l’essentiel Rivesaltes (66), Saint-Maurice-l’Ardoise (30)… En 2020, la journaliste de l’AFP Lucie Peytermann révélait « La douloureuse mémoire des enfants morts dans les camps de Harkis » et le travail de celles et ceux qui la sortaient de l’oubli. Les archéologues de l’Inrap de Montauban tentent aujourd’hui de localiser 22 tombes perdues…
Au pied des chênes verts ou dans leurs branches, des mains anonymes ont accroché un petit ours rouge, laissé un Babar, déposé des peluches. Tranchées de fouille fraîchement ouvertes dans la petite clairière entourée de rubalise… Le panneau « Terrain militaire, défense d’entrer » devient soudain anecdotique en lisant les mots ajoutés pour l’éventuel visiteur : « Merci de bien vouloir respecter ce lieu. Cimetière d’enfants enterrés sans sépulture par l’administration du camp de Harkis de Saint-Maurice… »
Quelques mètres plus loin ? S’appuyant sur la copie d’un plan succinct dressé il y a plus de quarante ans et une photo aérienne des années 80, Patrice-Georges Zimmermann et Bertrand Poissonnier, archéologues de la base de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) de Montauban, font le point avec Nadia Ghouafria, 50 ans, Malika Tabti, 58 ans et sa sœur Orida, 56 ans. Seule certitude : quelque part dans un secteur proche de cette clairière, entre 1962 et 1964, 31 enfants ont été enterrés sans autre formalité qu’une plaquette de bois numérotée sur les tombes. Mais 60 ans d’oubli : toute trace a disparu. Les deux scientifiques sondent donc le début de zone présumé. Et questionnent avec les trois femmes les indices laissés par la pièce maîtresse du dossier : ce procès-verbal de 1979 découvert en 2019 par Nadia, document historique « qui m’a bouleversée en révélant soudain cette page cachée de notre histoire », confie cette membre du bureau de l’Aracan, l’Association des rapatriés anciens combattants d’Afrique du Nord.
Ignoré depuis 40 ans, le PV signale en effet plus que l’existence de ce « cimetière provisoire » sur l’emprise « de Rossignac » qui appartenait au 7e régiment du génie : il témoigne d’un silence souhaité par la bureaucratie sur ce lieu de mémoire, quatre ans après la révolte des enfants de harkis, « oubliés de la République » que la France gardait encore parqués à l’écart, en 1975… « Une « amnésie » comme une éternelle négation de notre histoire », s’accordent Nadia, Malika et Orida, portant chacune un deuil né dans le camp disparu, à 900 m de là. Morte à l’âge de 12 mois à Marseille, « Une de mes sœurs y était née », explique Nadia. « Je m’appelle Malika en souvenir de ma grande sœur Malika, morte de la rougeole ici, à l’âge de 14 mois, le 6 février 1963 », poursuit la fille de Kouider Tabti, grandie dans le Gers et aujourd’hui directrice des relations publiques du Secours populaire.
« Le registre d’inhumation provisoire » qui recense ces 31 enfants de harkis reste aujourd’hui incomplet. Le PVde 1979 précise, lui, que neuf enfants ont été exhumés. « On ne sait pas quand, ni par qui, ni pourquoi ». En l’état actuel, il resterait donc 22 bébés et nourrissons ensevelis quelque part sous les taillis… Dans toutes les sociétés du monde, l’absence de sépulture décente engendre les fantômes et nourrit les hantises. Terribles sont les spectres que réveillent alors Saint-Maurice-l’Ardoise sur l’accueil qui fut fait aux familles de harkis.
19 mars 1962. 180 000 à 400 000 « Français musulmans » ayant servi comme supplétifs de l’armée française… Le préambule aux accords d’Evian dit que ceux-ci et leurs proches devront être préservés de toute représaille. Mais l’indépendance proclamée, le massacre commence. Officiers ayant refusé d’abandonner leurs hommes ou fuite clandestine, environ 80 000 personnes arriveront néanmoins à gagner la France de 1962 à 1965. Pour se retrouver « dans des tentes non chauffées, derrière des barbelés », ici…
« On dit « rougeole », il y a aussi eu des bébés morts de froid, c’est descendu à -13 °C cet hiver-là », raconte Nadia. État de choc, déracinement, précarité sanitaire ainsi qu’en témoignent « 12 décès d’enfants nés à l’infirmerie du camp et décédés le même jour », rappelle le PV de 1979… S’appuyant sur les recherches de l’historien Abderhaman Moumen, des associations de harkis ou le terrible témoignage d’Hacène Harfi (Coordination harka), voyant à 6ans son père enterrer son petit frère mort-né, à Rivesaltes, l’enquête de Lucie Peytermann avait relevé 101 enfants sur les 146 décès de ce seul camp.
Rendre invisible l’hécatombe ? En 1979, les maires de Laudun et Saint-Laurent-des-Arbres sont, eux, prêts à accueillir les restes de Saint-Maurice-l’Ardoise dans leur cimetière. Mais pour ce faire, ils attendent une « décision de justice ou préfectorale ». Rien ne viendra. « Il ne faudrait pas trop ébruiter l’affaire qui risquerait d’avoir des rebondissements fâcheux, notamment si cela était porté à la connaissance des responsables du mouvement de défense des rapatriés d’Algérie – anciens harkis », était-il recommandé à la fin du PV.
Le 14 février dernier, la ministre déléguée, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq est venue sur le site. Cession d’une parcelle pour un mémorial, autorisation des fouilles sur l’emprise militaire… « Tout cela doit être dit, connu et reconnu comme une faute de la République », a-t-elle déclaré, comprenant « le ressenti des familles. » Malika Tabti veut, elle, plus que l’officielle reconnaissance mémorielle, si les recherches aboutissent.« Que l’État prenne en charge l’identification des restes pour les rendre aux familles. S’il refuse, je porterai plainte pour faute lourde », conclut-elle.
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C’est un silence assourdissant de la part des gens qui réagissent dans ce journal même quand il s’agit de la mort d’un poulet…. Ça prouve que le mépris et l’ignorance continuent. Portant ces Algériens qu’ont méprise tant, c’était eux qui avaient libéré le Sud-Ouest en 1944 après avoir débarqué avec les Américains et Anglais « bien sûr ceux-ci n’est pas dans la manuels scolaires, comme disait de Gaule Paris est libéré par les Français qui est absurde mais par les algériens et Espagnols mais le jour du défilé il y’avait que des français le reste est envoyé pour libéré le Sud encore Vichystes…
(Vive l’amnésie collective) ….

N’oublions pas les accords d’Evian étaient renier pas par ceux qui les ont signés mais par Ben Bella et ces acolytes suite à son coup d’état de 1963 aidé par par le gouvernement de Michel Debre premier ministre de l’époque. Aussi c’était le général de Gaule qui avait refusé le rapatriement des harkis en France « d’après lui Colomby les deux Églises deviendrait colomby les deux mosquées dont le paradoxe ce village a plus de deux mosquées «  ….
Ah! la générosité et l’empathie française pour accueillir ces harkis plutôt supplétifs qui avaient pas seulement versé leurs sangs pour la France mais aussi qui avaient aussi sauvent protéger les jeunes appelés français. Donc comme remerciement une fois enfin quitter l’enfer de l’indépendance d’Algérie de 1962 à 1963 certains qui n’ont pas était massacrer avaient réussi à gagné le fameux Camps de Zeralda qui était le seul camps a les accueillir… Quelques semaines de ce camps pour raison administrative les voilà embarqués dans les soutes de bateaux comme des animaux. Arrivé au camps Joufre Rivesaltes ils étaient reçu comme des pariats dont chacun se voit attribue une baraque sans eaux ni électricité quelquefois sans porte…
Par conséquent l’accueil des autorités est à l’image des baraques qui fait office d’habitation « indigne «  (Pour l’information ces camps sont maintenus jusqu’en 1978 c’est-à-dire des générations sont nés dans ces Taudis….
« Ce que demande les supplétifs une vraie reconnaissance et aussi une vraie indemnisation comme les pieds Noirs ….
Pour le reste je me tiens à la disposition du journal pour un article qui pourrait éclairé les français éventuellement rétablir la confiance avec la troisième génération d’enfants des supplétifs…)
Avec beaucoup moins de fautes…..ce serait parfait.

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