Deux architectes ont étudié scientifiquement les caractéristiques de l’urbanisme haussmannien. Leurs conclusions mettent au jour un modèle inégalé et “reproductible”.
 

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Un îlot haussmannien sur la place de l’Étoile. (Cyrille Weiner)

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L’haussmannien peut-il – doit-il – être dupliqué dans le vaste chantier du Grand Paris à venir? La question se pose tout naturellement dans le sillage de l’exposition qui démarre mardi au Pavillon de l’Arsenal, intitulée “Paris Haussmann, modèle de ville”*. “Attention, il ne s’agit en aucun cas de prôner le pastiche de l’haussmannien! On n’a pas besoin de nous pour ça…”, prévient d’emblée Alexandre Labasse, directeur général de cette institution parisienne dédiée à l’architecture et à l’urbanisme. Le travail de fourmi des deux commissaires de l’exposition, Umberto Napolitano et Franck Boutté, a consisté à décortiquer scientifiquement la méthode inventée par le préfet de la Seine entre 1853 et 1870, à la confronter à d’autres types de constructions et au final, à la réhabiliter.

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“Nous avons fait des découvertes surprenantes, qui mettent au jour la force incroyable de ce modèle extraordinaire, incontestablement reproductible pour la ville de demain”, s’enthousiasme Umberto Napolitano, architecte de l’agence LAN (associé à Benoît Jallon). Il estime que “les gens qui s’apprêtent à bâtir les quartiers de gares du Grand Paris ” – 140 km² potentiellement aménageables – auraient tort de ne pas s’en inspirer. Plus sobre, Franck Boutté décrypte des plans de villes pour démontrer la “géométrie des tracés”, la “compacité des immeubles”, bref, l'”organisation mathématique et planifiée” du baron Haussmann.
L’architecte-ingénieur a comparé la capitale française à dix autres cités aux caractéristiques différentes ainsi qu’à d’autres formes urbaines parisiennes, comme les tours les plus récentes. Il en résulte, selon les deux commissaires, que le modèle conçu au XIXe siècle, sous le Second Empire et jusqu’en 1910, surpasse tout ce qui a pu être construit depuis et ailleurs. Véritable ADN de Paris, il a pourtant été oublié depuis plus d’un siècle.

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À son époque, Haussmann a pourtant été décrié. Encore aujourd’hui, on lui reproche d’avoir négligé la place de la nature en ville. L’empereur Napoléon III, impressionné par son exil londonien (1846-1848), lui avait commandé en 1853 un “projet d’embellissement”, stipulant que celui-ci devait s’étendre “jusqu’aux fortifications” ou encore que “la hauteur des maisons soit toujours égale à la largeur des rues et ne l’excède jamais”. Le préfet a donc mis au point une façon de faire et une organisation urbaine qui “ne part pas de l’immeuble mais de l’espace public”.
La trame haussmannienne – 175 km de voiries créées en dix-sept ans – ordonne la ville en un “dispositif radioconcentrique particulièrement efficace”, composé de grandes avenues et de boulevards structurants, de voies s’appuyant sur des tracés existants et de rues “reliées entre elles de façon radiale”. Un système sophistiqué, très éloigné du quadrillage new-yorkais ou du plan Cerdà barcelonais. “Paris dénombre 208 intersections au kilomètre carré, contre 120 à New York. Surtout, le nombre moyen de services [commerces, équipements…] accessibles à moins de 400 m à pied y est beaucoup plus élevé que partout ailleurs : 175, contre 95 à Londres et 45 à Chicago. Tout cela fabrique cette vie parisienne si appréciée.” Paris est d’ailleurs la ville où l’on marche le plus en Europe (53% des déplacements), très loin devant Madrid, Amsterdam, Berlin ou Londres.
Deuxième “outil extraordinaire et totalement parisien” : l’îlot avec ses immeubles fins, alignés, dotés d’une “mitoyenneté très élevée”. Umberto Napolitano et Franck Boutté en ont étudié 3.385, et ils ont fait une “découverte inédite” : “Les îlots haussmanniens ont tous exactement la même densité, quelles que soient leur forme ou leur taille, très variées. Du coup, la densité globale de la ville équivaut à celle de chacune de ses composantes.” Ce qui permet de loger un maximum de personnes sur un minimum d’espace, de manière homogène. Avec plus de 20.000 habitants/km², Paris compte parmi les villes les plus denses du monde. “Sauf que cette densité est beaucoup mieux vécue qu’à Hongkong ou Manille.”
Restent les fameux immeubles “de rapport”, ces bâtiments en pierre de taille indissociables de Paris. Les appartements y sont confortables, traversants, avec une belle et constante hauteur sous plafond. Ils sont aussi “flexibles, mutables, réversibles”. De même, l’homogénéisation des façades, plus ou moins ornementées, et du mobilier urbain, crée un paysage urbain lisible et cohérent. Ainsi qu’une “identité très forte et très réussie, assure Umberto Napolitano. Grâce à tout cela, Paris est une ville que tout le monde aime”. Peut-être est-ce là l’une des clés pour faire du Grand Paris une métropole que tout le monde appréciera…
* Du 31 janvier au 7 mai, 21, boulevard Morland (4e). Entrée libre. Rens. : pavillon-arsenal.com
Source: JDD papier
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