C’est un fameux deux mâts, qui après avoir transporté des milliers de tonnes d’oranges, était à l’agonie dans l’arrière-port de Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales. Une vision insupportable pour des passionnés de la navigation qui ont remué ciel et mer, pour le remettre à flot. De Mandirac (Aude) à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), la goélette Miguel Caldentey est sans nul doute le chantier le plus fédérateur d’Occitanie et même de Méditerranée.
Cette goélette fut construite en 1913 à Palma de Majorque, pour son premier armateur Don Miguel Caldentey-Ginard, un minotier du port de Capdepera. Elle se destinait aux transports de marchandises avec les Amériques, mais concurrencée par la navigation à vapeur, elle fit du cabotage méditerranéen. Mis à l’eau le 16 août 1916, le Miguel Caldentey appartient à ces derniers bateaux de charge construits pour une propulsion à voile.
En catalan ce type de navire est nommé "pailebot". Un terme d’origine anglaise, qui est une déformation du mot "pilot boat". Il est adopté par analogie avec le gréement des bateaux-pilotes américains qui dirigeaient les navires venus d’Europe dans les ports américains. Dans les enceintes portuaires françaises méridionales, c’est le terme générique de "balancelle" qui était communément utilisé.

Dans un piteux état, après trois jours de route, l'épave est acheminée à Mandirac (11) pour commencer la restauration.
Dans un piteux état, après trois jours de route, l'épave est acheminée à Mandirac (11) pour commencer la restauration.

Pas seulement. Le Miguel Caldentey relie les ports de Catalogne, des Baléares, du sud de la France et d’Afrique du Nord, jusqu'en 1972. Il transporte de la farine, des agrumes et des amandes entre les îles et le continent ibérique. En hiver, sa cale est remplie d’oranges. Les anciens se souviennent de ces balancelles débordant d’oranges en vrac, déchargées par "les transbordeuses". Les habitants de la côte se souviennent aussi d’être allés ramasser sur les plages des oranges passées par-dessus bord, lors des traversées par gros temps.
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Alors qu’il pourrissait dans l’arrière-port de Canet, en 2005 des passionnés lance un ambitieux projet de récupération et de sauvegarde de ce monument historique classé en 1988. La création d’un Syndicat intercommunal à vocation unique en 2008 (SIVU), composé aujourd’hui par les villes de Port-Vendres et d’Argelès-sur-Mer, en est propriétaire et impulse sa valorisation.
La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), confie alors sa restauration au chantier d’insertion (CPIE), de Mandirac dans l’Aude. La goélette, après trois jours de transport très délicat par la route, va débuter sa renaissance, avec un soutien sans faille de l’association Els Amics del Pailebot Miguel Caldentey.

Sous l'oeil acéré d'un charpentier de marine, les opérations avec des méthodes traditionnelles, ont respecté les contraintes historiques et commerciales à venir.
Sous l'oeil acéré d'un charpentier de marine, les opérations avec des méthodes traditionnelles, ont respecté les contraintes historiques et commerciales à venir. M.C.

Après 12 ans de chantier et d’opérations complexes, sous l’œil et la main experte d’un charpentier de marine, avec des méthodes traditionnelles, la goélette est un support de formation. Des personnes de tous niveaux et de tous horizons participent à cette restauration. Depuis deux ans, "le Miguel" est dans son port d’attache port-vendrais, le navire est entré dans une seconde phase de travaux. Une vingtaine de partenariats avec des établissements de formations d’Occitanie sont recensés dans une charte, une performance unique !

Depuis deux ans, le Miguel Caldentey est dans son port d'attache : Port-Vendres. Le sauvetage se poursuit avec à venir le lancement d'étude sur le gréement.
Depuis deux ans, le Miguel Caldentey est dans son port d'attache : Port-Vendres. Le sauvetage se poursuit avec à venir le lancement d'étude sur le gréement. M.C.

Concrètement, alors que l’entretien et les aménagements du pont sont quasiment terminés, 2023 portera sur l’étude du gréement (2 mâts) et sa fabrication, puis à suivre la motorisation. La future gestion du navire présentera un modèle économique durable unique en France à ce jour : une exploitation mixte à la voile, de plaisance en été et de fret de produits locaux en hiver.
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Non, certainement actualisation des connais-sens…
C'est là qu'on peut véri-fier que Canet est un port de bateaux de places-tocs, comparé à Port-Vendres l'authentique…

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