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Il a choisi Dieu, mais n'a rien d'un saint. Chanteur, épicurien, éleveur de chevaux, fabricant d'alcools, épicier… le prêtre sort un livre qui confirme qu'il n'est pas béni-oui-oui…
“Un peu, ça va!” Grande gueule, Gil Florini. Pas seulement à l’oral.
Ce qu’un prêtre ne peut pas dire, le curé des églises Saint-Pierre d’Arène, Sacré-Cœur, Saint-Philippe, recteur du sanctuaire de la Madone d’Utelle, délégué épiscopal à la Culture et Cie, l’écrit. Sans souci du qu’en-dira-t-on. Il n’en a cure!
La bouffe, les femmes, les paroissiens, l’amitié, le pastis de Nice, les pauvres, les rumeurs, Le Negresco, prêtre chanteur, fermier, le pognon, la presse… Il balance. Remet les pendules à l’heure. Envoie bouler ses détracteurs dans les cordes. Le tout sous forme d’entretiens libres. Peu importe le style. C’est net et clair. C’est du Florini.
Pourquoi ce livre? Pour faire parler de lui une fois de plus? “Je n’ai pas besoin de ça. Régler des comptes? Non plus. Mais à 60 ans passés, le vie est trop courte pour supporter les cons. Il fallait que je conforte ceux qui m’aiment et que je dise à ceux qui colportent que je roule en Lamborghini: sachez de quoi vous parlez.”
Pourtant, c’est vrai, la polyvalence de Gil Florini interpelle. Déroute. Dérange.
Businessman? Iconoclaste? People? “Je suis un peu tout à la fois. People: pour qu’on vous balaye devant l’église, il faut qu’on parle de vous. Iconoclaste: je ne crois pas. Je n’aime pas me cacher derrière des faux-semblants, mais je ne détruis rien. Businessman: Je ne fais pas des affaires. J’ai toujours un salaire de 1.059 euros par mois, je demande très peu de subventions, mais je cherche des solutions en équipe. Pour habiller, je crée un vestiaire. Le pastis? On prend des sous, mais il y a trois emplois derrière. Le forum Jorge François et son restaurant nourrissent douze familles.”
A ceux qui estiment qu’il en fait un peu trop, l’ecclésiastique réplique: “Je ne m’arrêterai que lorsque je serai mort. J’aime voir des personnes heureuses d’être venues à l’église. Il y a de belles choses dans la vie. Pourquoi ne pas les partager? A un moment donné, je veux que les gens rencontrent quelque chose. Le Pape François exprime le même ressenti. Nous ne sommes pas des douaniers du don de Dieu.”
Gil Florini aide son prochain. A sa manière. Mais, il n’est pas gentil et le revendique: “Je suis compréhensif, je peux tout accepter à partir du moment où c’est fait avec cœur, mais je ne suis pas gentil.”
Ni gentil, ni assis entre deux prie-Dieu. Morceaux choisis dans le bouquin: “Foutez-nous la paix… Horreur des tièdes… Le prêtre est ordonné pour sanctifier ce tas-là.”
Mots crus. Attitudes un peu raides. Serait-il un cul-béni de la provoc? Rire franc et sonore… “Votre expression me plaît bien! Je ne fais pas toujours attention à ce qui va arriver lorsque je dis ou lorsque je fais.”
Celui qui retape en permanence la Madone d’Utelle, asperge de son goupillon chiens, chats, oiseaux, portables, élève, lors des offices, les mains en recepteurs-émetteurs des énergies célestes, garde les pieds sur terre.
Son trip, c’est aussi manger, boire un coup, parler, avoir des amis, enguirlander, aimer. Un peu comme Jésus, chassant les marchands du temple, toujours entouré de femmes, ne se nourrissant pas que de l’Esprit Saint.
La comparaison amuse le curé. “Les 4 évangiles, je les ai tellement lus entendus, médités, que nécessairement, je finis par avoir des réactions tenant des ces livres. Toutefois, ce n’est pas par sainteté, mais par osmose.”
Un curé hors norme. Pas forcément très catholique. Ni du genre à s’extasier devant n’importe quoi. Mais qui est dans la vraie vie. Qui a de la voix et a choisi sa voie après un lent cheminement. “C’est un ensemble de choses. J’étais scout, enfant de chœur. Mon premier désir? Etre enseignant. J’étais à l’Ecole normale. Un vieux curé m’a appris la foi vécue, de proximité. J’ai fait l’armée à Djibouti. Là, ce fut un déclic. Quand il y a des quartiers avec des barbelés, vous vous dites que tout le monde n’est pas égal. Alors, un jour, au large de l’océan indien, alors que j’étais dans la Marine nationale, j’ai écrit à l’évêque en lui disant que j’étais mûr…”
“Libre propos”, paru aux éditions Baie des Anges, est en vente en librairie, 14,50e.
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