Si les voyants sont franchement au vert pour les surfaces de bureaux (+57 % par rapport à 2020 avec une surface moyenne de 1 000 m²) la situation reste tendue pour les locaux et entrepôts.
Ils viennent tout juste de tomber. Les résultats 2021 du marché de l’immobilier d’entreprise et du foncier, confirmés par l’observatoire du même nom témoignent d’une activité tertiaire soutenue. Malgré la pandémie. En effet, avec un total de 112 369 m² de surfaces de bureaux placés, l’année tout juste terminée se révèle comme un cru exceptionnel puisque l’observatoire n’avait, encore, jamais constaté de tels chiffres depuis 2005, année de sa création par la Métropole : hausse de 57 % par rapport à 2020 et même de 10 % par rapport à 2019, année d’avant la pandémie.
"Montpellier n’est pas un cas isolé dans le top 10 des marchés tertiaires, détaille Michel Peinado, d’Arthur Loyd, représentant de l’observatoire pour 2021. Tous sont, dans leur grande majorité, orientés à la hausse. Et, pour beaucoup, les niveaux de 2019 sont rattrapés voire dépassés."
Une dynamique qui, localement, est alimentée par des entreprises de tous les secteurs d’activité. "Et toutes tailles d’entreprises confondues également." Pas forcément une surprise pour les acteurs du marché. "Nous attendions cette croissance mais, peut-être pas aussi rapidement. Malgré le développement du télétravail les entreprises conservent un profond attachement aux bureaux."
La crise sanitaire oblige des doses de télétravail, à certains changements d’habitudes mais pas au point de rayer d’un trait de plume le présentiel. "Pour l’immense majorité des entreprises le bureau reste un lieu refuge pour regrouper des équipes, échanger, partager. Cela n’est pas une surprise."
Selon Michel Peinado la période pandémique a permis "de voir réellement les avantages comme les inconvénients du télétravail : l’isolement, la perte de repères et du sentiment d’appartenance."
Les transactions de bureaux ont, à dix-huit reprises, dépassé le seuil des 1 000 m² (contre onze l’année précédente). "En 2020, lors du début de la crise sanitaire, beaucoup de grandes entreprises se sont mises en attente. Au contraire des petites et moyennes entreprises qui, dès la sortie du premier confinement, avaient énormément cherché des bureaux. Cela nous avait même surpris à l’époque."
De quoi remettre en cause le modèle du coworking qui continue, jusqu’à présent, à prendre sa place dans le tertiaire ? "A la base il repose sur la flexibilité et amène de la présence dans un immeuble avec, en ricochet, la possibilité de développer du service. Désormais il fait partie intégrante de l’offre même s’il ne convient pas à tout le monde. Progressivement les opérateurs de coworking adaptent leurs offres pour les grandes entreprises."
Aux ruches de start-up, qui persistent, s’ajoutent donc ce que Michel Peinado qualifie d’"espaces de corpoworking pour les grandes entreprises. Les modèles ne s’opposent pas mais se complètent. D’ailleurs, en 2021, deux grands opérateurs de coworking ont signé pour 112 000 m²."
Pour l’immense majorité des entreprises le bureau reste un lieu refuge pour regrouper, échanger, partager
Reste que, pour l’année 2022, les perspectives semblent être moins bonnes. Du fait, essentiellement, d’un manque d’offres de bureaux neufs. Une conséquence des retards pris sur les chantiers de certaines ZAC (zones aménagement concerté) comme Cambacérès, Hippocrate et Nouveau Saint-Roch. L’effet écho, en quelque sorte, de la crise sanitaire. "S’ajoute à cela l’attente de certains promoteurs en 2020 qui ont un peu attendu avant de lancer des opérations. Cela s’ajoutant au très bon niveau de commercialisation en 2021 qui fait qu’en 2022 l’offre immédiatement disponible sera, mécaniquement, très faible."
Un marché, donc, provisoirement un peu sous tension. Mais pas au point de voir une flambée des prix. "L’immobilier d’entreprise n’a pas un marché aussi réactif que l’habitation. On reste rationnel, cartésien. La tension n’entraîne pas l’ébullition."
Cette pause sera, cependant, de courte durée puisqu’une nouvelle croissance est attendue en 2023 et 2024. Notamment avec les programmes d’immobiliers professionnels qui seront livrés sur la ZAC Cambacérès.
Pour le maire de Montpellier, président de la Métropole, les bons chiffres de l’immobilier professionnel en 2021 "sont autant de signaux très encourageants. Il y a une véritable dynamique de créations d’entreprises qui est accompagnée par les équipes de la Métropole."
Michaël Delafosse n’oublie pas le projet, déjà avancé, de Med Vallée qui "génère une dynamique nouvelle." Comme les efforts, en 2021, de soutien à la tenue de congrès. "Cela fait connaître le territoire, ses atouts et ses possibilités. Cela génère, ensuite, des implantations nouvelles d’entreprises. Nous avons également fait le choix de réserver un peu moins de logements dans la zone du Nouveau Saint-Roch pour mettre l’accent sur les bureaux, proches du centre et des quatre lignes de tram. De même, sur la zone de Cambacérès, où nous allons intensifier l’accueil des entreprises, notamment dans le secteur porteur des industries culturelles et créatives."
Sur la question des entrepôts, maillon faible de la Métropole, Michaël Delafosse évoque "la nécessité de collaborer avec des territoires voisins, notamment autour de l’A75. Il n’est pas question de consommer trop d’espace agricole pour, au final, créer peu d’emplois. J’étais ainsi opposé à l’idée qu’Amazon s’installe à Saint-Jean-de-Védas. Un site de ce type a besoin de beaucoup de foncier mais génère, en retour, trop peu d’emplois."

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