l’essentiel Hôtellerie-restauration, transport, bâtiment, agriculture et santé sont les secteurs qui peinent à recruter dans cette période de rentrée. Même si le phénomène n’est pas nouveau, il s’est accentué. Tour d’horizon.
Karine, gérante d’un hôtel est épuisée… après 80 jours de travail sans un seul de repos !
"Pour pouvoir prendre ne serait-ce qu’un jour pour souffler, je dois fermer l’hôtel, ce qui n’est pas possible en haute saison, explique-t-elle. Je poste des annonces de recherche d’emploi tous les jours : peine perdue. Et ça dure depuis un an. Au début, je me suis tournée vers Pôle Emploi, mais l’agence n’a envoyé personne. Je vais maintenant sur les groupes créés sur Le Bon Coin et Market Place. Les gens répondent puis ne donnent pas suite. J’essuie refus sur refus. C’est un vrai casse-tête !" Cette chef d’entreprise ne comprend pas. "Certains se présentent et acceptent mais n’honorent pas le rendez-vous d’embauche. D’autres, pour le ménage, exigent un tarif horaire digne d’un master 2, d’autres refusent les week-ends".
Dans le bâtiment, le problème a pris une telle ampleur que des entreprises refusent des devis. "Des artisans refusent carrément des chantiers, les clients ne savent pas où se tourner, explique le président de la CAPEB, Olivier Colom. Malheureusement ce sont les clients qui font les frais de cette crise : "Certaines entreprises ont tellement de boulot qu’elles en profitent pour faire des devis élevés et exagèrent." Des répercussions pour le client qui se rajoutent aux augmentations dues aux envolées des matières premières. "Les trésoreries d’entreprises sont au plus bas, car elles ont signé des devis à un coût à un instant T qui aujourd’hui ne reflètent plus la réalité, et leurs marges baissent. Sans même parler des matériaux, mes dépenses seules de carburant sont montées à 300 euros de plus par mois !"
Si les explications à cette pénurie sont multiple : salaires peu attractifs, pénibilité, métiers peu plaisants, elles tiennent également au nombre de micro entreprises : "Sur les 13 000 entreprises artisanales présentes dans l’Aude, 6 000 sont des micros et 30 % d’entre elles déclarent un CA moyen de 6 000 € ! Elles ne cotisent à rien. Ce statut leur permet de travailler en toute impunité tout en mettant en difficulté le système."
Parmi les solutions avancées, des négociations salariales au niveau national sont attendues pour cet automne : "Nous avons rencontré les députés et les sénateurs pour leur faire part de la nécessité d’augmenter les salaires."
Car les rémunérations et les conditions de travail sont souvent peu attractives. Nathalie 44 ans, cadre administrative et financière a accepté de baisser ses prétentions de 700 € par mois : "Après un an de chômage, je préfère toucher le SMIC que d’attendre de retrouver un emploi à 2000 €."
Dans le domaine du transport, ce n’est pas mieux. Georges, lui, est chauffeur de poids lourd. "Quand j’ai été embauché, j’ai bien spécifié lors de mon entretien avec le patron de la boîte qu’à mon âge, je ne voulais plus de "découcher". J’ai signé mon contrat et quand je me suis présenté, on m’a dit : voilà ton planning, c’est exceptionnel, mais tu vas commencer par une semaine loin de Narbonne. J’ai pas tardé à démissionner."
Dans l’agriculture, la pénibilité, accentuée par les chaleurs extrêmes a-t-elle découragé les travailleurs ? "Pas uniquement la pénibilité, reconnaît Vincent Olmos, producteur de melons. J’ai fait appel à Pôle Emploi, sans succès, mais j’ai eu des candidatures spontanées. Le problème, c’est qu’on a du mal à fidéliser, avec des jeunes qui font un jour ou deux et ne reviennent plus. C’est plus un problème de mentalité. Quand ils sont étudiants et sont encadrés par leur parent, ils sont sérieux, mais ceux qui sont livrés à eux-mêmes ne tiennent pas leurs engagements."
Pour ces vendanges, les caves coopératives et les exploitations ont eu du mal à boucler leurs équipes : "C’est une catastrophe !, déplore Philippe Vergnes, président de la chambre d’agriculture de l’Aude. On ne trouve plus personne, et pas uniquement pour les vendanges, c’est dans les chais, pour la taille… Il n’y a plus non plus de tractoriste, tous les métiers sont touchés, c’est inquiétant."
Cette pénurie frappe de plein fouet la grande distribution. Un exemple parmi tant d’autres : la liste de recrutement de l’hyper Carrefour de Narbonne ne cesse de s’allonger : au total 9 personnes sont recherchées tous secteurs confondus. Tridôme attend son chef de secteur végétal pour sa jardinerie. Et le magasin Tridôme de Carcassonne, son vendeur menuiserie. "Alors qu’avant, nous n’avions qu’à piocher dans la pile de CV pour avoir quelqu’un dans la journée, aujourd’hui il faut 15 jours pour embaucher, explique Olivier Lavielle, directeur général. C’est le phénomène national de la grande démission. Nous subissons comme tout le monde un accroissement très fort du ‘‘turn-over’’. Il y a une multiplication des offres d’emploi, ce qui offre des opportunités à ceux qui souhaitent changer de poste."
De façon générale, de nombreux salariés n’ont pas repris goût au travail depuis la longue pause du confinement. Et l’écart s’est creusé entre ceux qui optent pour une vie professionnelle en pointillé et ceux qui, attachés à leur métier, subissent les tensions créées par le manque de personnel.
 
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Des salariés mal traité et mal payé depuis des années, voilà ce qui arrive quand on veut faire des profits sur le dos des travailleurs ! Ils ne trouvent pas de main d'oeuvre ? c'est bien fait pour eux, ils disent depuis des années que les salariés coutent trop chers ….
il faudrait faire travailler les chômeurs , . . .
quand je me suis retrouvé au chômage je suis allé faire les marchés et çà m' a pas tué . . . trop d' indemnités pour ces assistés !
On en fait des assistés hélas

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