Alors que les Nations Unies ont déclaré le 17 octobre, Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, et que dans toute la France se préparent des manifestations pour des augmentations de salaires le 18 octobre, l'Insee publie "Une approche de la précarité en Occitanie, édition 2022". L'Aude y fait figure de parent pauvre.
La synthèse fournie par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) concernant la région Occitanie à l'occasion de cette nouvelle journée internationale de lutte contre la pauvreté du 17 octobre est sans appel. "Suite à la pandémie de Covid-19 et à la crise économique qu’elle a engendrée, la part des foyers en situation de précarité financière a augmenté (en 2020). Mais la pauvreté résulte en Occitanie d’effets structurels de long terme. Elle est plus marquée dans les communes urbaines où elle a progressé entre 2013 et 2018. Elle se concentre plus particulièrement dans les grands centres urbains (Toulouse et Montpellier, ndlr) où les familles monoparentales et les couples avec au moins trois enfants sont nombreux. Un enfant sur trois y est en situation de pauvreté." Les centres urbains intermédiaires, soit Narbonne et Carcassonne pour l'Aude, enregistrent eux aussi une pauvreté importante, en raison des mêmes vulnérabilités, même si elle progresse moins vite (+0,7% entre 2013 et 2018 sur cette strate dans la Région).
Les chiffres livrés par l'Institut national de la statistique classent le département de l'Aude parmi les plus en difficulté en Occitanie. Il y a ainsi près de 4 000 euros d’écart entre le niveau de vie médian annuel (50% des ménages disposent de plus, 50% de moins que la somme médiane) en Haute-Garonne et dans l’Aude en 2019, soit 19 550 € pour l'Aude, bon dernier du classement des 13 départements d'Occitanie, tout juste devancé par les Pyrénées-Orientales (19 610 €) contre 23 380 € de revenu disponible pour un ménage en Haute-Garonne. Des chiffres (2018) renforcés par le constat d'un taux de pauvreté de 20,2 % dans l'Aude (20,7 % dans les Pyrénées-Orientales) contre 13,2% en Haute-Garonne. Sachant que le "taux de pauvreté" désigne la part de population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, soit 1063 euros mensuels pour le premier adulte du ménage en 2018. En Occitanie, "la moitié des ménages pauvres ont un niveau de vie inférieur à 744 euros mensuels" constate pour sa part l'Insee. 
Dans l'Aude le taux de chômage s'élève à 10,5% en 2021. "La dépendance aux prestations sociales s’est fortement accrue, signe d’une dégradation de situations financières déjà difficiles" souligne l'Insee "pour l'ensemble de la région Occitanie, ainsi, 40,4 % des foyers en précarité financière ont des revenus constitués à 80 % ou plus de prestations sociales."
Dans les communes rurales "à habitat dispersé et très dispersé" (Corbières, montagne Noire, La Piège, très haute Vallée de l'Aude…) apprend-on encore, "la pauvreté est plus forte, les retraités sont plus souvent pauvres et les actifs agriculteurs ou indépendants ont des revenus plus faibles". Mais, tentent de rassurer les analystes de l'Insee, "le redressement économique amorcé à l'automne 2020 et qui s'est confirmé en 2021, devrait conduire à une amélioration"
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L'Aude ne figure pas parmi les plus industriels, ni les plus agricoles d'Occitanie, loin de là (en bas de classement avec l'Hérault et les Pyrénées-Orientales), mais apparaît comme un champion du tertiaire. 42,2 % emplois audois sont à trouver dans le commerce, le transport, les services et l'administratif, 37,9 % dans le tertiaire non marchand (le meilleur taux d'Occitanie), donc dans l'administration publique, la santé, l'enseignement, l'action sociale. C'est le tertiaire qui crée la richesse du département, au sein d'une Occitanie qui figure au 4e rang des régions les plus créatrices de richesse en 2020. 
Pour comparer l'offre et la demande, on peut opposer ces chiffres à ceux du niveau d'éducation du département où l'on trouve 29,2 % de personnes sans diplôme ou détenant au plus le brevet des collèges, 27,2 % de diplômés CAP ou BEP, 19,5 % de bacheliers et seulement 24,4 % de diplômés de l'enseignement supérieur (43% en Haute-Garonne).
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Ici, il fait beau, la nature est sympa, la mer et la montagne pas loin …. mais lorsqu'un investisseur s'implante en France, c'est toujours dans d'autres régions, aucun des grands projets ne se fait ici…

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