« C’est parti! Le château revit! » Le domaine de Vigny commence tout juste à se réveiller de son long sommeil. Il a bien sûr, encore besoin de beaucoup d’attentions, avant de pouvoir regarder l’avenir avec aplomb. Mais tandis que des échafaudages sont en train d’être installés tout autour du bâtiment principal, une partie du domaine s’apprête déjà à recevoir des visiteurs.
Le nouveau propriétaire du château, Fabrice Levesque, a décidé d’exploiter l’une des cartes secrètes de ce château étonnant : des cuisines complètement équipées laissées par le précédent occupant. Le site accueillera à partir du mois de février des salariés pour des cours de boulangerie-pâtisserie, proposés dans le cadre de « team building ».
Déjà, depuis quelques mois, il flotte une irrésistible odeur de pain de campagne en train de cuire, à l’entrée du domaine. Les deux pavillons d’entrée, situés juste derrière le portail monumental en fer forgé, ont retrouvé leur vocation de boulangerie. De craquantes viennoiseries à l’ancienne sortent quatre jours par semaine des grands fours remis en état. Ceux-là mêmes qui ont été utilisés, des années auparavant, par des étudiants venus du Japon pour étudier la cuisine française.
De 2001 jusqu’en 2016, le site appartenait en effet à un homme d’affaires nippon. Shigetomo Mizumoto avait acquis le château dans le but de créer ce centre de formation destiné à de riches et jeunes Japonais. L’école a périclité et le domaine a peu à peu été abandonné. Mais tout le matériel de cuisine a d’ores et déjà retrouvé sa vocation.
« Ce lieu est magique ! », sourit Adrien Thevenot, le boulanger qui officie au château. « Et puis j’apprends au quotidien. Ici, tout est fait à la main. » Le jeune artisan est à bonne école : il travaille sous l’égide de Christophe Poirier. Ce chef étoilé officie à la Licorne royale et au bistro du Grand cerf, les deux établissements de Lyons-la-Forêt (Eure) qui appartiennent à Fabrice Levesque.
Ce dernier a décidé de faire profiter son groupe hôtelier des installations encore utilisables au sein du domaine de Vigny qu’il tente de sauver. Ainsi chaque semaine 1 000 à 1 200 pains et une centaine de viennoiseries sont confectionnées dans le Vexin puis acheminés jusqu’à Lyons-la-Forêt.
Mais Christophe Poirier, qui a peaufiné les recettes boulangères les mieux adaptées à sa cuisine, est aussi prêt à transmettre son savoir-faire. C’est lui qui animera les stages organisés dans les pavillons d’entrée. Le château de Vigny va tenter de lancer des sessions de team building originales.
« Nous proposerons aux entreprises de faire une journée d’études autour du pain et de la pâtisserie », détaille Émilie Augustin qui développe le projet. « Moi qui ai travaillé dans des palaces, je peux vous dire qu’ici c’est le plus bel endroit dans lequel j’ai eu l’occasion de pâtisser, en termes d’espace et d’équipement, on peut tout faire », ajoute Christophe Poirier.
Pour environ 200 € par personne, les sociétés intéressées pourront réunir leurs employés à l’occasion d’une journée sur mesure. Le prix comprend le petit-déjeuner d’accueil, les ateliers, le déjeuner préparé par le chef étoilé et la pause goûter. Ce service proposé visant à récolter de l’argent pour financer les travaux de rénovation du château, une partie de la somme déboursée pourrait être défiscalisée. « C’est un cercle vertueux », affirme Émilie Augustin. « Cela permettra aux entreprises du secteur de faire partie de l’aventure Vigny ! »
Effectivement, le domaine a plus que jamais besoin de mécènes. Si la mérule, champignon dévastateur qui avait envahi la bâtisse, semble être enfin maîtrisée, les travaux nécessaires pour rénover véritablement le château sont estimés à plus de 6M€.
Même s’il est loin d’être entièrement financé, le chantier titanesque est en tout cas sur les rails. Les douves ont été récemment vidées afin de permettre l’installation de l’échafaudage qui pourrait rester en place près de deux ans. La structure du monument va être renforcée, les 370 fenêtres changées.
En parallèle, une première tranche de diagnostic et de travaux d’urgence a été lancée au sein du parc. Il s’agit au mois de sécuriser les allées et les murs d’enceinte avec, pourquoi pas, l’objectif de pouvoir ouvrir une petite partie de ces vingt hectares au public. « Nous voudrions organiser un événement culturel annuel dans le parc », confie Émilie Augustin. Toutes les idées sont les bienvenues.
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