C’est un lieu emblématique de Compiègne et de l’Oise. La cité impériale lui doit d’ailleurs une grande partie de sa renommée. L’allée des Beaux Monts, que Napoléon Ier a fait percer dans la forêt pour l’impératrice Marie-Louise, a désormais son sentier pédagogique. Le sentier du « pic mar », du nom de ce petit oiseau adepte de la sculpture sur bois, ouvrira au public le 15 mai.
Après le sentier de la Rainette, cette petite grenouille des étangs, situé à la maison forestière de Vivier-Corax, l’Office national des forêts (ONF) poursuit sur sa lancée et devrait créer, en 2023, un troisième sentier balisé aux étangs de Saint-Pierre, à Vieux-Moulin. Avec comme mascotte, cette fois, la chauve-souris. Une initiative qui est née d’un constat : depuis les confinements liés au Covid-19, la forêt de Compiègne gagne en attrait. Les visiteurs sont plus nombreux qu’avant et perçoivent la nature différemment.
« Ils veulent comprendre ce qui les entoure, sont plus conscients de son importance. Ce n’est plus la petite balade du dimanche, remarque Julien Lefèvre, technicien forestier territorial en charge de l’environnement et de la biodiversité. C’est pour cela que nous mettons en place ces sentiers explicatifs avec des panneaux détaillés sur l’histoire, la faune, la flore… Nous les avons pensés pour tous, également pour les enfants. Ces panneaux sont réalisés par nos soins et fabriqués dans nos ateliers en Bourgogne avec des essences de bois local. ici, par exemple, c’est du chêne. »
Le directeur de l’Unité territoriale Oise Ouest 3 Forêts dresse le même constat : « C’est une attente croissante qui n’a jamais été aussi forte. Après le Covid, la fréquentation est allée à la hausse, notamment dans les forêts périurbaines, plus accessibles. On essaye d’informer les promeneurs au maximum, que ce soit sur des panneaux pédagogiques, sur notre site Internet ou sur notre page Facebook, détaille Pierre Bouillon. La forêt compte une pluralité d’usagers, randonneurs, marcheurs, cyclistes et j’en passe. Ils veulent tous une forêt naturelle, mais ce ne serait que des fourrés, des ronciers. Et quand il y a un trou dans une allée, ça râle. C’est l’occasion d’expliquer notre rôle et notre travail, en plus de les éclairer sur la biodiversité. »
Accessible depuis le carrefour de Tréan, le sentier du pic mar veut ainsi informer les promeneurs mais aussi les canaliser sur un cheminement bien défini. Sa réalisation a été possible grâce aux 30 000 euros alloués par le conseil départemental. Car le site des Beaux Monts, classé réserve biologique dirigée, est unique en France.
Il renferme sur ces 129 ha de nombreux habitants et des espèces végétales remarquables : des œillets, des anémones, des gentianes et plus d’un millier de chênes vieux de plus de 400 ans, dont beaucoup ont été plantés par les moines de l’abbaye Saint-Corneille en 1547. « Ces vieux bois sont primordiaux car ils sont l’habitat de 30 % de la biodiversité forestière », insiste Julien Lefèvre.
« Ce site regroupe, par exemple, des gobemouches, petit oiseau en déclin, et aussi 18 espèces de chauve-souris sur les 21 qui existent en Picardie, note le forestier. Nous avons également fait réaliser des comptages qui permettent de confirmer la belle présence du pic mar. On a pu constater que sa population s’est bien maintenue en dix ans. » L’ONF envisage également d’éditer un livret pédagogique pour ce sentier.
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