Le nouveau refuge d’Orédon vient d’ouvrir ce printemps aux randonneurs raquettes et skis. Il allie confort et équipements modernes et permet d’effectuer de multiples sorties dans le Néouvielle. Reportage.
Christophe Carrère, gardien, et Nelly Comet, sa compagne, montent au nouveau refuge d’Orédon, ce mardi, où un groupe de trois skieurs de randonnée andorrans a réservé pour deux nuits. Les sacs remplis de produits frais, ils rejoignent le lac de l’Oule depuis Espiaube en empruntant les remontées mécaniques de la station de Saint-Lary. Ils traversent le barrage de l’Oule où le chantier a repris.
Puis, ils chaussent les raquettes et cheminent rive droite du lac, avant de grimper dans les sapins. La montée est raide et n’offre que peu de répit. On n’accroche pas sur cette neige molle, glissante. à l’issue de cette montée, on débouche sur un vallon aux pentes plus douces. Sur notre droite, on laisse le débonnaire Soum de Monpelat (2.474 m), recouvert de neige. Il offre un des plus beaux belvédères sur la réserve du Néouvielle et ses lacs et ne présente aucune difficulté. On remonte un petit goulet pour rejoindre le col d’Estoudou (2.260 m). «C’est un peu la porte d’entrée de la réserve sauvage», confie Christophe. La vue est superbe sur la vallée, les 3.000 m dont le pic de Néouvielle, les lacs. La descente sur Orédon est plutôt raide. C’est un peu de la raquette de combat qui s’adresse à des raquettistes confirmés ayant l’habitude de la montagne hivernale. On débouche enfin sur un pré offrant une vue magistrale sur le lac d’Orédon. On rejoint la porte de la réserve et la route d’accès. Le refuge est en bordure de la voie et en surplomb du lac d’Orédon. Depuis l’Oule, on a mis 2 heures pour rejoindre le refuge d’Orédon. Un quart d’heure après notre arrivée, le groupe de skieurs andorrans rejoint la cabane.
Christophe et Nelly leur font faire le tour du propriétaire. Ils apprécient la chaleur de la salle de vie commune où trône un poêle des plus performants. La cuisine, spacieuse et fonctionnelle, est superbement équipée. Au rez-de-chaussée, il y a encore des sanitaires, un coin à l’entrée pour laisser ses chaussures et prendre des espadrilles, et une chambre pour deux personnes accessible aux personnes à mobilité réduite. En revanche, pas de salle hors-sac. à l’étage, une chambre pour le gardien et deux dortoirs de 8 et 9 places équipés de lits individuels et superposés, avec oreillers et couettes. «Le refuge est super. On ne s’attendait pas à quelque chose de si neuf et si bien. En plus, ce soir, nous avons la chambre pour nous tout seuls», apprécient Dani, éli et Jaki. «Nous connaissions la réserve du Néouvielle et on avait quelque chose en tête depuis longtemps. On a regardé sur internet s’il y avait des refuges gardés l’hiver et on a vu que celui-ci l’était depuis cet hiver», confient les skieurs andorrans autour d’une bière prise dans la salle commune avant le repas du soir. Christophe a préparé une soupe aux champignons et un émincé au curry maison. «C’est une recette de mon père. On le cuisine et le met en bocaux», explique Christophe. Nelly se charge du dessert : compote de pommes et madeleines. «On travaille aussi avec des traiteurs locaux qui nous mijotent daubes et autres plats. Nous avons monté à l’automne, par la route, la plupart des marchandises», explique Christophe.
On déguste avec gourmandise le dîner. Puis, après avoir débarrassé, Christophe montre aux Andorrans, sur la carte, l’itinéraire pour aller au pic de Néouvielle (3.091 m) le lendemain. Christophe, en plus d’avoir suivi la formation de gardien, est accompagnateur en montagne et un skieur de randonnée d’un très bon niveau.
«à partir du refuge, il y a de multiples itinéraires et circuits à effectuer en raquettes ou ski de randonnée, pour tous les niveaux : des 3.000 comme le Campbieilh (3.173 m), le pic d’Estarragne (3.006 m) ou des balades pour les familles au milieu des pins et des lacs dans ce petit Canada», souligne Christophe. Parmi les idées de sortie, citons le vallon d’Estibère, le col de Madamète, la traversée des Laquettes, d’Orédon à Cap-de-Long, les traversées Barèges-Orédon et LaGlère-Orédon-Barèges. Rappelons que le nouveau refuge d’Orédon fait partie du futur tour du Néouvielle, maillant plusieurs refuges gardés l’hiver et qui permettra d’effectuer une boucle sur une semaine, dans la réserve naturelle du Néouvielle.
Alors que les stations de ski ferment, la montagne reste encore bien enneigée et on peut encore pratiquer la raquette et le ski de randonnée pendant deux bons mois. En effet, l’ascension, par exemple, du Néouvielle, à ski de randonnée, se fait, environ jusqu’au 20 juin. Bref, ne rangez pas encore les peaux et profitez de belles conditions printanières.
Le nouveau refuge d’Orédon se situe à 11 km du village d’Aragnouet. Il se trouve en dessous du chalet-refuge du même nom, gardé également par Christophe Carrère et qui ne fonctionne que l’été. Le refuge d’orédon est ouvert de la mi-mars à fin octobre, sur réservation. On y accède en voiture par la route des lacs ouverte à la circulation en été (de juin à octobre). La route est fermée par arrêté préfectoral en dehors de cette période. L’emprunter à pied est possible mais attention, plusieurs zones présentent des risques d’avalanche (contacter le refuge pour plus de précisions).
En hiver, l’accès le plus simple s’effectue par la station de ski de Saint-Lary. Descendre à ski ou à pied avec les télésièges jusqu’au refuge et le lac de l’Oule. Soit on peut opter pour la montée par le col d’Estoudou, mais cela reste un itinéraire réservé aux montagnards chevronnés. Soit de l’Oule, descendre jusqu’à Artigusse et remonter la gorge de la Gargante rive gauche (opposé à la route). Un chemin a été nettoyé et sécurisé sur ce versant sud. La traversée nécessite environ une heure suivant les conditions. La route des lacs est généralement ouverte jusqu’à Artigusse, plutôt courant avril, et permet un accès plus facile jusqu’au refuge (30 minutes environ).
S’agissant des tarifs du refuge : 16,50 € la nuitée ; 40 € la demi-pension et 49 € la pension complète, 16,50 € le repas du soir, 7 € le petit déjeuner et 9 € le pique-nique.
Coordonnées : tél. 06.23.05.72.60. http ://www.refuge-oredon.com
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