Dominique Allari, 52 ans, ­gérant de l’Affrètement ­maritime villefranchois
Avec l’afflux de touristes en mer, les pêcheurs de la région de Villefranche-sur-Mer avaient de plus en plus de mal à travailler. En 1992, quatorze d’entre eux se sont associés pour monter l’AMV, une société qui profite de cet afflux en transportant les passagers des bateaux de croisière vers la terre ferme. Une activité qui représente aujourd’hui 80% de leur business. Mais l’entreprise emmène aussi les estivants à la découverte des dauphins et des baleines qui nagent au large des Alpes-Maritimes. Pour 49 euros les 4 heures de balade, «on voit à chaque fois des dauphins, on a 60% de chances pour les baleines et 30% pour cachalots», jure Dominique Allari, dont les bateaux sont aidés par un avion qui repère les mammifères marins.
Claire Arfeuillère et David Coublant, 38 et 37 ans, ­cofondateurs de Scubazar
Ces deux Bretons ont arrêté l’enseignement de la plongée pour lancer leur magasin de vente de matériel de plongée à Hyères. Et ne regrettent pas : «Nous avons créé Scubazar en 2010 sur Internet, mais comme la plupart des marques imposent d’avoir un magasin physique pour être distribuées, nous avons investi dans un local. Notre chiffre d’affaires a bondi de 46% en 2013, à 328 000 euros», se félicite David Coublant. Le contexte est favorable : Hyères est l’un des principaux sites de plongée en France. Du coup, «sur 400 000 plongeurs, il y en a bien 5 000 qui passent ici chaque année», assure le commerçant, qui fait profiter néophytes et expérimentés de ses connaissances et d’un large choix de marques. Tout en cherchant des partenariats, notamment pour ouvrir son site Internet sur le marché européen.
Franck Badin, 45 ans, P-DG de SDCH
Si les sièges en terrasse de la plage Bora-Bora de Saint-Tropez sont confortables, c’est à Franck Badin que vous le devez. Créée il y a cinquante ans, la société SDCH était à l’origine spécialisée dans la fourniture de linge pour l’hôtellerie et la restauration. Mais elle a élargi son activité au mobilier : «Nous proposons du mobilier sur mesure, tables, chaises, têtes de lit, etc., toujours réalisés à la demande avec nos partenaires», explique le P-DG, ancien employé qui a repris en 2008, avec le fils du fondateur Sylvain Joubert-Gaillard, une affaire qui tourne bien (3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, en progression) et n’exclut pas de se développer plus encore sur la Côte dans les années à venir.
Laurent Cassou, 50 ans, ­propriétaire de Venice Plage
A l’opposé du combo frime-fric de certaines plages privées azuréennes, la concession tenue par Laurent Cassou au Lavandou joue la carte familiale et démocratique : 20 euros la journée pour un des 25 parasols et ses deux matelas. «Le Lavandou est une station balnéaire où les touristes sont regardants sur les prix, alors on s’y adapte», explique le propriétaire. Dans une déco californienne en hommage à la mythique Venice Beach, le restaurant joue également la carte de l’accessibilité avec des plats de poissons grillés à 15 euros. De quoi pérenniser le succès de cette plage intimiste, nichée dans un coin de baie.
Robert Calgagno, 53 ans, DG de l’Institut océanographique de Monaco
Il est à la tête d’une des plus grosses attractions touristiques azuréennes, qui draine 700 000 personnes par an, soit près de 150 000 visiteurs ­gagnés en quelques années, alors que la tendance était à la baisse depuis la mort du commandant Cousteau, qui dirigea les lieux. La recette de ce regain de forme passe, entre autres, par un effort de réaménagement continu : «Cette année, nous avons reconfiguré la moitié de nos aquariums, notamment ceux consacrés à la Méditerranée. Il y a plus de poissons et des interfaces plus ludiques», explique cet ancien ministre de l’Environnement de la Principauté. Cet été, les touristes pourront aussi visiter l’exposition sur les requins avec son bassin tactile, alors que l’Institut veut se concentrer sur les méduses, nouvelle espèce phare de la grande bleue.
P. Elouarghi et Ph. Chapelet, 46 ans, dirigeants du Hi Beach
Dix ans après leurs débuts, les créateurs des concepts «hi» peuvent savourer le succès de leur «synergie de lieux» (hôtel Hi Matic de Paris, Dar-hi en Tunisie, Hi Hôtel de Nice), dont la Hi-Beach de Nice est un des fleurons. C’est l’un des cartons parmi les plages privées de la Côte, notamment grâce à sa déco très contemporaine signée Matali Crasset, son restaurant «qui pourrait lorgner une étoile», assure Philippe Chapelet, et ses trois espaces : familial (hi-play), détente (hi-relax) et un dernier (hi-­energy) branché sur la musique électronique, passion des deux entrepreneurs qui organisent des soirées électro, ­notamment en été sur les galets de leur concession.
René Chiche, 46 ans, fondateur de Glisselec
«Je veux traduire sur l’eau les nouvelles formes de mobilité et proposer une autre utilisation du bateau», explique René Chiche, devenu entrepreneur parallèlement à sa fonction de… professeur agrégé de philo en lycée. Il a fondé son entreprise en 2013 dans le but de promouvoir le «Batolib», ni plus ni moins que l’adaptation aquatique des véhicules en libre-service. Et c’est en bonne voie : son projet vient de remporter le Metha Europe 2014, organisé par les Ecoles des mines, qui doit lui permettre de développer un prototype. Toulon, Villefranche-sur-Mer ou La Seyne-sur-Mer, qui construit un nouveau port, se sont dites intéressées par son concept. Tout en préparant sa petite révolution, ce converti au bateau électrique a commencé à vendre des bateaux et à louer des mini-embarcations de moins de 5 mètres, à ­moteur électrique et qui peuvent être conduites sans permis ­nautique, dans différents ports de la Côte d’Azur.
Jacques et Patrick Crovetto, 65 et 67 ans, cogérants d’Héli Air
Deux frères monégasques, l’un à la gestion, l’autre aux commandes des engins : pour éviter les bouchons récurrents autour de Nice, Héli Air propose de relier l’aéroport Nice-Côte d’Azur à la principauté monégasque en hélicoptère, en sept minutes chrono. «En été, nous effectuons 30 à 40 vols quotidiens, à partir de 70 euros le trajet», explique Jacques Crovetto, qui assure avoir des clients de toutes origines ­sociales. Même si les trajets à la demande vers la Sardaigne ou Saint-Tropez sont eux l’apanage des plus fortunés (à partir de 150 euros) et assurent le bon développement de l’entreprise. Laquelle se félicite d’avoir signé des accords interlignes avec Air France et plusieurs compagnies, permettant à Monaco d’être ­référencé comme destination aérienne à part. Les patrons espèrent par ailleurs faciliter à terme les procédures de ­transfert bagages et passagers à Nice, pour réduire le temps d’escale.
Christian Dana, 51 ans, gérant de bases nautiques
«Le jet-ski pour un tour de 20 minutes ou carrément la randonnée qu’on organise avec petit déjeuner et séance photos pour 200 euros marchent fort. Beaucoup de vacanciers s’offrent ça à la fin des vacances, histoire de se faire plaisir une dernière fois avant de repartir», raconte Christian Dana, propriétaire de bases nautiques à Antibes, Villeneuve-sur-Mer et Villeneuve-Loubet. Les estivants peuvent y pratiquer à peu près tout ce qui existe d’activités aquatiques à moteur : ski nautique (30 euros), parachute ascensionnel (70 euros, possible à deux) et, cette année, le tout nouveau «fly board» : un bateau tracte une personne qui doit se tenir en équilibre au-dessus de la mer grâce à deux puissants jets d’eau fixés dans son dos ; sensations garanties.
Muriel Di martino, 41 ans, DG de Locasail
Notre flotte d’une vingtaine de bateaux est amarrée dans notre marina privée dans le port de Bandol», explique la fille du fondateur de Locasail. Ce qui permet à Locasail de «vendre en direct, sans comptes à rendre»
et a fait en quarante ans de l’entreprise varoise un des principaux distributeurs de la marque Jeanneau, fabricant français de bateaux à voile et à moteur appartenant au groupe Bénéteau. ­Aujourd’hui Locasail affiche 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Basée dans l’un des ­principaux ports de plaisance de la Côte d’Azur, l’entreprise compte un tiers de clientèle ­étrangère et deux tiers française. A la location,
il faudra débourser 350 euros la journée pour un Cap Camarat 5.5, petit bateau de 5,5 mètres de long. Rien à voir avec le voilier de 17 mètres Sun Odyssey, dernier arrivé au port.

Samuel Drouet, 32 ans, P-DG de Modul’Art Space
«Notre produit répond à 100% aux exigences de la loi littoral, qui impose aux plagistes de démonter leurs installations à la fin de la saison», se félicite le fondateur de cette dynamique PME basée à Nice et dont l’activité (2 millions d’euros, sans doute le double au prochain exercice), surfe sur la nouvelle législation. Et pour cause : Modul’Art Space propose des structures de plages privées «entièrement démontables», restaurant, cuisine, bar, mobilier, etc. «On s’adapte à la demande, on peut construire un restaurant de plage très contemporain, ou façon paillote», ajoute le P-DG, dont la société a convaincu, grâce à une logistique bien rodée, des concessions aux Caraïbes et sur tout le littoral français. Mais le cœur de sa clientèle est sur la Côte d’Azur, où Modul’Art Space réalise 70% de son activité, de Bormes-les-Mimosas à Cagnes-sur-Mer, en passant par Saint-Tropez, où le nouveau Nikki Beach sera en partie construit par l’entreprise.
Albert Dufrêne, 64 ans, P-DG de la Tarte tropézienne
La petite entreprise, qu’il a reprise en 1986, s’est imposée comme la référence du fameux dessert à la crème pâtissière. En plus de ses 22 enseignes propres le long de la Côte et à Paris, elle fournit «20 plages à Pampelonne et environ 200 restaurants sur le littoral», assure Albert Dufrêne. Lesquels proposent également des mille-feuilles à la tropézienne ou les minitartes, dites «baby», qui seront déclinées cet été dans des parfums méditerranéens comme la lavande. Un succès qui motive Albert Dufrêne à accélérer le développement à l’international : il mise pour cela sur des corners dans les aéroports de Nice et de Paris, alors que le nom de Tarte tropézienne est désormais mondialement protégé.
Laurent Edlinger, 46 ans, Laurent Primeurs
Rares sont les fournisseurs de plages et restaurants à faire autant l’unanimité. Sur un marché ultraconcurrentiel, Laurent Edlinger a su imposer ses fruits et légumes frais. Ce Provençal, installé depuis vingt ans à Ramatuelle, est le fournisseur de plus de la moitié des plages de Saint-Tropez, comme la fameuse plage des Jumeaux. «C’est de loin le meilleur rapport entre rapidité du service, qualité et fraîcheur du produit», dit un ­plagiste de Pampelonne. Un succès que Laurent Edlinger explique par «une présence permanente sur les marchés, en collaboration étroite avec les producteurs», qui lui permet d’avoir une vraie réactivité et d’enregistrer un chiffre d’affaires stable à 4 millions d’euros en 2013.
F. et Giselda Fenocchio, 63 ans, glacier Fenocchio
Cactus, tomate-basilic, violette ou lavande : ce sont les sorbets que dégustent les touristes dans le Vieux-Nice ou au bord de la mer, après s’être payé une ou deux boules dans l’une des quatre enseignes de cette affaire familiale fondée en 1966. La glace Fenocchio doit son succès «à une méthode de fabrication artisanale. Ça coûte plus cher, c’est plus long, mais c’est notre choix», explique Francis, également créateur de gâteaux glacés qui valent le détour. Des choix payants : Fenocchio écoule 200 000 litres de glace par an pour 2,7 millions d’euros d’activité.
David Luftman, 32 ans, P-DG de Prairies de la Mer
A ceux qui rechercheraient un peu de bohème dans le clinquant ­tropézien, son groupe propose des hébergements en bungalow sur la plage de Port Grimaud, dans la baie de Saint-Tropez. Mais qui dit bungalow ne dit pas forcément hébergement pour tous : les Prairies de la Mer ont obtenu leur cinquième étoile en 2012, et la nuit y est facturée jusqu’à 355 euros le week-end en haute saison ! Le but est d’y ­«recréer un village polynésien», avec tous les services luxe en plus, explique le jeune P-DG, qui a repris cette affaire familiale en 2004 et dont il a depuis ­multiplié le chiffre d’affaires par neuf, à 15 millions d’euros. Mais le ­premier ­hôtel de plein air d’Europe sait aussi surprendre : depuis 2006, David Luftman y organise chaque été le festival Plage de Rock, avec des concerts ­gratuits au milieu des bungalows.
Benoît Géli, 35 ans, président des Plages électroniques
Le festival qu’il a cofondé en 2006 est devenu une référence des nuits azuréennes, avec une fréquentation stabilisée autour de 11 000 personnes sur la plage du Palais des Festivals de Cannes. Et presque tout seul, puisqu’il affiche 88% de financement propre, pour 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires. Au programme cette année, Laurent Garnier, Madeon, Mr. Oizo, entre autres. «Nous sommes de plus en plus ambitieux. Pour 2015, on veut ajouter des scènes et organiser des rendez-vous tout au long de l’année», annonce Benoît Géli, qui peut se targuer d’avoir fait un carton en février lors de la première édition des Dunes électroniques, l’équivalent de son festival, mais dans le Sahara tunisien.
Didier Gighliano, 45 ans, DG Côte d’Azur de Vlaemynck
Allongé sur un transat ou attablé à une terrasse les pieds dans l’eau, un touriste azuréen a peu de chances de ne pas utiliser une fois au moins dans son séjour le matériel de Vlaemynck. Sans forcément le savoir : l’entreprise est l’un des principaux loueurs de matériel d’équipement des plages restaurants. «Nous livrons en début de saison, réparons et retapons sur place si ­besoin, ce qui fait que nos clients n’ont pas à investir autre chose que la location elle-même. Pour un parasol, il en coûte ainsi environ 45 euros l’année», explique Didier Gighliano. La société familiale de ce Niçois a été reprise par Vlaemynck en 1997, le fabricant Fermob rachetant ensuite le tout en 2008. Elle réalise 95% de son activité dans le sud de la France, auprès de 400 clients. Tout en continuant sa politique de produits à la demande et quasi 100% made in France, Vlaemynck travaille sur un projet de parasol aux baleines en fibre de verre, moins sujettes aux torsions et donc à la casse.
J.-C. Grandmanche, 56 ans, propriétaire du Lido de Toulon
Plage, fête et ­célébrités : il y a comme un concentré de Côte d’Azur dans ce restaurant mythique de Toulon, où Django Reinhardt fit ses débuts et que Jean-Claude Grandmanche a repris en 1990. «Notre clientèle vient profiter en été de notre cuisine et de notre plage privée, à 10 euros la journée. Trois fois moins cher que Saint-Tropez», détaille le patron, dont l’établissement affiche 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires. A table, les pâtes à la langouste ou le wok d’agneau font le bonheur des touristes, mais aussi des politiques et des people. Ouvert 365 jours par an, le Lido attire des fêtards de toute la Côte à ses deux célèbres soirées, la Soirée blanche début juillet et la Soirée noire fin août.
Marco Grilli, 61 ans, ­président de l’école de ski nautique des Belles Rives
Il a côtoyé toutes les stars américaines qui avaient fait de Juan-les-Pins leur rendez-vous estival, dont Miles Davis, et en a initié quelques-unes au ski nautique dans ce lieu mythique où la discipline fut inventée en 1932 par le Norvégien Emil Petersen. Son club a par ailleurs formé quelques champions du monde ou d’Europe. De quoi en faire l’un des plus réputés de la Côte, d’autant plus que, chez Marco Grilli, la «passion d’enseigner» ne s’effrite pas avec les années, lui qui, contrairement à beaucoup d’autres moniteurs, ne devient pas prof de ski alpin l’hiver. Son offre est large (skis doubles, mono ou wakeboard) et ouverte à tous, dès l’âge de 3 ans.
Bernard Keklikian, 62 ans, P-DG de K.Jacques
Quatre-vingts ans d’existence, des points de vente dans le monde entier et des spartiates toujours à 100% made in… Saint-Tropez. «Nous avons eu des propositions de délocalisation, mais nous avons refusé», explique Bernard Keklikian, fils du fondateur Jacques, qui a bien compris que le mythe du village varois était indissociable de la fabrication de ses sandales. Près de 60 000 paires, dessinées par l’autre héritier, Georges, sortent chaque année des ateliers tropéziens, des classiques (150 euros) aux plus fantasques (en python ou en crocodile, la paire peut aller jusqu’à 1 400 euros). Pour l’été 2014, la tendance est à une légère bande colorée sur le rebord de la languette avant, que les fashionistas pourront étrenner sur les bords de mer de la Côte d’Azur ou se faire fabriquer à la demande dans l’atelier de la zone artisanale Saint-Claude, où le patron gère sereinement une ­affaire qui affiche 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et qu’il s’apprête à transmettre à ses deux filles et à sa nièce.
Alain Kwiatkowski, 55 ans, P-DG de Kiwi
«Quand j’exporte mes produits, j’exporte Saint-Tropez, je vends un esprit», résume celui qui a lancé il y a trente ans sa marque de maillot de bain. Une stratégie payante : Kiwi enregistre 17 millions d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 9% après plusieurs années à deux chiffres. Et ce notamment parce que la marque a su s’adapter : la gamme s’est élargie à des vêtements d’été, très colorés, coupes simples et prix abordables, dont des nouvelles collections sont mises en rayon tous les 45 jours. Les shorts en lin et les sacs floqués d’une photo du vieux Saint-Tropez devraient être des produits phares de l’été, prévoit le P-DG. Ils seront vendus notamment dans la grande boutique sur le port du village varois : «Chez nous, la porte est grande ouverte et on peut toucher les produits», sourit-il, comme pour prendre le contre-pied des boutiques de luxe qui pullulent à Saint-Trop.
Jérôme Montantème, 43 ans, directeur de Tiara Miramar Beach Hotel
Le mythique hôtel Miramar de Théoule-sur-Mer, dont cet ancien de la Villa Florentine à Lyon a pris la direction fin 2013, a rouvert au printemps après 18 mois et plusieurs millions d’euros de travaux, qui lui permettent d’afficher une cinquième étoile et de revoir ses ambitions à la hausse. «On passe d’un quatre-étoiles usé et fatigué à un nouvel établissement où toutes les prestations ont été augmentées», dit le directeur. L’établissement reste entièrement tourné vers la mer : sa plage privée n’est accessible que depuis le bâtiment et «un ponton a été cons­truit pour un accès direct de la mer à l’hôtel». Objectif : gagner 30% de chiffre d’affaires, ce à quoi doit également contribuer l’hôtel Yaktsa voisin, plus petit et qui cible les estivants en recherche de romantisme.
Frère Marie-Pâques, 57 ans, gérant de l’Abbaye de Lérins
Religion et business ne sont pas incompatibles. «Mais nous ne sommes pas là pour accumuler de la richesse, la finalité, c’est d’entretenir l’île Saint-Honorat et d’assurer son équilibre écologique», explique Frère Marie-Pâques, membre du monastère de Lérins, qui a créé deux entreprises. L’une gère les allers-­retours en bateau des touristes depuis Cannes, l’autre les visites sur l’île, qui peuvent passer par le restaurant La Tonnelle, inclure une balade au pied du monastère avec vue sur le cap de l’Estérel et les Alpes, puis dégustation de vins : «L’insularité a donné une typicité particulière à nos syrahs, pinots noir ou chardonnays», ajoute le religieux, qui avance un chiffre d’affaires cumulé de 3 millions d’euros par an, dont la première utilité est de «stabiliser l’activité».
Alain Palamiti, 55 ans, propriétaire de la plage Les Pirates
Parmi les plages privées de la Côte, elle est de celles qui font figure d’institution. D’abord, pour ses 2 000 mètres carrés et 300 matelas, posés sur un des pontons ou sur le sable fin, bichonnés par la famille Palamiti depuis plus de trente ans. Ensuite, pour sa cuisine : basée sur les recettes italiennes de la mamma qui garde aujourd’hui encore un œil sur les fourneaux, elle ravit les vacanciers de Juan-les-Pins, qui peuvent savourer les vertus des pâtes aux fruits de mer ou des escalopes milanaises. Enfin, parce que les clients sont tous traités avec la même attention. «Un jeune client qui vient pour la première fois est un futur habitué», souligne Alain Palamiti.
Bertrand Poncet, 38 ans, ­directeur de Bertrand Poncet Massages
En une quinzaine d’années, il est devenu le masseur incontournable de toute la Côte. «Il n’y a aucune réglementation pour être masseur en France, alors j’insiste pour que les miens soient formés pendant 500 heures», explique cet ancien acupuncteur qui a créé sa propre école de massages en parallèle de son business. Sur les plages (Hi Beach de Nice, Belles Rives de Juan-les-Pins), dans les hôtels, les spas, et même sur les yachts, son équipe, qui compte en été jusqu’à 100 personnes, prodigue 7 jours sur 7, de 8 à 23 heures, massages thaï, suédois, californiens, sur chaise… Et même plus, puisqu’elle compte aussi un ostéopathe, une esthéticienne ou un maître-nageur. Des services qui s’adressent à une clientèle plutôt aisée, mais peuvent tenter des budgets plus raisonnables, la demi-heure de relaxation se monnayant à 45 euros.
Pierre-Louis Renou, 41 ans, ­directeur du Majestic Barrière de Cannes
Le directeur a pris ses fonctions en 2013 après des expériences dans des palaces comme le Crillon de Paris ou le Martinez voisin. Après les travaux de rénovation de l’hôtel lancés en 2008, le Majestic inaugure cet été sa nouvelle plage, sur laquelle il a mis le paquet pour damer le pion à ses concurrents cannois : le plus important ponton privé de la Croisette y a été aménagé, deux restaurants proposeront la cuisine du chef Maryan Gandon ou une cuisine japonaise, et toutes les activités classiques des plages privées y seront disponibles, version 5 étoiles. De quoi s’immerger le temps d’une folle journée au cœur d’un lieu mythique du Festival.
Véronique RoulLeaux, 57 ans, P-DG de Seawax
Cette multi-entrepreneure, passée par la création de produits de sécurité électronique très pointus, a lancé en 2009 son entreprise de peinture pour le carénage de bateaux de plaisance. Le plus : son produit permet d’empêcher que la faune et la flore s’accrochent aux coques des bateaux et, en outre, il ne pollue pas : «C’est tout l’inverse des peintures utilisées actuellement, chargées de sel de cuivre, un composant mauvais pour la santé de celui qui va l’appliquer – en général, le propriétaire du bateau – et qui tue les poissons», fait valoir Véronique Roulleaux. Installé à Saint-­Raphaël, Seawax a développé le «B to B» (business to business), s’exporte au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Caraïbes et veut faire progresser la part de «B to C» (business to consumer) pour ­gagner en reconnaissance sur un marché dominé par quel­ques gros groupes.
Delphine Sémavoine, 41 ans, DG de l’agence ­Mobilboard de Nice
Parcourir Nice, vieille ville et bord de mer, embarqué sur un des fameux «Segway», c’est ce que propose Mobilboard, l’agence qui loue ces engins ­gyropodes électriques monoplace et à deux roues : «Nous ­organisons différents circuits, qui partent de la Promenade des Anglais, passent dans le Vieux-Nice (de 30 à 50 euros), et une grande randonnée qui va jusqu’à Villefranche-sur-Mer (75 euros), offrant un panorama sur la baie des Anges», explique Delphine Sémavoine, à la tête de l’agence depuis 2008, où elle enregistre des progrès de fréquentation chaque année. Près de 10 000 personnes, essentiellement des touristes étrangers, s’essaient ainsi à ce nouveau mode de transport, dont la moitié en été, une source de revenus essentielle qui se conjugue aussi à des activités de «street marketing» ou d’événementiel durant le reste de l’année.
Lionel Servant, 46 ans, ­directeur de l’hôtel Radisson Blu 1835
A côté du Carlton et du Martinez, l’enseigne du groupe Rezidor essaie de se faire un nom sur le marché de l’ultraluxe cannois. Pour cela, elle mise sur cet Auvergnat, arrivé en 2013 du Radisson Blu de Nice, et sur un créneau que le groupe développe dans d’autres villes méridionales comme Djerba ou Ajaccio : la thalasso, même à Cannes qui n’avait aucune tradition thermale, mais se trouve au bord d’une mer dont la salinité possède des vertus particulières contre les rhumatismes. Ce qui permet de bien faire tourner l’établissement de l’automne au printemps, les baignoires hydromassantes et les bains japonais permettant à l’activité thalasso d’enregistrer un chiffre d’affaires journalier de 3 000 à 10 000 euros. De bons débuts pour cet hôtel refait en 2010, mais qui espère lisser sa saisonnalité et inverser la tendance en parvenant à amener les clients de l’hôtel vers la thalasso.
Thierry Voisin, 66 ans, courtier en yachting
Il gère depuis le port de Nice une douzaine de yachts pour le compte de leurs propriétaires, de 25 à 50 mètres de long, de l’assurance à l’entretien du bateau en passant par la paie de l’équipage. Des yachts qu’il loue aussi l’été à «des investisseurs, des gens qui ont des business et gagnent bien leur vie». Ce qui est préférable : «pour un 25 mètres, il faut compter 30 000 euros la semaine et 20% de frais en plus. Quand le prix dépasse 500 000 euros, on ne trouve plus de Français», souligne-t-il. Le broker peut à l’inverse aussi chercher un bateau pour un locataire potentiel au sein d’une base de données référençant 98% des yachts en location. De quoi assurer la bonne tenue de l’activité de son agence, malgré la chute des prix de 30% depuis 2008 et le comportement de plus en plus «last minute» de ses clients.
Corentin Bainier
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