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LA SÉLECTION DU FIGARO Ils sont au bord de la Manche ou dans le pays d’Auge, au pied de la côte d’Albâtre ou dans les Alpes Mancelles. Ces villages vous plongent dans la Normandie des ports et des vallées.
On la dit douce et fleurie. Maritime et balnéaire. Venteuse et sauvage. La Normandie, c’est un peu ça : des kilomètres de sable, des casinos, des bunkers sur la plage. On y vient pour flamber, lézarder ou réviser son Histoire. Mais pas que. La Normandie, c’est aussi des chaumières à colombage, ses chemins creux, son bocage… Bref, ses villages.
Certains sont célèbres pour leur port, leur falaise ou leur abbaye. D’autres cachent des maisons en granit, des ruelles tordues, des côtes décharnées ou des pommiers à fleurs. Tous sont différents mais incontournables. Voyager, c’est aussi comprendre. Ces dix villages, classés d’après leur distance de Paris (du plus proche au plus éloigné), vous permettront de mieux cerner cette terre de touristes et de taiseux.
Il se levait avant le jour et allait vite étudier la lumière. Monet a vécu plus de 40 ans à Giverny et conçu ses jardins comme des œuvres : partout, des explosions de couleurs. Aujourd’hui, on vient les admirer. Au Clos Normand, cerisiers à fleurs, roses, capucines, pavots et iris. Au Jardin d’eau, saules pleureurs au bord de l’étang et nymphéas au fond du bassin. Giverny, c’est plus de 600.000 visiteurs chaque année pour 500 habitants en bord de Seine, dans l’Eure. Mais tout a gardé son aspect d’origine, y compris les reflets dans l’eau. Où est Monet ? On s’attend à ce qu’il surgisse. Il n’est pas si loin, derrière l’église, en retrait du cimetière communal. Sa tombe est recouverte de fleurs.
Comment y aller ? Comptez une heure de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu’à Vernon-Giverny puis 15 minutes de navette.
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Il y a eu ici un château fort. C’était il y a longtemps, au XIIe siècle. Il a été démantelé par les Anglais. La guerre ici ? Difficile à imaginer. Lyons-la-Forêt est un village de l’Eure coquet et fleuri, quoique avec du caractère. Les habitants se comparent aux irréductibles Gaulois : les maisons à colombage vous plongent des siècles en arrière. On se croirait dans un album d’Astérix et Obélix. Surtout un jour de marché, quand on se retrouve sous la vieille halle à pans de bois. Lyons-la-Forêt, c’est l’authentique à deux heures de Paris. Et l’une des plus belles hêtraies d’Europe. Les troncs centenaires laissent passer les rayons du soleil. Ici, promis, il fait beau plusieurs fois par jour.
Comment y aller ? Comptez 1 h 20 de train depuis Paris jusqu’à Rouen puis 45 minutes de voiture par la N31 puis la D6 ou une heure par autocar (ligne 500).
Honfleur, comment dire, chacun sait : des maisons colorées, des barques de pêcheurs, des reflets dans l’eau et des greniers à sel. Le plus beau port du Calvados et peut-être de Normandie. Une toile de maître. Le terrain de jeu des impressionnistes, Boudin, Courbet, Jongkind. Tous ont peint son ciel et les battements de son cœur. La semaine, les pêcheurs ouvrent les filets de sole sur les quais. Le week-end, les visiteurs investissent le Vieux Bassin, les galeries d’art, la Lieutenance, le quai Sainte-Catherine et les ruelles tordues. Si vous avez le temps, grimpez sur les hauteurs, vers la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, on y voit le Pont de Normandie et l’estuaire de la Seine. Comment dire ? Superbe.
Comment y aller ? Comptez 2 h 10 de train depuis Paris jusqu’à Trouville-Deauville puis 25 minutes de voiture par la D62 ou 40 minutes en autocar (Bus Verts du Calvados, ligne 20).
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Veules-les-Roses, c’est la Veule, plus petit fleuve de France, 1149 mètres de long et 11 moulins, qui tournent parfois encore. Pour les voir, il faut suivre le circuit le long du cours d’eau, à l’abri des saules pleureurs. On y voit des chaumières fleuries, des cressonnières, peu d’agitation. Les touristes ont l’habitude de dire qu’ils sont réveillés par le silence. Victor Hugo y venait puiser l’inspiration. Son bureau donnait sur la mer, quel spectacle ! Ici, on vient aussi pour la plage, c’est une station balnéaire et l’un des plus beaux villages de France. On le comprend en haut, sur les falaises blanches de la côte d’Albâtre, accessible depuis le bourg par un chemin creux.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu’à Dieppe puis 30 minutes de voiture par la D925.
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Beuvron-en-Auge est un village grotesque. Pas ridicule, mais grotesque, du nom de ces ornements fantaisistes sur les façades de certains manoirs. Ils n’ont pas pris une ride depuis le XVIe siècle. Et à vrai dire, tout semble figé dans ce village du Calvados. Les maisons à pan de bois sont serrées les unes aux autres. On se croirait dans un décor de cinéma, surtout devant le Vieux-Manoir, le plus fier de tous. Beuvron, c’est un condensé de Normandie, 200 habitants, un cafetier qui fait coiffeur et des pommiers le long des haras. Même le nom du village respire le terroir : « en-Auge », le pays du cidre et du Camembert. Quand on vient ici, il y a des obligations, comme goûter à la Teurgoule, dessert à base de riz, de lait et de cannelle – rien à voir avec le riz au lait. Pour digérer, marchez vers la chapelle de Clermont-en-Auge, le coin offre de superbes balades.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 en train depuis Paris jusqu’à Lisieux puis 30 minutes de voiture par la D50.
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Étretat, c’est d’abord un dilemme : on se demande par où commencer, la falaise d’Amont ou d’Aval ? Elles sont là, toutes les deux, blanches et lumineuses, comme des couronnes posées sur la mer. Au nord, la falaise d’Amont et son arche comme une trompe d’éléphant. Côté sud, la falaise d’Aval, son aiguille, son arche et sa grotte. Au XVIIIe siècle, Étretat n’était qu’un village de pêcheurs. Puis des Parisiens ont débarqué et le petit port de Seine-Maritime est devenu un lieu de villégiature, une inspiration d’artistes, forcément avec ces couleurs, ces lumières. Aujourd’hui, Étretat n’est plus vraiment un village. C’est une légende.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris jusqu’à Bréauté-Beuzeville puis 25 minutes de voiture par la D72 puis la D940 ou 30 minutes en autocar (ligne 17).
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Un pont romain. Des volets bleus. Des portails ouverts. Du silence. C’est Saint Cénéri-le-Gérei, 120 habitants au cœur des Alpes Mancelles, dans l’Orne. Ici, on se balade entre les maisons de pierre, on s’allonge dans l’herbe, on chemine le long la Sarthe. C’est vert, vallonné, romantique. Au XIXe siècle, des peintres se rassemblaient ici, à l’auberge des sœurs Moisy. Un soir, l’un d’eux dessine son profil sur le mur de la salle à manger. D’autres l’imitent. Une coutume était lancée. Depuis, 60 autres ont été peints. On vient à Saint-Cénéri-le-Gérei pour ça, l’histoire et les légendes. En contrebas de l’église, il y a une chapelle posée sur une prairie. Des jeunes filles viennent planter une aiguille dans la robe de Saint-Cénéri pour trouver l’âme sœur. Hors du temps, c’est ça qu’on dit ?
Comment y aller ? Comptez 2 h 30 de train depuis Paris jusqu’à Alençon (correspondance au Mans) puis 20 minutes de voiture par la D112 puis la D101.
À Barfleur, on respire un air neuf -c’est que disent les habitants- près du port. Ils inspirent face à la mer, se retournent et expirent vers le reste du territoire. Barfleur est sur une pointe, à l’extrémité nord-est du Cotentin, dans la Manche. C’est d’ici que partaient les chevaliers français pour mettre une rouste aux Anglais. C’était à l’époque de Guillaume-le-Conquérant. Depuis, les navires de pêche ont remplacé les navires de guerre, mais le port reste la place forte du village. À marée haute, il faut voir la mer ramener les marins sur les quais. À marée basse, les embarcations échouées sur le sable. Un spectacle doux ou grave, on ne sait plus, la faute à l’austérité des maisons en granit, rue Saint-Nicolas ou Saint-Thomas-Beckett. À proximité, ne pas manquer la vue depuis le phare de Gatteville, 74,85 mètres, deuxième plus haut de France. Au sommet, on inspire, on se retourne, on expire.
Comment y aller ? Comptez 3 heures de train depuis Paris jusqu’à Valognes puis 25 minutes de voiture par la D902.
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On le voit de loin, des prairies, des plages, de la pointe du Grouin. Le Mont-Saint-Michel est une île, un mirage, une folie. On ne le visite pas, on y part à l’assaut, par son artère principale ou ses ruelles, ses jardins cachés, ses échoppes. En haut, c’est l’abbaye, perchée à 80 mètres, merveille architecturale et militaire. Le Mont est un site touristique de la Manche et surtout spirituel : on y vient demander l’éternité auprès de l’archange Saint-Michel. Selon la légende, c’est lui, en apparition, qui a ordonné à l’évêque d’Avranches l’édification d’un sanctuaire. C’était en 708 et le site est depuis devenu l’un des plus visités de France : 2,5 millions de touristes chaque année.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 de train depuis Paris jusqu’à Rennes puis 1 h 10 de voiture par la D175 ou par autocar (Keolis Armor). Sur place, garez-vous sur les grands parkings à 2,7 km du Mont puis prenez une navette gratuite.
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Ici, pas de mairie, pas de poste, pas de réseau téléphonique, pas de maison à colombage. Juste des gens en anorak. Et la mer. La mer brute et déchaînée. Les houles s’écrasent ici, à l’extrémité nord-ouest du Cotentin, dans la Manche. Goury n’est pas un village, c’est un port, un phare, une station de sauvetage, les courants du Raz Blanchard sont considérés comme les plus puissants d’Europe. Ils soulèvent des barrières d’écume, rendent la navigation difficile voire impossible. Goury, c’est la rudesse du Cotentin, le cap de la Hague, une terre décharnée, le bout du monde, mais aussi la douceur de la Manche, un petit morceau d’Irlande. Les prairies plongent dans l’océan. Des murets de pierre sèche séparent les pâturages. Goury n’a rien à voir avec l’Homme. Goury est l’œuvre de la mer.
Comment y aller ? Comptez 3 h 20 de train depuis Paris jusqu’à Cherbourg puis 30 minutes de voiture par la D901.
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Publié en mai 2021, cet article fait l’objet d’une mise à jour
Pat92
le
« Sur place, garez-vous sur les grands parkings à 2,7 km du Mont puis prenez une navette gratuite. » À pied c’est quand même plus sympa qu’en s’entassant dans un bus diesel
jack Soul
le
je préfère St Trop,Cassis et tous les villages de la Cote d’Azur.
extra lucide
le
pour aller au Mont, il vaut mieux prendre le train Paris-Granville, puis de GRANVILLE on va au MONT en bus ou à pied!
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Il n’y a pas qu’Étretat dans la vie : nos dix plus beaux villages de Normandie
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