Vanter la défiscalisation n’est sans doute pas du goût de tous en plein mouvement des gilets jaunes. C’est pourtant dans l’immobilier, un levier efficace pour le bâtiment. Et un nouveau dispositif fiscal qui va être lancé au 1er janvier, devrait permettre de lutter contre l’habitat dégradé et la vacance des centres-villes (lire ci-dessous). Une mesure qui s’appliquera à Pau, dans le cadre du programme Action Cœur de Ville.
Un véritable changement de cap. Le dispositif Pinel qui va s’éteindre en fin d’année, a fait pousser du neuf dans l’Agglo et la périphérie de Pau au détriment des logements du centre-ville – dans une agglomération au solde démographique négatif et sans tension sur le marché immobilier. Déjà, des programmes neufs sont annulés ou menacés et vont obliger les promoteurs…
Un véritable changement de cap. Le dispositif Pinel qui va s’éteindre en fin d’année, a fait pousser du neuf dans l’Agglo et la périphérie de Pau au détriment des logements du centre-ville – dans une agglomération au solde démographique négatif et sans tension sur le marché immobilier. Déjà, des programmes neufs sont annulés ou menacés et vont obliger les promoteurs à être créatifs pour jouer sur d’autres leviers que la défiscalisation.
En attendant, dans l’hyper-centre où la vacance des logements est de l’ordre de 20 %, on se réjouit pour l’attractivité. « C’est un vrai atout pour le centre-ville où beaucoup d’immeubles sont décatis et donc inoccupés, dans lesquels les promoteurs ne se lancent pas », estime Jean-Paul Brin, le premier adjoint. « Une très bonne nouvelle pour requalifier et réinvestir le centre-ville ».
Autre partisan de cette nouvelle défiscalisation, Éric Souques, gérant de Ad’hoc conseil, spécialisée dans la fiscalité immobilière et agence immobilière. « Le Pinel a désertifié le centre-ville et le gouvernement a eu une idée pertinente, défend le professionnel. Appliquer le Pinel au centre-ville, dans la mesure où le coût travaux représente 25 % du coût du logement. Ca va permettre de réhabiliter le centre-ville aux standards du XXIe siècle : l’isolation, une cuisine convenable, et pas des carreaux des années 70 verts dans la salle de bain ! »
Les futurs locataires auront les avantages du neuf, de la vie en centre-ville et dans des logements souvent plus grands qu’en périphérie. De quoi attirer les familles, clientèle rêvée de la Ville. Comme nous l’avait confié Emmanuelle Maujean de la SIAB (Société immobilière et d’aménagement du Béarn), habituée des réhabilitations en centre-ville : « ça part tout de suite si le logement est nickel. Les locataires sont exigeants » (nos éditions du 23 octobre).
« Des logements sympathiques vont revenir dans le centre, renchérit Souques. Ils vont ramener population et commerces : un cercle vertueux ! » Ce spécialiste qui est aussi élu à la CCI se désole en effet de la vacance, dans l’habitat mais aussi le commerce : « Si vous saviez combien de personnes ont des appartements pourris en centre-ville et pensent qu’ils vont les louer, s’agace-t-il. On en refuse souvent. Alors qu’ils devraient en vendre un pour en retaper deux qu’ils loueront ! Pau en est gavé, il n’y a qu’à voir le nombre d’immeubles vides et préemptés. »
Pour le promoteur immobilier Julien Pardon, qui dirige Axias, l’année de fin du Pinel n’a pas fini d’avoir des conséquences négatives (lire ci-contre). Il concède en revanche : « Un an après, on voit que les pouvoirs publics veulent focaliser l’investissement sur les centres-villes. C’est cohérent au sens de la gestion de l’espace public, et vu l’état des logements ».
L’autre avantage de cette loi ; c’est qu’elle va intéresser de nouveaux investisseurs. Le premier adjoint en charge de l’urbanisme et le professionnel l’ont bien compris. « L’intérêt de cette loi, précise Brin, c’est que les petits promoteurs – pour trois/quatre appartements – vont s’y intéresser. C’est la voie à de nouveaux investisseurs, là où l’idée de travaux, de faire faire des devis et la crainte des malfaçons faisaient hésiter les petits propriétaires ».
« Cette loi s’applique à un créneau particulier, précise Souques, aux gens sans revenus fonciers ou/et à ceux qui ont une petite fiscalité ». Il la compare aux deux principaux dispositifs qui permettaient jusque-là de défiscaliser dans l’ancien : « La loi Malraux vise plutôt le contribuable très imposé et le déficit foncier, ceux qui ont trop de revenus fonciers. Là, on va toucher tous les types d’investisseurs qui vont pouvoir acheter dans le centre de Pau : des particuliers et pas que des pros qui veulent faire un pur investissement ».
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