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Afin de compenser la baisse des importations de gaz naturel russe, l’Europe s’est tournée en 2022 vers d’autres pays producteurs, mais de gaz naturel liquéfié (GNL). Et particulièrement vers les États-Unis, qui est devenu le premier fournisseur de l’UE. Les importations américaines ont littéralement explosé en 2022 : +143% par rapport à 2021, d’après le rapport du groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis) publié mercredi 11 janvier.
Des chiffres qui confirment des précédentes données – +137% sur les 11 premiers mois de 2022 – sorties début janvier par la société d’analyse Kpler. À eux seuls, les États-Unis ont fourni plus de la moitié des importations de GNL des pays de l’UE. Un boom qui au passage lui a permis de devenir au cours du premier semestre le premier exportateur mondial de GNL, damant le pion à l’Australie et au Qatar.
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Au total, l’Union européenne a importé 155 milliards de m3 de GNL en 2022, soit 60% de plus qu’en 2021. Au-delà de la perte du gaz naturel russe, cette hausse des importations a été d’autant plus nécessaire en raison d’un « manque de pluie qui a réduit la production hydroélectrique dans les pays de l’UE » ou encore des « pannes dans les centrales nucléaires en France », souligne le rapport.
Derrière les États-Unis, les plus gros fournisseurs de GNL à l’UE en 2022 ont été le Qatar (+23%) et la Russie (+12%). « Alors que les livraisons de gaz naturel russe à l’Union européenne (UE) ont diminué en 2022, certains pays ont continué à importer du GNL russe, agissant à l’encontre de l’objectif commun de garantir la sécurité énergétique et la fin de la dépendance à l’égard des ressources russes », indique l’IEEFA.
La France a été le principal importateur de GNL russe en Europe, selon le rapport. Ensemble, la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne affichent une hausse de leurs importations de 55% par rapport à 2021.
D’autres pays comme la Croatie, la Lituanie, le Portugal, la Suède et la Grande-Bretagne ont eux fortement réduit leurs importations de GNL russe en 2022. La Grande-Bretagne a été le client numéro un du Qatar.
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En décembre, l’AIE a prévenu qu’en cas d’arrêt total des livraisons de gaz russe et sans effort pour réduire ses besoins, l’UE pourrait manquer de gaz à l’hiver 2023/2024. Ce ne devrait toutefois pas être le cas : la douceur de l’automne a retardé l’allumage des chaudières.
Et force est de constater que les Européens ont aussi fortement réduit leur consommation d’énergie : -20% de gaz dans l’UE d’août à novembre, par rapport aux cinq années précédentes, selon Eurostat. D’après les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation totale de gaz de l’UE pourrait atteindre 360 milliards de m3 en 2022, sensiblement moins qu’en 2021 à 412 milliards de m3.
Pour l’hiver 2023/2024, il n’y aura plus de gaz russe pour reconstituer les réserves au printemps et à l’été. S’il fait très froid en janvier et en février, il faudra acheter davantage de GNL et « le combat » Europe-Asie s’intensifiera, explique à l’AFP Laura Page, spécialiste du gaz chez le fournisseur de données sur l’énergie Kpler. « Il n’y a pas assez de gaz dans le monde pour remplacer le gaz russe », abonde Graham Freedman.
Ce n’est que vers 2025 ou 2026 que les nouveaux projets de GNL, notamment au Qatar, produiront des millions de tonnes supplémentaires. En Europe, 26 nouveaux terminaux ont été annoncés sur le continent, dont un cinquième en France au Havre, selon Global Energy Monitor, qui craint que cela ne crée une nouvelle dépendance au gaz, quand l’Europe veut passer aux renouvelables.
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(Avec AFP)
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