l’essentiel Il suffit parfois de lever la tête en circulant dans les petites ruelles d'Auch pour s’émerveiller mais aussi se questionner. À l’angle de la rue du Pouy et de la rue Sénéchal, l’hôtel particulier de Morlan, aujourd’hui à l'abandon, témoigne de l’histoire patrimoniale de la ville. Son propriétaire réfléchit déjà à plusieurs projets pour redorer son image.
En se promenant en haute ville, impossible de ne pas le remarquer. Terne, peu accueillant, volets fermés et porte condamnée : joyau du patrimoine auscitain à son apogée, au XVIIIe siècle, l’hôtel de Morlan dépérit à vue d’œil, le contraste est saisissant avec les bâtisses qui l’entourent, rénovées, modernes et à l’air du temps. La bâtisse est propriété des Latour d’Affaure. Elle a vu passer plusieurs générations de cette famille. Aujourd’hui, elle appartient à l’architecte biarrot Robert Latour d’Affaure.
L’histoire de l’hôtel de Morlan ne date pas d’hier puisque Guillaume de Morlan, ancien seigneur de Saint Puy y fit bâtir cet hôtel particulier à la place d’un ancien immeuble à colombage à l’aube de la Révolution, en 1761. Les vestiges de l’ancienne bâtisse restent cependant visibles puisque l’hôtel est construit au-dessus des caves datant de l’époque médiévale.
Du haut de ses quatre niveaux, l’hôtel abritait un étage noble, un étage bourgeois et un étage réservé aux domestiques. "Au premier étage on peut d’ailleurs retrouver le monogramme "MO" pour Morlan", explique l’architecte.
“Il est toujours dans les matériaux et dans la distribution d’origine, même les fenêtres sont d’origine !” – Robert Latour d'Affaure
À la veille des années 2000, les lieux sont occupés par une organisation syndicale (CFDT) avant que cette dernière ne change de locaux. Depuis, le bâtiment est malheureusement délaissé, dans l’attente qu’un projet vienne redorer son image. En 2013, ce dernier a servi de porte d'entrée pour un casse bien orchestré par deux malfaiteurs. Deux individus avaient dérobé près de 100 000 euros de butin dans une bijouterie proche, en passant par l’arrière de l'hôtel de Morlan. Les deux voleurs avaient percé un trou dans le mur afin d'accéder au commerce !
Une première initiative avait vu le jour, il y a de cela 13 ans afin de construire des appartements destinés à la location. Mais le bâtiment est aujourd'hui vide de ses occupants. 
Initialement, le projet avait pour but d'accueillir des logements sociaux. Et les pouvoirs publics étaient prêts à suivre puisque ce sont près de 305 000 euros qui ont été proposés par la mairie, le conseil général, le conseil régional ainsi que l’État.
Mais il y avait une difficulté, pour débloquer les subventions, il était nécessaire d’attendre la fin des travaux et l’entrée des premiers locataires. Il a donc fallu qu’une banque puisse suivre les frères Latour d’Affaur à rénover la demeure familiale. Chose faite, mais en plein milieu des travaux, l’entreprise en charge fait faillite. Si le premier prêt à permis en effet de rénover une partie du bâtiment, il reste maintenant le plus gros à faire.
Pour la préservation du patrimoine et la découverte de ses richesses, l'association des Amis du vieil Auch espère pouvoir sensibiliser les pouvoirs publics. Le président de l'association, Michel Douste-Bacque, reste néanmoins conscient qu'à l'échelle de la municipalité, les possibilités d'actions restent limitées. "Je ne désespère pas, à force de dire et redire, ça se débloquera un jour", espère-t-il.
En attendant que la situation se débloque, le propriétaire de l'hôtel de Morlan réfléchit déjà à la suite. Si aucun projet n'est arrêté à ce jour, plusieurs cartes sont sur la table.
“On pourrait réfléchir à un autre programme pour permettre à plus de gens de voir le bâtiment” – Robert Latour d'Affaure.
La réflexion est en cours : espace de coworking, bureaux, logements, les possibilités sont multiples pour l'architecte. “Ça peut même être un mélange, habitat et bureaux”, ajoute-t-il. En attendant, l'hôtel de Morlan attise toujours les curiosités. Auscitains et touristes se demandent bien ce que va devenir ce bout de patrimoine gersois.
 
À Auch, tandis que la tension immobilière se fait ressentir, notamment sur des biens neufs ou rénovés, la question des logements vacants revient sur la table. L'initiative Action cœur de ville propulsée par Action logement, l’ANAH et la Caisse des dépôts et consignations entend rendre au patrimoine auscitain sa gloire en investissant aux côtés des bailleurs sur des projets de rénovation. La condition : il faut qu'il y ait une priorité au logement des salariés – du privé ou du public indiquait l'investisseur récemment. Pour l'hôtel de Morlan, il n'y a plus qu'à attendre qu'un projet puisse voir le jour.
A lire aussi : Gers : comment Action logement œuvre pour dynamiser les cœurs de ville à Auch
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
Avec un architecte, propriétaire, il est res étonnant que cet immeuble soit encore à l'abandon… Il a certainement eu des propositions. Il est vrai que l'investissement locatif semble le plus judicieux. En centre ville, sans parking, ni jardin, l'investissement commercial (hôtel restaurant, bureaux…) ne pourrait trouver preneur. C'est fort dommage ! C'est une belle bâtisse.
Ça sent encore "les toits de gascogne et logements sociaux"
Je pense que vous avez raison,malheureusement….
@ferrari32 pas faux!
Et oui… ils sont devenus des promoteurs immobiliers, seuls aptes à rénover ces types de bâtiments, car bénéficiant de tva réduite, exonération de taxe foncière, aides financières de l'Etat, et j'en passe. Ceci, pour des loyers pratiquement au prix du marché auscitain. C'est la raison pour laquelle ils sont seuls à pouvoir réaliser de tels travaux.

source

Catégorisé: