, bien que vu le contexte sanitaire cela est compliqué.
Quelle a été votre ou vos meilleurs souvenirs au FAC ?
Même s’il est lointain et que j’avais 18 ans, c’est indéniablement ma première rentrée avec l’équipe 1 senior en CFA2.
Quel a été le meilleur entraîneur que vous ayez côtoyé ?
Impossible de répondre à cette question, il y a tellement d’aspects à prendre en compte. Et puis certains sont devenus des amis, je ne serai donc peut-être pas objectif.
Ils m’ont tous apporté quelque chose à leur niveau. De celui qui m’a mis sur un piédestal et que je ne voulais donc pas décevoir, en passant par celui qui m’a cantonné au rôle de remplaçant et à qui j’ai tout fait pour prouver qu’il se trompait.
Y a-t-il de la place pour plusieurs clubs de football à Carcassonne ?
Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée.
D’un point de vue matériel déjà, en termes d’infrastructures, bien que nous soyons bien lotis à Carcassonne, cela peut vite devenir problématique.
Sur le plan financier, le FAC a besoin d’être accompagné par les collectivités territoriales dont la mairie de Carcassonne, qui nous offre un gros soutien.
Enfin, sur le plan sportif, à mon sens cela ne ferait qu’accroître un problème qui existe dans l’Aude à savoir la dispersion des talents. L’agglomération possède des communes avec de bons clubs à l’image de Trèbes, Conques ou Pezens.
À ce propos, il est dommage de s’apercevoir qu’il existe peu de liens entre tous nos clubs, certains préférant privilégier les guerres de clocher au détriment du développement du football dans l’Aude. Il serait temps que tous nos dirigeants s’assoient autour d’une table et travaillent en transversalité. Espérons que l’arrivée toute récente de la liste "Foot avenir Aude" au district amorce les prémices d’un changement de mentalité et d’une réelle prise de conscience de cette problématique.
La fin de carrière approche même si vous pouvez encore jouer plusieurs années. Quelle sera la suite ? Éducateur ? Dirigeant ?
Effectivement, les exigences, les sacrifices et la rigueur que demande la R1 me font penser que c’est peut-être ma dernière saison à ce niveau. C’est frustrant de finir mon parcours sur une année gâchée par cette pandémie mais si ma tête se voit continuer au moins un an de plus, mes blessures me poussent à être plus raisonnable.
Toujours est-il que je pense qu’il me faudra couper un temps avec le monde du football pour y revenir avec énergie et motivation.
Des regrets dans votre carrière de joueur ?
Les nombreuses blessures qui m’ont tenu éloigné des terrains.
Le comportement que j’ai pu avoir à certains moments vis-à-vis des adversaires ou des arbitres. On a un rôle d’exemplarité à avoir auprès des plus jeunes dans les tribunes et il arrive parfois que l’enjeu ou la compétition prennent le pas sur toute autre notion.
Un dernier mot ?
Le football, que je pratique depuis l’âge de 5 ans, sans interruption, a été un des vecteurs sociaux les plus importants de ma vie. Il a forgé en partie la personne que je suis aujourd’hui. Grâce à mon parcours j’ai rencontré des personnes formidables que je suis heureux de côtoyer tous les jours. Je serai bientôt papa d’un petit garçon, il fera ce qui lui plaît mais j’espère secrètement qu’il fera partie de la famille du FAC.
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