• 1C’était quoi ce projet ?

  • En 2015, l’Ademe a lancé un appel à projets pour la construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes au large de Groix et Belle-Ile. Il comprenait trois éoliennes d’une puissance unitaire de 9,5 MW, pour une puissance totale de 28,5 MW et situé à 22 km à l’ouest de Quiberon. Pouvant alimenter 47 000 habitants soit 80 % de la consommation de Lorient. En 2019, le maître d’ouvrage Eolfi misait sur une mise en service espérée en 2022. Cette ferme pilote devait permettre de tester une technologie considérée comme l’avenir de l’éolien en mer car permettant d’installer des parcs plus en profondeur et plus loin des côtes que les éoliennes rivées dans le plancher marin.

  • 2Pourquoi est-il abandonné ?

  • La société Eolfi a été rachetée en 2019 par le géant Shell qui a finalement décidé, en 2022, d’abandonner ce projet de 300 M€. En cause : des « défis techniques, commerciaux et financiers, le tout dans un contexte de coûts en constante augmentation et de contraintes très fortes, en termes d’inflation et de chaîne d’approvisionnement », a expliqué Shell dans un bref communiqué. Le projet n’a pas été épargné par les coups durs avec le retrait du turbinier General Electric qui devait fournir les éoliennes, puis du fabricant de flotteurs Naval Group. La Région Bretagne ne veut pas que les études et investissements importants déjà effectués ne servent à rien et propose donc de transformer le projet pour qu’il serve à produire de l’hydrogène vert.

  • 3Il n’y aura plus d’éoliennes au large de Groix ?

  • L’abandon du projet de ferme pilote ne signe pas la fin des éoliennes au large des îles morbihannaises. La ferme est à dissocier du parc éolien flottant d’une soixantaine d’éoliennes pour lequel l’état a donné son feu vert en 2021. Le premier parc serait composé d’une vingtaine d’éoliennes. Sa localisation précise, qui a beaucoup divisé les parties prenantes du projet, a été choisie en septembre dernier par le gouvernement, se situera dans la zone des 12 milles, soit à l’intérieur de la mer territoriale. Dix candidats sont sur les rangs pour mettre le parc sur pied, ils devront avoir rendu leurs offres début 2023. Le lauréat devrait être désigné par l’État au printemps 2023 pour une mise en service en 2030.

  • 4Qu’en pensent les Groisillons ?

  • Dominique Yvon, maire de Groix, ne comprenait pas bien, comme beaucoup, l’intérêt d’une ferme pilote alors qu’un parc éolien était déjà sur les rails, il accueille donc l’abandon de la ferme pilote avec satisfaction. « On peut très bien s’en passer, cette ferme n’avait plus lieu d’être. Je dirais que le bon sens a triomphé et c’est très bien comme ça ». Ces éoliennes auraient été plus proches et plus visibles de Groix que celles du parc éolien flottant. Les Gardiens du Large, qui fédèrent les associations groisillonnes et belliloises opposantes aux projets éoliens flottants, se félicitent aussi de l’abandon de la ferme pilote. « Selon les promoteurs eux-mêmes, la hausse des coûts, la crise de l’énergie et les difficultés des fournisseurs ont eu raison du modèle économique du projet, même avec un coût de rachat du MWh (240 €), qui est le double de celui du projet industriel Bretagne Sud », avance l’association, bien déterminée à lutter contre ces projets « nuisibles pour le climat, économiquement aberrants, dangereux pour la sécurité d’approvisionnement et ravageurs pour nos paysages, la biodiversité et l’économie locale, en particulier la pêche ».

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