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Avec l’incendie d’une verrerie, l’arrêt d’une autre faute de rentabilité suite à l’augmentation du prix de l’énergie, le marché du verre a été complètement désorganisé ces derniers mois, créant un début de panique chez les opérateurs de la filière.
La cave Arnaud de Villeneuve, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), avait anticipé mais, coup du sort, pas suffisamment.
« Nous nous sommes trouvés coincés pour faire une mise en bouteilles de muscats de Rivesaltes, explique Brice Cassagne, président de la cave rivesaltaise. Nous avons commandé les bouteilles l’été dernier et nous ne les avons toujours reçues… Il nous a fallu trouver une autre bouteille plus standard mais surtout plus disponible. »
Avec à la clé un accroc visuel dans la gamme telle qu’elle a été conçue.
« Dès qu’on sort des bouteilles classiques, produites en grandes quantités, c’est très problématique pour les verriers, et cela vaut sans aller chercher des bouteilles très spéciales et très marketées », ajoute-t-il.
Les tensions les plus vives se sont fait sentir sur les bouteilles blanches principalement destinées, dans la région, au marché des vins rosés. Pour Romuald Perrone, vigneron indépendant du Clos Saint-Sébastien, à Banyuls, la situation est aussi le fruit d’un coup des producteurs de bouteilles : « Ils ont annoncé qu’il allait y avoir des problèmes, une pénurie, alors tout le monde s’est rué sur le marché pour acheter ce qui est nécessaire, quitte à sur-stocker. Nous avons alimenté nous-même cette folie ! » regrette-t-il.
Finalement, le vigneron de Banyuls se réjouit presque que la vendange 2021 ait été une des plus courtes de l’histoire des Pyrénées-Orientales : « Qu‘est-ce qu’on aurait fait si on avait plus de vin et pas de bouteilles ? ».
À Baixas, François Capdelayre, président de la cave coopérative Dom Brial, espère que l’été apportera un peu de détente : « Pour le verre, nos fournisseurs indiquent entrevoir une amélioration à partir du mois de juillet ».
Pour sa cave, l’épisode se solde par une rupture sur une des cuvées phares de l’été, Rozy.
« Nous attendons les bouteilles, nous allons avoir un trou d’une quinzaine de jours », explique-t-il.
D’autant qu’il n’y a pas que le verre qui pose problème. C’est aussi le cas de l’ensemble du segment des « matières sèches ».
« L’an passé, pour les capsules à vis, il y avait six semaines entre la commande et la livraison », témoigne Didier Navarro, agent commercial à Perpignan. Cette année, fin avril, je passe des commandes qui seront livrées durant la deuxième quinzaine d’août, soit près de quinze semaines… En plus, on a été obligés de passer 40% d’augmentation. Et malgré ça, les clients nous remercient. »
Ce qui inquiète peut-être le plus le monde viticole, c’est la flambée des intrants et du coût du travail.
« Le problème que nous avons ce n’est pas tant le manque de matériaux, on trouve toujours une solution, ce sont surtout les augmentations qui sont catastrophiques, indique Romuald Perrone. Le prix du travail a beaucoup augmenté, il faut réévaluer les salaires, mais dans une appellation comme la nôtre, où tout se fait à la main, cela a une grande incidence sur notre coût de production. »
Selon Brice Cassagne, il faut aussi tenir compte de l’augmentation du coût de l’énergie, multiplié par trois, ainsi que de toutes les autres augmentations : « Nous avons passé une hausse en début d’année, mais il faudrait déjà renégocier avec nos clients. En lien avec eux, à l’export en particulier, nous avons tenté de trouver des solutions en changeant ce que nous pouvions changer jusqu’ici ».
François Capdelayre a calculé que les augmentations cumulées, ramenées à la bouteille, représentent un surcoût de 10 à 15 centimes : « Les distributeurs ne sont pas enclins à renégocier, c’est un bras de fer qui commence », annonce-t-il.
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VENDREDI 26 SEPTEMBRE
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