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L’année 2022 restera dans l’histoire comme celle d’une sécheresse inédite qui pèse lourdement sur le secteur agricole, dans un contexte économique pour le moins compliqué. Le groupe coopératif audois Arterris a publié les résultats des moissons de l’été : une collecte en baisse de 13% par rapport à l’année dernière en blé dur, le cœur de métier historique de la coopérative, et jusqu’à 25% en blé tendre.
Les autres productions – céréales à paille, plantes fourragères pour nourrir le bétail ou protéagineux – subissent des replis de collecte du même ordre. Sans même parler des moissons d’automne dont les résultats « s’avèrent très décevants » selon les termes de Nicolas Prévost, responsable Grandes cultures du groupe. Seul le colza parvient à tirer son épingle du jeu : avec des surfaces doublées par rapport à 2021 et des rendements satisfaisants, la collecte a doublé.
Sur les marchés, si les prix ont connu une légère accalmie depuis début août et l’ouverture du corridor permettant à l’Ukraine d’exporter ses céréales en sécurité, ils sont depuis repartis à la hausse.
 « Mais le prix des céréales ne couvrira pas forcément les pertes de rendements chez les producteurs, explique Nicolas Prévost. Certains avaient vendu avant le début de la crise pour se sécuriser et n’ont pas profité de la flambée, et il faudra compter avec le prix des intrants, des engrais, qui pèseront certainement sur les résultats économiques des cultures d’été comme le maïs ou le soja… »
La situation va rester risquée ces prochaines semaines, au point de provoquer des migraines à l’heure des choix : « Le prix des intrants et des engrais en particulier va rester haut et cette problématique est compliquée par les annonces de certains fabricants de mettre des usines à l’arrêt. En plus du risque prix, il y a un risque sur les disponibilités à gérer. Mais nous avons a chance d’avoir une structure suffisamment solide pour ne pas rencontrer trop de problèmes sur cette question », ajoute-t-il.
La complexité tient aussi à la volatilité des marchés… Il faut aujourd’hui prendre des décisions de semis sans avoir de certitudes sur le niveau de prix à la vente en 2023.
« Il y a un réel risque d’effets ciseaux si les prix les céréales se replient fortement avec des cultures qui auront coûté cher à mener à bien », prévient Nicolas Prévost.
C’est d’ailleurs la consommation qui est la clé. Si elle se ralentit pour cause d’inflation et de crises économiques, alors les prix des matières premières agricoles auront tendance à plonger. De là à ce que tous les regards se tournent vers la Chine, « qui est le moteur de la consommation mondiale », il n’y a qu’un pas…
Les choix d’ensemencement seront cruciaux et risqués.
« Nous n’avons pas noté de grandes évolutions pour les semis de cultures d’hiver, même si nous avons quelques inquiétudes pour le colza dont les semis ont été différés à cause de l’absence de pluie, déclare le dirigeant. Pour les semis du printemps 2023, les questions sont plus nombreuses. Il est probable que le maïs non-irrigué, qui s’était développé dans la région, subisse un coup d’arrêt à la suite de la contre-performance de cette année. Le tournesol pourrait en profiter mais il faut aussi compter avec l’impact de la nouvelle politique agricole commune et les nouvelles règles, nombre d’espèces différentes et rotations qu’elle impose. Cela pourrait peut-être profiter aux pois protéagineux et au soja. »
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VENDREDI 26 SEPTEMBRE
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