Sébastien Delbosq est un garçon qui affiche sa décontraction. Sourire et bronzage de play-boy, lunettes noir fluo, costume, mais pas de cravate, cet agent immobilier de 36 ans arrive au rendez-vous à vélo. Le conseiller régional a l’allure d’un bobo. Il n’en a pas le discours. À l’écouter, on jurerait entendre celui d’un vieux militant RPR basé sur « les valeurs », « l’État keynésien et régalien », etc.
Candidat RN dans la 1ʳᵉ circonscription, Sébastien…
Candidat RN dans la 1ʳᵉ circonscription, Sébastien Delbosq est un transfuge de la droite traditionnelle. Un ancien des Jeunes de l’UMP. « Je collais des affiches pour Sarkozy avec Clémence Robert en 2007. » Déçu par ce dernier, « qui n’a pas fait ce pour quoi on l’avait élu », il a été séduit par le positionnement de Marine Le Pen. « Je suis mariniste », confirme-t-il, précisant qu’il n’a « jamais été fan de Jean-Marie Le Pen ».
Fan, il l’est surtout du répertoire de Brassens et de Renaud « qu’(il) connaît par cœur », ce nostalgique de la France « façon Renault 14 » n’a pas grandi, comme Hélène Laporte par exemple, dans une tradition lepéniste. Fils d’une ouvrière d’Upsa et d’un employé de la Chambre d’agriculture, tous deux mitterrandiens, le jeune homme revendique néanmoins sa loyauté au RN depuis qu’il l’a rejoint au début de la précédente décennie. « Je ne suis pas un parachuté : j’ai été tête de liste et élu aux municipales du Passage en 2014, candidat aux régionales en 2015, puis élu en 2021, à nouveau candidat aux municipales en 2020 à Bon-Encontre, puis aux départementales en 2021. »
Rompu aux joutes électorales, Sébastien Delbosq s’attend à une adversité compliquée dans la circonscription du député sortant Michel Lauzzana. Si Marine Le Pen est arrivée en tête au soir du premier tour (25,74 % contre 24,18 % à Emmanuel Macron), elle a été nettement distancée lors du second, de près de sept points, dans une circonscription où Agen constitue un mur contre le RN.
Avec Fabrice Renard, Néracais de 47 ans, dont les membres de la famille martiniquaise ont fait les beaux jours du RPR sur l’île, Sébastien Delbosq compte développer la thématique sur laquelle le RN a surfé : le pouvoir d’achat. « Je sais ce que c’est que d’être au smic, je l’ai été pendant huit ans. La galère, je connais, je ne suis pas déconnecté du terrain. Le Lot-et-Garonne est un des départements les plus pauvres de France. » Baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, baisse des taxes sur le carburant, le jeune homme déroule le programme du parti avec lucidité : « Je ne vais pas faire du Nupes. Je ne pense pas que Marine Le Pen devienne premier ministre. Si je suis élu, on ne fera pas de miracles, mais on se battra pour que cela change. Notre opposition sera constructive, efficace. »
Il aborde également un autre thème porteur : la sécurité. « On est au-delà du sentiment d’insécurité. Il faut aider les collectivités, leurs polices municipales, qu’elles soient mieux équipées et bien plus coordonnées avec la police nationale. La sécurité, c’est la première des libertés. Il faut qu’un député soit le relais des élus locaux auprès des instances parisiennes. D’ailleurs je m’engage à aller voir tous les maires de la circo, si je suis élu. Je démissionnerai de mon emploi pour me consacrer à temps plein à ma mission de député ».
À la question concernant la position de son parti par rapport à l’immigration sans laquelle, c’est un fait, l’économie française aurait bien du mal à tourner, l’agent immobilier réfute les accusations du zéro immigration : « Je suis pour une immigration choisie, qui s’intègre par le travail. Dans le même temps, il faut expulser tous les étrangers coupables de délits, détaille-t-il. Mais je ne suis pas fan du discours selon lequel les étrangers font le boulot dont les Français ne veulent pas. Si on payait mieux les Français, on n’aurait pas cette situation. Moi-même, je n’irais pas ramasser les fraises pour 1 300 euros par mois ! Il s’agit de valoriser le travail au détriment du non-travail et, pour cela, il faut baisser les charges patronales des bas salaires. »
Les déserts médicaux avec « obligation des jeunes médecins d’y servir quelques années », le retour aux 90 km/h « mais pas partout » ou encore la disparition des zones blanches en matière de téléphonie, sujet pour lequel, selon lui, « personne ne fait rien », sont les autres messages qu’il compte distiller avec son suppléant durant la campagne. Une campagne « minimale ». « On bosse tous les deux, c’est compliqué », assure-t-il. « On va aller sur les marchés et on espère tenir une réunion publique. »

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