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L’élu EELV veut généraliser cette technique à tous les bâtiments non résidentiels pour faire baisser leur température. Sa mesure va être examinée à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.
Par Marine Richard
Mis à jour le
Publié le
Des toits tout blanc. Détrompez-vous, ce n’est pas à cause d’une épaisse couche de neige. Sommes-nous en Grèce, alors? Non plus. Il s’agit d’une peinture blanche qui recouvre tous les toits des bâtiments non résidentiels français. Une technique nommée «cool roofing». Voici la proposition du député écologiste Julien Bayou (EELV), qui fait l’objet d’amendements examinés la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi sur les énergies renouvelables.
Une couleur qui ne serait pas un effet de style mais un moyen de faire baisser la température des bâtiments et de limiter le recours à la climatisation. «La peinture blanche va permettre de renvoyer une grande partie des rayons du soleil vers l’atmosphère. La toiture reste à température ambiante, ce qui limite sa surchauffe pendant la période estivale et a fortiori durant les canicules (jusqu’à 7 degrés de différence). La température à l’intérieur du bâtiment est ainsi régulée, ce qui permettra d’éviter ou de diminuer l’utilisation de la climatisation, qui est nocive pour l’environnement et qui impacte grandement notre consommation électrique», précise l’amendement.
Il vise à rendre obligatoire cette mesure pour les bâtiments non résidentiels (entreprises, centres commerciaux, écoles…). Pour les particuliers, cette technique sera laissée à leur bon vouloir, sur la base du volontariat donc. «Une version plus à la carte», comme l’explique le député au Figaro. Les particuliers qui s’engagent à repeindre leur toit en blanc pourraient même bénéficier d’un prêt à taux zéro. «Cet amendement vise à ajouter à la liste des travaux compris dans l’éco-prêt à taux zéro, la pose d’un revêtement réflectif permettant de réguler la température des bâtiments et de lutter contre les îlots de chaleur urbains», est-il écrit.
Cette proposition n’a pas suscité l’engouement du gouvernement de prime abord. L’exécutif a en effet opposé une fin de non-recevoir et les amendements ont été rejetés en commission avant un revirement de situation. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, souhaite étudier la proposition. Elle sera donc examinée en séance publique à l’Assemblée nationale, al semaine prochaine. Toutefois, les sceptiques sont encore nombreux. «On n’est pas dans les Cyclades, en Grèce», s’agace le président Renaissance de la commission des Affaires économiques, le député Guillaume Kasbarian, auprès du Parisien . Avant de poursuivre: «Allez expliquer aux Normands qu’on va peindre les toits de chaume en blanc! Ou à ceux qui ont des toits en ardoise… Cette idée est inapplicable». Et que deviendraient les célèbres toits en zinc parisiens, une véritable signature de la capitale? Une autorisation d’urbanisme des Architectes des bâtiments de France (ABF) serait nécessaire pour les repeindre. Julien Bayou se défend auprès du Figaro en assurant qu’il n’est pas question de repeindre en blanc «des bâtiments à la toiture végétale ou situés en face de Notre-Dame de Paris ou encore localisés à Toulouse, la ville rose, par exemple».
De plus, la peinture ne doit pas générer des contentieux qui ralentiraient le déploiement des panneaux solaires, selon le cabinet de la ministre. Le député écologiste assure que «si vous peignez en blanc sous les panneaux photovoltaïques, vous en améliorez le rendement». De même, lorsque Guillaume Kasbarian craint l’utilisation de «quantité de peinture énorme, donc de produits chimiques», Julien Bayou répond que certaines entreprises proposent une peinture avec un indice de réflexion réalisée à base de coquilles d’huîtres, donc naturelle.
L’avis des sceptiques est partagé par une PME toulousaine, Solar-Paint, qui commercialise une peinture blanche biosourcée, Solarcoat, à destination des bâtiments commerciaux et industriels. Son dirigeant, Michel Rouault, confirme que ce procédé est difficilement applicable aux particuliers. «Si une personne a un toit plat, il est possible de le peindre en blanc. Avec un autre type de toiture, c’est plus compliqué», explique-t-il. De plus, le laboratoire de recherche de l’université de Berkeley en Californie estimait en 2019 que ce procédé écologique en été conduisait à une augmentation du chauffage en hiver, la toiture n’absorbant plus l’énergie du soleil. Mais selon l’amendement, «les canicules se sont répétées en France à l’été 2022 et elles n’auront de cesse de s’accentuer. La peinture blanche réfléchissante est donc une solution simple et efficace de sobriété énergétique et d’adaptation au changement climatique.» Reste à savoir si les Français apprécieront de voir la vie en blanc.
Services :
Aetius 8
C’est vrai qu’en hiver en Alsace, il faut absolument se protéger de la chaleur…
Aetius 8
Nous sommes en train de grelotter en hiver, faute de chauffage, afin de pouvoir “lutter contre le réchauffement climatique” ….
Au fou !
Jeff999
Pour une fois, où les ecolos proposent un sujet censé. C’est la seule fois où l’on n’a pas régression technologique. Applaudissons.

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