C’est à la Maison du peuple, à Morlaix, que l’intersyndicale, formée par les syndicats CFDT, CGT et SUNDEP-Solidaires, a convié la presse, ce soir du mardi 17 mai 2022. Ils sont une vingtaine autour de la table, syndiqués mais aussi non syndiqués, « salariés Ogec comme AESH et professeurs des 1ers et 2e degrés » qui veulent dénoncer la « souffrance » qui touche « nombre d’entre eux » dans le groupe Ecam (Établissements catholiques associés du Pays de Morlaix). Et qu’ils imputent à « la politique de management de leur direction ».
Pour rappel, ce groupe scolaire, privé sous contrat, a été créé en 2015 sous l’influence notamment de Yannick Coulouarn, qui en fut le responsable jusqu’en 2016 et ce jusqu’à l’arrivée de Thierry Lavarec.
Ce dernier, toujours à sa tête, coordonne les établissements de l’école primaire de Saint-Joseph, les collèges Saint-Joseph et Saint-Augustin de Morlaix et le collège Sainte-Marie de Saint-Thégonnec, ainsi que les lycées Notre-Dame-du Mur et le Porsmeur à Morlaix. Si elles sont mises en avant sur le site d’Ecam, les écoles du Sacré-Coeur et l’école Notre-Dame-de-Lourdes, de Morlaix, n’en font, elles, pas administrativement partie.
Ce mardi 17 mai, ceux présents se déclarent « démunis après des mois à tenter de régler la situation en interne » et décident de faire un pas en direction de l’extérieur, les médias. Objectif : « Se faire entendre et améliorer la situation pour le personnel du groupe Ecam pour réussir à bien travailler ensemble ». Il y a de l’émotion autour de la table, il y a aussi beaucoup de références à leur cœur de métiers tourné vers leurs élèves.
Cette réunion est historique aussi car c’est la première fois qu’un conflit est rendu visible dans ce groupe privé. « En 2015, nos organisations avaient d’ailleurs alerté le Rectorat sur les risques découlant de la formation de cet ensemble scolaire », souligne l’intersyndicale. Des risques notamment sur « la gestion humaine, sur le management »…
Pour les syndicats, le problème soulevé – le management au sein d’Ecam- pose la question du « contrôle des directions des établissements » privés. Pour eux, « c’est le flou entre le Recteur académique et la Direction diocésaine », les deux instances qui sont responsables et au-dessus du groupe Ecam. Un problème que l’intersyndicale pose sur la table médiatique après « avoir cherché à avertir les uns et les autres ».
Pour les trois syndicats, ces instances sont « trop distantes » du terrain et bien loin de « comprendre ce qui se passe » parmi les membres du personnel d’Ecam, comme « la peur de témoigner en donnant son nom »…Pourtant, l’intersyndicale l’affirme : ces dernières semaines, elle a déjà recueilli « une cinquantaine de témoignages ». Pour rappel, le groupe Ecam compte « 220 enseignants, 53 personnels de droit privé et 25 AESH ».
Ce mardi 17 mai, lasse de ses démarches entreprises depuis ce jour d’été 2021 « où une lettre anonyme de six pages a été adressée à chaque syndicat », lasse de « rappeler la nécessité de protéger les témoignages », l’intersyndicale a décidé, avec les non syndiqués présents, de demander « un audit extérieur et intégral pour risques » et une « enquête académique ».
À la suite de cette réunion, la rédaction a donc cherché à connaître la position actuelle des protagonistes aux postes de directrice. Comme Thierry Lavarec, le coordinateur d’Ecam, le Rectorat à travers son service de communication et la Direction de l’enseignement catholique du Finistère… Aucun d’entre eux n’a réagi favorablement à ces deux demandes de l’intersyndicale et des personnes non syndiquées formulées à la presse.
Chacun a justifié son action, ses réunions et son attitude ces derniers mois. Ainsi, Thierry Lavarec s’est décrit comme étant « toujours ouvert au dialogue et souhaitant être dans l’écoute ». Le Rectorat a affirmé n’avoir « à ce jour constaté aucun dysfonctionnement objectivable » mais « reste attentif à l‘ évolution de la situation et a sollicité l’intersyndicale afin d’obtenir des faits objectivables ». Le Directeur de l’enseignement catholique du Finistère a rappelé aussi sa proposition de recevoir « les personnes susceptibles d’être concernées, la confidentialité leur étant garantie ». Le président de l’Ogec-Ecam n’a, lui, pas encore répondu à la rédaction.

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