En 5 ans, les fonds investis dans les startups de l’immobilier (aussi appelées Proptechs en bon français) ont été multipliés par 50, soit 20 milliards d’euros à l’échelle mondiale. En France, 400 jeunes pousses vous aident à trouver un bien mais aussi à l’entretenir, le louer et le vendre, le tout en suivant deux objectifs : plus facile et moins cher. On vous dit à qui faire appel et à quel moment.
Par Florent Vairet
On le sait, acheter un appartement est un projet de longue haleine. Et se lancer dans une grande ville dense et saturée ne fait que rajouter du piment d’Espelette au projet. Résultat : 85 % des Français sont stressés, voire extrêmement stressés, par la recherche d’un prêt immobilier, d’après une étude réalisée, en août 2018, par le cabinet Toluna Suvbey.
Heureusement, la “startup nation” a accouché de tout un tas de jeunes pousses qui facilitent la vie des acheteurs, de la recherche à la prise en main de l’appartement… jusqu’à sa revente. Wow déjà ?
Pour commencer, le wannabe propriétaire peut commencer par faire comme Lulu et se rendre dans la rue. Non, pas pour chercher les panneaux à vendre accrochés aux fenêtres, mais pour pousser la porte de l’agence immobilière la plus proche. Mais vous lecteurs des Echos START, bien informés, qui avez récemment lâché un “ok boomer” à votre oncle qui ne comprenait pas votre régime végétarien, vous êtes plus agiles que cela. Vous courrez sur internet pour comprendre un moyen plus efficace d’avoir accès au maximum d’offres. Allez, on vous explique tout.
Vous vous inscrivez à des sites comme Le Bon Coin, Seloger.com ou Pap.fr. C’est à ce moment que vous tombez sur des startups révolutionnaires qui rassemblent TOUTES les annonces publiées sur le web 2.0. Parmi elles, vous découvrez Where You Love ou Folhomee. Deux assistants personnels à qui vous donnez tous vos critères de recherche, du prix au type de quartier (bruyant, commerçant…) où vous souhaitez vivre. Ces chatbots se chargent de vous alerter dès qu’une pépite est mise sur le marché, idéal pour se retrouver en en haut de la pile des postulants. Where You Love vous proposera aussi des services payants comme la gestion des rendez-vous avec les différentes agents immobiliers. Folhomee se propose de jouer, de son côté, les courtiers en crédit immobilier.
Il existe aussi des agents 2.0 low cost comme Proprioo. La startup s’occupe de dépêcher un consultant pour venir prendre les photos et poster l’offre sur les plateformes. Pour l’acheteur, l’intérêt est qu’ici il n’y a pas de frais d’agence qui varient (comme c’est le cas entre les différentes agences, avec une moyenne nationale de 5%. La startup propose une commission de vente entre 1,99% et 3,99% selon votre ville, calculée sur le prix final de vente du bien, dans la limite d'une commission minimale de 4.990 euros (qu’on rappelle : À LA CHARGE DE L’ACHETEUR). Proprioo travaille sur un volume de ventes plus important qu’une agence tradi, ce qui lui permet de baisser sa marge. La startup vient d’ailleurs de passer sa 1.000e vente.
Les taux d’emprunt sont bas depuis plusieurs années. 2019 a d’ailleurs été une année record pour le crédit à l’habitat. Les Français peuvent acheter 36% de mètres carrés supplémentaires par rapport à 2008, selon l’indicateur de pouvoir d’achat immobilier de BNP Paribas Real Estate. Youhou !
A l’heure de faire la danse du ventre au banquier, un point risque de bloquer : le montant de l’apport personnel. Plus il est important, plus il rassure la banque. La startup Virgil a trouvé le moyen de contourner cette contrainte et fournit cet apport. En contrepartie (startup nation ne veut pas dire bisounours land), elle détient un petit morceau de votre appartement pour une durée de dix ans, un peu comme quand un investisseur place de l’argent dans une entreprise. Si Virgil vous apporte 10% du prix du bien (ce qui correspond au niveau de l’apport attendu par les banques), Virgil détient 15% de l’appartement. En cas de revente, la startup récupère le même pourcentage du montant de la vente. Si le marché a augmenté, il empoche sa plus-value. Au bout de dix ans, les propriétaires ont la possibilité de racheter les parts de Virgil, au prix du marché.
Un apport qui tombe du ciel ne suffit pas pour vous emparer de votre coup de coeur ? Vous pouvez toujours investir dans la pierre… sans investir les lieux. Cette formule s’appelle l’investissement locatif. Une option plébiscitée par les flemmards quelque peu fortunés. Tout se passe par ordinateur, comme avec Bevouac. Ce spécialiste de la donnée estime le marché et les rentabilités par quartier dans huit villes françaises (Grenoble, Le Havre, Lille, Lyon, Nancy, Nantes, Rennes, Rouen). Elle accompagne ensuite l’acquéreur dans ses recherches, vérifie la conformité de tous les documents (diagnostics et l’état financier de la copropriété) et se propose de gérer les travaux et de l’aménagement. Si mettre votre achat à la location vous angoisse, Bevouac monte et suit le dossier de location, via à une agence partenaire (moyennant une commission annuelle).
Dans la même veine, Le Bon Bail génère automatiquement au propriétaire un contrat de location sur-mesure, et dont la conformité est garantie par un avocat.
Désormais heureux propriétaire d’un appartement, il vous faut entretenir les parties communes. Et surprise : la première assemblée générale à laquelle vous assistez vote la rénovation de la façade. Bam. Plus une flopée de petits travaux. Bam bam. Des décisions synonymes de mise au pot. Adieu vos petites économies ou presque. La startup MeilleureCopro propose de réduire les charges des copropriétaires en les comparant avec celles d’immeubles semblables. Elle peut renégocier à votre place les contrats avec les prestataires.
Ces rénovations sont aussi synonymes de complications dans la vie de la copropriété : nuisances sonores, palier sali et entrée obstruée… Vous décidez d’appeler votre syndic… qui est aux abonnés absents. ChouetteCopro propose est un outil de communication qui trace en ligne l’avancée des travaux faits, en cours ou à faire, et sur lequel vous pouvez signaler une panne, annoncer la venue d’un prestataire, etc. Un bon moyen d’instiller plus de transparence dans la relation copro/syndic souvent… tumultueuse. D’ailleurs, la startup syndic Bellman joue la relation équitable puisqu’elle se rémunère en fonction de la satisfaction de ses copropriétaires.
Toujours pas convaincu par l’idée d’avoir un syndic ? No problemo, la réforme de la copropriété qui devrait entrer en vigueur le 1er juin 2020 facilite les formes coopératives, c’est-à-dire, sans syndic professionnel. Les copropriétaires gèrent directement leur immeuble. Matera (ex-Illicopro) propose les outils nécessaires à la bonne gestion qui comprend l'accès à leurs experts (comptables, juristes, etc.) ainsi que l'accès à la plateforme sur laquelle chaque copropriétaire peut s'enregistrer pour suivre la gestion de la copropriété.
La lune de miel entre vous et votre appartement est consommée. Vous n’avez plus la flamme et vous voulez vous séparer. Conquis par votre expérience d’achat 100% startup, vous voulez continuer sur votre lancée. Weloge vous propose une solution tout compris : estimation bien sûr mais aussi relooking du bien et shooting professionnel. Elle se charge d’effectuer des diagnostics réglementaires. La jeune pousse cible les internautes les plus à mêmes d’être intéressés et filtre les dossiers. Cherry on the cake : ils organisent la soirée que vous voulez organiser avec votre entourage à l’occasion de la vente de votre bien.
Au diable ces enfantillages ! Pour les très très pressés, Homeloop estime votre bien et vous envoie une offre d’achat sous 48 heures… en échange d’une décote d’environ 7% du montant du bien par rapport au prix du marché. Eh oui, il faut savoir ce qu’on veut. Le service n’est disponible qu’en région parisienne et dans les Hauts-de-France.
Florent Vairet
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