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Près de 20 ans après son premier passage, le musicien cubain Roberto Fonseca est de retour à Jazz à Juan pour jouer sa musique cubaine à lui, à la fois traditionnelle et moderne.
Il est devenu l’une des références de la musique cubaine contemporaine. Sa carrière internationale, Roberto Fonseca l’a démarrée avec le phénomène Buena Vista Social Club, ce groupe de vénérables musiciens qui a réinjecté dans le monde les standards de la musique cubaine. C’est en 2001 qu’il les a rejoints. En 2003, il jouait avec eux à Juan-les-Pins. Dix-neuf ans plus tard, ce samedi 9 juillet, il sera de retour au Jazz à Juan sous son nom. L’occasion de revenir sur un parcours hors norme.
La première fois que vous êtes venus à Juan-les-Pins, c’était en 2003. Votre carrière a explosé depuis. Qu’est-ce que ce festival représente pour vous?
Pour moi, ça représente tellement. Ma première fois ici c’était avec Buena Vista Social Club. L’ambiance était délirante, le public était dingue, Ibrahim Ferrer était si heureux. Et puis, la scène à côté de la mer, c’est magnifique. Il s’est passé beaucoup de choses qui ont contribué à en faire une expérience spirituelle pour moi. C’est l’un des plus beaux festivals de jazz en Europe, et je suis heureux d’être de retour.
Aussi heureux qu’il y a dix-neuf ans?
Encore plus. Parce que maintenant je fais mon spectacle, avec ma musique. J’ai plus d’expérience, et je sais ce que je veux faire avec la musique. Et je veux partager ça avec le public.
Comment la décririez-vous, votre musique?
C’est une question difficile. Pour moi, c’est juste de la musique. Mais ma version. Si je vous demande de décrire ma musique et de me dire si c’est plutôt classique, plutôt jazz, plutôt cubain, plutôt africain… Que diriez-vous? C’est difficile, non? Je suis vraiment heureux quand les gens vont à un concert parce qu’ils ont vu mon nom et qu’ils savent qu’ils vont aimer ce que je joue!
Ce genre de chose arrive parce que vous avez une vraie identité musicale. Comment diriez-vous que vous l’avez construite?
Je crois que j’ai étudié beaucoup. Je me suis concentré sur les détails. Parfois, quand on joue en tant que jeune musicien, on veut jouer beaucoup, tout le temps. Et on passe à côté de certains détails qui font toute la différence. Aujourd’hui, j’y fais attention. Je joue davantage de musique traditionnelle de Cuba. Je joue plus de piano, alors qu’à une époque, je jouais beaucoup avec des claviers.
Quand on navigue entre vos albums, on sent le retour de l’influence cubaine. Comment l’expliquez-vous?
Quand j’étais plus jeune, j’étais plus dans la recherche de différents styles: le rock, le dub step… Et puis j’ai compris que la plus belle chose que j’ai, c’est la musique traditionnelle cubaine.

Et, en même temps, j’essaie de garder cette musique vivante. Souvent, ce que les gens appellent de la musique traditionnelle, c’est de la musique ancienne. Moi j’essaie d’y ajouter des éléments de nouveaux sons, comme le Moog [une sorte de synthétiseur, ndlr], pour en faire une sorte de Buena Vista Social Club moderne.
Vous avez joué plusieurs fois avec Fatoumata Diawara. Comment vous êtes vous rencontrés? Qu’est-ce que vous vous apportez mutuellement?
Nous nous sommes rencontrés sur mon album Yo pour la chanson Bibisa. La connexion a été si belle, si forte. Alors nous avons décidé de faire un projet ensemble. Nous n’avions aucun disque avant de partir en tournée. Nous avons commencé à composer à partir de zéro, elle et moi. Le groupe était à moitié cubain et à moitié africain. Ça a été une très belle expérience.

On a donc décidé de faire un pont entre Cuba et le Mali. Et puis, nous avons fait un album à Marciac. Les rythmes du Mali et de Cuba sont très similaires. Elle m’apporte ses influences, et je lui apporte les miennes. On apprend beaucoup l’un de l’autre.
Il y a plusieurs années, vous disiez que vous ambitionniez d’aider les jeunes musiciens cubains. Que faites-vous pour eux?
Je les aide à ne pas se perdre. Quand je représente Cuba en jouant, ils voient que l’on n’a pas besoin de devenir quelqu’un d’autre. On n’a pas besoin de sacrifier notre identité cubaine. Je pense que je les aide à réaliser ça et à comprendre que l’on doit prendre soin de nos racines.
> Roberto Fonseca en concert. Samedi 9 juillet, à 20h30. Dans le cadre du festival Jazz à Juan. Pinède Gould, à Juan-les-Pins. Tarif: de 40 à 60 euros. Rens. et res. jazzajuan.com
C’est en 2003 que Roberto Fonseca est venu pour la première fois sur la Côte d’Azur. Forcément, on a voulu savoir quel souvenir il garde de cette première fois. Qu’est ce qui vient en premier, quand il ferme les yeux, et qu’il repense à sa découverte de la région?

“La première fois que je suis arrivé ici, j’ai tout de suite remarqué les couleurs. Parfois, quand on arrive dans une ville, on ne se sent pas bien parce que les rues sont tristes. La première fois qu’on est venu, avec le Buena Vista Social Club on m’a dit: “Tu vas voir, c’est très beau”. Et quand j’ai vu les couleurs des rues, je me suis tout de suite senti bien. C’était magnifique.”
“Rhôooooooooo!”
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