Des cafards , des murs qui s’effritent , des fuites d’eau dans les pièces, un circuit électrique hors norme , des fissures un peu partout… Les époux Saubusse sont à bout. En 2015, lorsqu’ils quittent Savignac pour Coutras afin de se rapprocher de leurs amis et de divers services, ils n’imaginaient pas dans quelle galère ils embarquaient.
« On a visité une maison repérée sur une annonce mais elle était trop petite. La propriétaire me parle alors d’une autre location rue Pierre-Brossolette, plus grande », raconte Stéphanie Saubusse. Lors de la visite, le couple voit bien que des travaux sont nécessaires
« On a visité une maison repérée sur une annonce mais elle était trop petite. La propriétaire me parle alors d’une autre location rue Pierre-Brossolette, plus grande », raconte Stéphanie Saubusse. Lors de la visite, le couple voit bien que des travaux sont nécessaires . « La propriétaire nous a assuré qu’ils seraient faits. »
Stéphane et Stéphanie Saubusse sont confiants , d’autant qu’une cuisine flambant neuve vient d’être installée et que des travaux de peinture et de tapisserie sont en cours. « En fait, c’était pour cacher la misère », analysent-ils avec le recul. Depuis, le couple et ses quatre enfants, qui continuent de payer le l oyer de 640 euros pour ne pas se mettre dans l’illégalité, tentent de quitter ce bien . En vain.
Quelques mois après être entrés dans les lieux, lors d’une demande d’aide courante, Stéphane et Stéphanie Saubusse découvrent que leur maison est sous le coup d’un arrêté préfectoral . « On a appelé la mairie et l’assistante sociale qui nous suit, on a écrit, jamais personne n’est venu », assure la mère. Cette dernière dispose tout de même d’un relevé d’observation de logement daté de fin 2015 et d’une lettre de la Ville de Coutras de juillet 2017 indiquant que ledit relevé « a été transmis au service habitat de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ». Depuis, le couple serait sans nouvelles . Questionné sur cette situation délicate, le sous-préfet Hamel-Francis Mékachéra a découvert le dossier, l’a rouvert et s’engage à le suivre personnellement, lui qui est en charge du pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne (lire ci-dessous).
La situation est aujourd’hui critique. Pendant trois/quatre mois, une fuite d’eau chaude coulait dans le jardin. Résultat : 4 000 euros de facture . « Nous sommes à 200 euros d’eau par mois, même la SAUR ne comprend pas pourquoi notre compteur tourne aussi vite. »
Côté électricité , même gouffre financier : 2 500 euros pour trois mois . « Cette maison nous bouffe tout notre argent. À cause des impayés , on a dû changer plusieurs fois de fournisseurs », se désole Stéphanie Saubusse. Elle assure ne pas arriver à joindre les propriétaires. « On en arrive à se demander si on ne serait pas plus en sécurité à dormir dehors . »
Le couple cherche désespérément une autre location. Lui est maçon intérimaire depuis trois ans, elle, en proie à des soucis de santé . Des profils difficiles pour les agences de location . « On peut payer un loyer jusqu’à 800 euros par mois », assurent pourtant les Saubusse. Même si les logements sociaux sont trop petits pour leur grande famille (1), le couple assure avoir fait une demande l’an dernier . « On n’a jamais eu de réponses. »
Un interlocuteur proche de leur dossier affirme que des propositions leur ont été faites mais qu’elles n’auraient pas été acceptées. « C’est totalement faux , s’étonne Stéphanie. Vous pensez bien que si on avait pu partir, on l’aurait fait ! » Sur ce point, c’est parole contre parole . Quoi qu’il en soit, le constat est là : le couple et surtout leurs quatre enfants vivent dans une maison dans laquelle un drame peut survenir à tout moment.
(1) Il leur faut au moins quatre chambres pour eux, leurs quatre enfants, plus un autre, présent un week-end sur deux.

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